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Quoi de neuf !

(article similaire en anglais ici)

Chercher du bois

Cette semaine avec mon ami Saki Chan nous sommes allés chercher du bois en montagne. Un chemin forestier à moitié défoncé a été refait plus tôt cette année et pour ces travaux ils ont coupé beaucoup d’arbres, des cryptomères, rangés le long du chemin et Saki chan a eu l’autorisation pour les utiliser. Il suffit de les ramasser …

La semaine dernière aussi j’ai eu l’opportunité de récolter du bois cette fois un genre de marronnier, j’ai donc passé plusieurs après-midis à tronçonner et à fendre …

Côté jardin, nous avons aussi fini de planter les oignons ….

Premier mois de liberté

Un peu plus d’un mois que j’ai quitté mon travail
Cela fait un peu plus d’un mois que j’ai quitté mon travail, et franchement j’ai aussitôt comme oublié ce que c’était …

oublier n’est pas le terme exact, car je me souviens mais c’est comme si mon cerveau s’était empressé d’enfouir les souvenirs du travail …. pour faire place nette … et se reconstruire, établir de nouvelles connexions …

Je constate d’autres changements, qui sont venus naturellement, sans me forcer ….

  • Je mange beaucoup moins. C’est un peu comme si je n’avais plus faim. Avant, quand je travaillais, j’avais tout le temps la dale …. maintenant je ne prends rien le matin, pas faim, et je vais peut être prendre quelque chose de léger vers midi et puis dîner vers 16 ou 17 heures ….
  • question pognon aussi j’ai cessé de faire des achats un peu impulsifs … ça m’arrivait de temps en temps …. je pense que je travaillais, j’avais du stress et parfois j’achetais sur amazon, en un click, des petits trucs de manière impulsive, du genre …. je sacrifie tout mon temps pour le boulot … je vais donc sacrifier un peu de pognon en retour … Je ne suis plus du tout dans ce mode de fonctionnement !

Pour continuer à formuler mon message et raconter mon histoire de early retirement j’ai commencé un blog en anglais sur substack, histoire également de continuer à écrire en anglais pour ne pas le perdre… et puis aussi pour éclairer mes anciens collègues …

Projet sur la ville de Tatsuno

Ces deux dernières semaines j’ai bossé dur pour finaliser une série de dessins sur le thème de la ville de Tatsuno.
Je ne sais plus si j’en ai parlé dans le blog mais on m’avait contacté au mois de mai pour un projet de dessins sur cette charmante ville de la région.
Pour moi ça a été une chance incroyable de pouvoir travailler sur un tel projet.

C’est aussi l’occasion d’apprendre beaucoup de choses sur plein de domaines différents, travailler sur un project « commercial », l’architecture, comment structurer un dessin et aussi les fonctions du logiciel clip studio paint que j’utilise.

Tatsuno est une ville qui a prospéré depuis la période féodale grâce à la production de sauce de soja. C’est ce qui aussi l’a préservée des bombardements américains pendant la guerre -car, je suppose, n’ayant pas d’industrie d’armement à l’époque.
Et donc son quartier historique est excellement bien préservé et gagne à être connu des visiteurs et des touristes ….

J’ai proposé de faire dix dessins de maisons anciennes en y ajoutant un grain de fantaisie …

Mercredi je suis allé retrouver les commanditaires, mes clients, pour leur présenter les dessins. Ils étaient très satisfaits, et ça s’est super bien passé.
Nous allons publier les dessins sur instagram à partir de samedi prochain…

Dormir avec les chats

La semaine dernière nous avons eu quelques nuits où la température est descendue jusqu’à moins 8. Certaines régions du Japon ont eu des records de neige.

Jeudi j’ai pris froid, je me suis enrhumé… il caillait tellement dans le bureau!

et j’ai alors passé les trois journées suivantes au lit, ayant déplacé le futon juste devant le poêle à bois à la maison, et j’ai ainsi dormi autant que les chats, en leur compagnie, pendant trois jours. Les chats qui ont pu aussi tester le futon.

Mon épouse s’est aussi bien occupée de moi que des chats: que du bonheur. Etre seul dans de telles conditions doit être bien différent. Ce repos forcé était bénéfique.


Conclusion il faut que je regarde au chauffage de mon bureau, et je vais commencer par en remplacer les fenêtres qui sont en très mauvais état et laissent tout passer.

J’hésite à faire installer un poêle à bois dans le bureau, car je ne vois pas vraiment où l’installer, il n’y a pas de mûrs, mais que des fenêtres ! Ce sera la deuxième étape, je pense.


Côté bande dessinée

  • je prends des notes sur un futur projet; surtout une liste d’idées. Cette phase de réflexion – mijotage – macération – infusion – trempage peut prendre beaucoup de temps ! Mais pourquoi s’arrêter; il vaut mieux continuer.
  • J’ai reçu un nouveau lot de 200 copies de Continuer la semaine dernière.
  • Mi mai il y aura un petit marché dans un temple bouddhiste et j’y tiendrai un stand pour présenter mes BD…

Mon grand projet final qui sera l’apogée de notre installation à la campagne il y a 12 ans (penser en cycles de 12 ans), de notre libération partielle des envies de la ville, sera ma libération du travail au bureau.

J’ai commencé à travailler en 95, (j’aurai 54 ans cette année) ça fait 30 ans non stop. Mon job actuel: que j’ai pu emporter avec moi au village, je l’ai depuis 2007, soit bientôt 20 ans! Je n’aurais jamais pensé rester si longtemps au départ.

Ce travail nous lui avons donné beaucoup et il nous a donné énormément en retour. Mais les meilleures choses ont une fin et je vais me préparer à y mettre fin pour commencer une nouvelle étape dont les éléments :

  • vie simple à la campagne et auto production. – Activité Physique et alimentation
  • Création de livres – bandes dessinées. – Activité intellectuelle
  • Et quelque chose d’autre à définir, ouverte sur le monde, qui permettra de rencontrer des gens. -Activité sociale
    • monter ma boite d’édition pour distribuer mes livres au Japon ? c’est une question. Un gros avantage serait que ça m’amènerait à voyager partout au Japon et rencontrer plein de gens intéressants. on peut essayer … il y a plus de risques à ne pas essayer je dirais.
    • peut être simplement ma galerie d’exposition; à doubler en café.

Tous les éléments sont là…

Qu’en pensez-vous les amis.


Nettoyage du sanctuaire et bientôt à Seattle

Dans dix jours je retourne à Seattle voir les collègues, cela fera 6 ans je crois que je ne suis pas allé au bureau ! Je me demande si ma carte marche toujours pour ouvrir les portes.

La raison de ce business trip, ma chef prend sa retraite et nous nous retrouverons toute l’équipe pour faire connaissance de son remplaçant.

En Février j’aurais pu postuler pour remplacer ma chef mais j’ai rapidement abandonné cette idée, car travailler encore plus que maintenant, jusqu’à 14 ou 15 heures par jour et la plupart dans des meetings c’est simplement impossible, je suis en ce moment au contraire sur une autre vague, pas la vague où on veut travailler plus pour gagner plus mais la vague où je voudrais travailler moins et gagner moins.

Une fois que les besoins essentiels sont satisfaits et que l’on a sa propre maison est-il nécessaire de courir encore plus vite dans la cage du hamster, sachant que plus l’on gagne plus l’on paie des impôts etc…

Voila moi je faire comme les chats …. être tranquille !!!

J’ai énormément d’estime pour ma chef et la remplacer aurait été un honneur mais … j’ai d’autres choses à faire!

Déjà notre quotidien est très pris avec le travail et mon activité de blogueur dessinateur, déjà je vois que le potager souffre de mes absences prolongées.

Pour célébrer le départ en retraite de ma chef adorée je lui ai préparé une surprise: un dessin d’elle transformée en blanche neige qui prépare une soupe pour ses petits nains … c’est à dire nous les membres de l’équipe. Ce dessin m’a peut être pris entre 15 et 20 heures … et j’espère que ça lui fera plaisir ! En le dessinant j’avais souvent les larmes aux yeux à penser à toute la bonne camaraderie que nous avons avec les autres membres de l’équipe ….


Dimanche dernier était une belle journée. Nous avons retrouvé nos voisins immédiats et sommes allés nettoyer le sanctuaire shintô du hameau. Il fait chaud et humide et j’ai du transpirer plus d’un litre. C’était cool de se retrouver tous ensemble et de faire le ménage ….

Je l’ignorais mais autrefois il y avait un autre sanctuaire shintô, encore plus profond dans la vallée … Il a du être détruit.

allez un bon coup de balai !!!!

Dans le sanctuaire un voisin a affiché un dessin qu’il avait fait, représentant les enfants du village qui autrefois les jours de fête allaient au sanctuaire et jouaient au sumo. Le gagnant des combats gagnait 10 ou 20 yens pour s’acheter des bonbons.

Toute cette époque est révolute: il y a beaucoup moins d’enfant, et les enfants restent chez eux devant leur switch nintendô. Nous assistons au changement dramatique des pratiques ….

Le dessin du voisin m’a donné l’idée d’imprimer la page de ma BD Retour Sur Terre qui se passe justement dans ce sanctuaire. et …. de l’accrocher dans le sanctuaire. Ce serait très drôle. Sauf que c’est peut être un peu déplacé ?

J’avais écrit un article en 2016 sur le sanctuaire … et fait aussi une vidéo il y a 3 ans https://www.youtube.com/watch?v=YVRoNA3KLV0


Plus tard nous sommes rentrés à la maison j’ai pris une douche et je suis parti avec notre fils voir un spectacle de Noh à Himeji. Notre fils était parti l’année dernière étudier la physique en Allemagne et il est de retour avec nous pour quelques semaines. En Allemagne c’est merveilleux car il va voir des concerts de musique classique 2 ou 3 fois par semaine et ce pour une bouchée de pain. Quelle chance !

Et je me suis dit pourquoi pas aller ensemble tous les deux voir quelque chose de très japonais: un spectacle de noh. Ce spectacle en l’occurrence c’était Hachi no ki par zéami. Le noh, c’est vraiment très étonnant… !

Si vous venez voyager au Japon vraiment je vous recommande d’aller voir un noh. Vous n’y comprendrez certainement rien comme moi mais c’est une quelque chose à connaitre.


Pour mon projet de BD je suis presque à la fin, il me reste à faire deux pages, les deux dernières. Ensuite je la ferai imprimer en 5 copies pour avoir une version d’essai qui deviendra un point de départ pour une vague de corrections et de rectifications. Il faut aussi que je trouve un titre ! Depuis une dizaine de jours je suis bloqué pour ces deux dernières pages, j’ai une idée mais je veux trouver quelque chose de mieux … Dans ce cas là j’arrête et j’attends que ça vienne … L’idée viendra lorsque je ne l’attends plus …


Intelligences Humaine et Artificielle

Article en Japonais

Mercredi c’était, dans un restaurant du coin, mon interview par Iwata Kenzaburo.

Ca s’est très bien passé et ce fut l’occasion de faire de nouvelles connaissances, dont une lectrice qui avait commandé ma BD en version française et japonaise il y a deux ans: c’est une chanteuse soprano qui a étudié en France et maîtrise parfaitement le français.

Quelle belle rencontre! Elle m’a offert un de ses CD, un CD de chansons où elle chante en japonais et en français des chansons d’Emile Jacques Dalcroze, un compositeur suisse. C’est absolument superbe. Le CD maintenant tourne en boucle dans mon camion (je n’ai pas d’autre lecteur CD sinon)…

D’autres rencontres, avec un chasseur professionnel que monsieur Iwata avait interviewé il y a quelques mois. Et puis un gars très sympathique qui comme moi a quitté Tokyo mais travaille en remote pour une boite dans l’IT. Et enfin Benoît, un musicien burkinabais.

Ces interviews; dans le restaurant, l’assistant de monsieur Iwata prend des notes et les publie ensuite dans le fanzine hérahéra.

C’est vraiment bien organisé.

On commence par un petit morceau de musique; joué au koto par une collégienne du village.

Puis on fait l’interview, pendant 30 minutes.

Autre petite pause musicale, avec un couple de musiciens du village. Leur chanson est très drôle et mélange texte et chants d’oiseaux. Vous pouvez les suivre sur Spotify: https://open.spotify.com/intl-fr/artist/3M6fq1I66LVV44BCrtIWa2?si=C9REeL8UTWOHRvUAf00owg

Puis encore 30 minutes pour continuer l’interview… Et c’est fait.

Ensuite tout le monde rentre chez soi…. ce processus de rentrer chez soi … prend une heure, car tout le monde préférerait rester plus longtemps, plutôt que de rentrer chez soi !!!

Bref: c’est merveilleux. Cet événement allie intelligemment tous les sens, la musique, le langage; le contact humain, la beauté puisque le cadre est fleuri et magnifique. C’est vraiment très beau.

Dostoïevski a écrit que la beauté sauvera le monde et c’est vraiment ce que l’on a senti.


Dans le jardin les choses suivent leur cours. Je pourrai bientôt récolter les pommes de terre. Les haricots grimpants sont sur leur fin. J’ai remarqué que des petites guêpes aiment bien y établir leur nid, ce qui est finalement une mauvaise idée car avec le vent les longues tiges des zaricots peuvent plier et se renverser: exposant alors le petit nid au soleil et à la pluie ! Ainsi j’ai remarqué dans les zaricots plusieurs nids de guêpe qui ont finalement été abandonnés, car exposés à la pluie …

Il fait tout de même moins chaud que d’habitude et les légumes progressent plus lentement.

Cette année aussi nous faisons pousser des légumes dans le champ de Sakichan et nous voyons la même chose, un développement assez lent des taro, et des patates douces.

Pour faire joli et faire plaisir aux oiseaux nous avons aussi planté une centaine de tournesols.


En suivant les événements mondiaux je pense à l’importance d’avoir une exit strategy, une stratégie pour se sortir d’une situation difficile.

La guerre en Ukraine traine en longueur. Il semble que les russes avaient une exit strategy au début des hostilités car un traité de paix a failli être signé au tout début de la guerre mais les US ont insisté pour que cela ne se fasse pas …. et donc cette porte fermée, l’exit strategy semble inexistante: la guerre va durer encore combien de temps?

Macron dit envoyer des militaires français pour entrainer des pauvres ukrainiens quinquagénaires ou adolescents. Les entrainer à quoi ? à de faire sauter sur des mines ? Il devrait plutôt chercher à se désengager le plus possible et chercher des moyens de désescalade, pour une exit strategy. Macron fait cela par calcul politique mais il sous estime le possible prix à payer.

Chirac avait vraiment été très bon lorsqu’il avait dit non à la deuxième guerre du golf. Finalement dans cette affaire ukrainienne les deux chefs d’état les plus malins sont Erdogan et Orban…

On peut se demander aussi si Israel a une exit strategy …

On voit tous ces événements qui se répètent. Les dirigeants politiques ayant une vraie compréhension des événements et des enjeux sur le moyen et long terme semblent faire exception, sera-t-il possible un jour de remplacer les médiocres par une intelligence artificielle ?

(au sujet de Macron, pour autant, il maîtrise le sujet d’exit strategy; son mariage avec Brigitte le démontre; qui sait d’ailleurs, peut-être ne s’est-il jamais aventuré à l’intérieur)


Donc ce concept d’exit strategy. Cela s’applique à moi aussi …. J’ai le même boulot depuis 17 ans … incroyable !! Quelle est mon exit strategy. Ma cheffe elle prend sa retraite, elle a 67 ans. Et elle m’a posé la question la semaine dernière à savoir que quand je pense m’arréter… Elle doit sentir mon manque de motivation parfois … Bien sûr au Japon même comme ailleurs le système des retraites va juste s’évaporer dans les airs, comme les volutes de tabac des Gitanes de Serge Gainsbourg … à défaut d’être un fumeur de havanes …..

A moi aussi il me faudrait une intelligence artificielle pour bien me conseiller … remplacer mes rorones …


Côté projet galerie, je fais des petits progrès, j’ai fini un banc, et puis monté un petit muret pour éviter des chutes …

Les pieds du banc … un cryptomère qui était tombé dans notre montagne …

Je remets aussi en état une partie du sol … Ils ont vraiment fait cette grange avec les moyens du bord ! Mais ils n’avaient peut être pas le choix. Et finalement ça a très bien tenu donc pourquoi s’enquiquiner.

Est ce que j’irais toujours vivre au Japon, en 2023 ?

En 1995 après avoir fini des études d’ingénieur à Paris je sautais sur l’occasion d’une coopération (service militaire) pour aller vivre et travailler à Tokyo; au Japon.

Aujourd’hui nous sommes en 2023, cela fait 27 ans. En 2000 j’étais retourné en Europe où j’ai vécu et travaillé en Allemagne, Espagne, et France pendant 4 ans en tout, Donc cela me fait 23 ans au Japon.

Si aujourd’hui j’avais 25 ans et étais sur le point de finir mes études, est ce que je déciderais d’aller vivre au Japon ?

POUR

Le Japon en 2023 est toujours aussi fascinant qu’en 1995. Rien ne change de ce côté. La culture, les gens sont toujours aussi fascinants ! Il y a toujours beaucoup de merveilleuses découvertes à faire, ce type de découvertes qui éclaire notre âme.

On peut dire que le pays est désormais un peu plus ouvert: il y a internet; on peut boire des espressos et surtout le boites Japonaises n’ont plus le choix et embauchent plus d’étrangers qu’autrefois: il y a plus d’opportunités.

Le vieillissement de la population Japonaise et le manque de main d’oeuvre présentent aussi de nouvelles perspectives et opportunités au jeune étranger qui souhaiterait s’installer.

Un autre truc c’est qu’en 1995 venait d’éclater une énorme bulle spéculative. Un genre de ruée vers l’or. Beaucoup ont amassé des fortunes; d’autres se sont ruinés. Je pense que les gains réalisés pendant cette période folle, ont tous été dépensés et perdus … gâchés… Si vous vous baladez au Japon et que vous trouvez dans une rue une maison ou un bâtiment fait avec beaucoup de stainless steel, du marbre et un peu de fantaisie, il y a grande chance que cela date de la période de la bulle. Tout est parti en fumée (ou plutôt, en béton) !! Si les Japonais avaient été un peu plus éclairés ils auraient investi sagement tout le pactole de l’époque … que ce soit dans un programme généreux pour booster la natalité par exemple ou même acheter de l’or ou des actions APPLE !! Après cette bulle spéculative le Japon s’est enfoncé dans une longue période de déflation et de stagnation. Mais en réalité cette période de déflation c’est une période où les gens ont été plus naturels, moins emportés… Les choses sont retournées à la normale. Je suis sûr que la bulle a finalement été une période plus difficile pour beaucoup. Donc ‘maintenant’ c’est mieux (sauf que l’inflation est de retour, ouille!!)

Le monde s’est globalisé mais le Japon reste le Japon… Depuis 1995 le monde a bien changé, il y a eu un genre de standardisation qui s’est appliqué au monde occidental, comme une fine couche de sucre sur un gâteau, ce qui fait que les choses d’un endroit à un autre sont sensiblement moins différentes qu’avant. Le Japon, lui, même s’il a changé, reste le Japon !

Au fil des ans j’ai compris que tant que je suis les rêgles établies, on me fout royalement la paix. Le gouvernement s’occupe de gouverner; mais il me fout la paix. Il n’essaie pas de me sur-contrôler, ni de me programmer idéologiquement, je l’ai bien vu pendant la crise du connarovirus, où le gouvernement n’a pas forcé les gens à rester chez eux, ici on laisse les gens plus libres, et on les laisse simplement face aux conséquences de leurs actes. (vous pouvez sortir on vous enferme pas chez vous, libre à vous si vous l’attrappez et y laissez votre peau). Ca me convient très bien. Je veux que l’on me laisse tranquille.

A propos; ce qui semble avoir énormement changé aussi, c’est la France ! Qui semble beaucoup moins vivable qu’en 1995 … Il semble que les problèmes de sécurité sont désormais très courants. Les trains sont encore plus en retard, les gens sont encore plus en grève. Donc encore plus de raisons qu’en 1995 d’aller voir ailleurs.

AJOUT

Un autre aspect fondamental et surtout si on a des enfants: le Japon reste une terre pure où l’idéologie du wokisme n’a pas encore pénétré, et où les règles fondamentales de la morale sont intouchées et toujours respectées à l’école. Les enfants ont besoin de repères culturels et moraux, et de connaissance, certainement pas d’idéologie!

CONTRE

Soyons clair, le Japon est un « pays dur’ et pour beaucoup, ça casse. Pour moi ça a marché. Par définition, cet archipel volcanique, où il n’y a que des montagnes, est une géographie hostile. Ce n’est pas la Toscane.

La destination ‘Japon’ s’étant démocratisée avec un afflux de gens influencés par les dessins animés etc, le Japon est une destination beaucoup moins ‘select’. Dommage. Le tourisme de masse fait des ravages, dans les villes.

Le pays continue de vieillir et est plus vieux qu’il y a vingt ans. On peut s’inquiéter sur son avenir dans une vingtaine ou trentaine d’années.

Vous côtisez pour les retraites au Japon ? (je suis dans ce cas) Et bien vous n’en verrez pas la couleur. Le même processus est peut être en cours en France, mais en beaucoup plus soft.

L’industrie automobile pèse lourd au Japon et la transition vers les véhicules électriques fera certainement un carnage. Appauvrissement de la population et augmentation des impôts à l’horizon.(mais ici encore, pareil pour la France)

Point de vue géopolitique, avec la montée en puissance et en fascisme de la Chine Pop’, un risque de conflit armé est beaucoup plus plausible. Ce que personne ne souhaite. En vingt ans on voit également l’érosion de la puissance protectrice américaine. Le Japon restera toujours hyper stratégique pour les américains car il leur permet de vérouiller l’Océan Pacifique … mais on sait (avec les Vietnamiens du Sud et les Afghans… et, bientôt, les Ukrainiens) que l’on ne peut pas compter sur eux !

Le Japon reste un pays où l’on travaille beaucoup, et l’on y fait de longues heures au bureau. C’est le pays du travail, pas le pays du loisir.

MA CONCLUSION

Oui le Japon malgré un ‘afaiblissement général’ resterait une option de choix pour y faire ma vie. Le pays et ses habitants gardent tout de leur magie.

Et j’ai beau chercher; je ne vois pas quel autre pays m’intéresserait aujourd’hui. En tout cas je ne regréte pas mon choix. Et aujourd’hui je ferais sans doute le même.

En même temps à quoi rime cet article ? On peut être heureux où que l’on est. J’aurais trouvé une petite maison dans un petit village tranquille en France, j’y aurais été j’en suis sûr super heureux!

Peut-être aussi les US. En 1995 je n’aurais jamais pensé aller vivre aux US. Mais je me dis aujourd’hui que c’est certainement une belle destination. Je penserais au Kansas. (clin d’oeil à la vidéo de Titus dans le dernier article).

Feuilleter tranquillement un magazine

Voici ce que m’écrit mon ami et mentor F. qui est de retour en France pour quelques jours, pour ses affaires immobilières.

C’est le gros bordel en politique mais dans la rue les gens parlent de viande et de boire un café. Le matin les enfants courent à l’école.
Mais le peuple se passionne pour la question politique. Graffitis sur les murs adoptent un langage d’un autre temps: Peuple, lutte, justice. On invente des chansons de marche.
Et puis au soir revenu, échaudés, ils rentrent chez eux border les enfants et se coucher.
Oh là là, France!

Nous on est toujours au village et à midi nous sommes allés déjeuner dans un restaurant, paisiblement. En attendant les beignets de crevettes je feuillette un magazine, et découvre quelques pépites.


En fait le tout formule un résumé des choses que j’aime au Japon. Le raffinement, la cuisine et l’alcool, et puis ce côté délirant où beaucoup est permis et où on frôle parfois le mauvais goût.


Le magazine que nous avons eu le plaisir de feuilleter.
Une dame de 81 ans qui joue du piano.
Dans un pays où il y a peu d’enfants et où l’on vieillit bien.
Quelques jolis récipients pour le thé
Magnifique petit déjeuner
La pub pour un pyjama très confortable, dans le style ‘prisonnier politique’. (Zek, заключённый). Pour seulement 150 Euros.
Sushi de crevette, et une photo qui donne envie de boire du saké.
‘Emmanuel et les gilets jaunes’
Madame Kuwada 91 ans va dans les montagnes récolter des feuilles de bambou pour faire des boules de riz qu’elle vend dans les trains.
On peut penser au système de retraite Japonais mais en vérité, ne pas s’arrêter est une clef de la longévité.
Raffinement extrême et esthétisation de la crevette, ici en sashimi, avec des feuilles d’or.
On se marre!
Jolie mise en page.
Présentation d’un poissonnier sympathique qui porte les sandales de Saint François d’Assise.
(ce qui est tout à fait rarissime, vu que les poissonniers au Japon portent toujours des bottes blanches)

Le soba de monsieur H

De bonne heure le matin je passe devant chez monsieur H. Il est sept heures. C’est samedi et il prépare les nouilles de sarrasin, le soba, pour son restaurant. Je m’incruste un peu et lui demande de me montrer comment il s’y prend.

Beaucoup de restaurants de nouilles ici ajoutent de la farine de blé à celle de sarrasin. Cela permet de réduire les coûts de revient et facilite aussi le process, car les nouilles sont moins cassantes. Par contre le goût et la texture sont très différents. On appelle les nouilles soba faites uniquement avec du sarrasin juuwari, ce qui signifie dix dixièmes. En général c’est signe de qualité, et de dextérité de la part du préparateur.
Si vous allez manger du soba dans un tachigui, ces restaurants fast food pas chers que l’on trouve dans les gares et où l’on mange debout, vous pouvez être sûrs que beaucoup de farine de blé a été ajoutée et que la portion de sarrasin correspond au minimum syndical…
H. après avoir pris sa retraite, s’est installé dans le village et a construit un chalet. Il est ensuite parti apprendre l’art des nouilles de sarrasin soba auprès d’un grand maître. Un peu comme dans la série Kung-Fu avec David Carradine donc.
Quand je suis arrivé chez K, il avait déjà fini le pétrissage. J’ai donc assisté, en compagnie de son chien si drôle, aux étapes qui suivent.
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Voilà !
Vocabulaire
Soba (Sarasin) そば 蕎麦
100% sarasin じゅうわり 十割

Monsieur H.

Quelques mots sur monsieur H qui habite dans le hameau.

Chauve, court et costaud. Visage rond. Lunettes. Plus de 70 ans. Son chien est un french bull dog du nom de Gonta.
Monsieur H a été architecte dans une grande société de construction de Osaka. En charge de la construction de digues et de ports il a voyagé partout dans le Japon. Il a une fille qui vit à Osaka. Son épouse est décédée il y a plusieurs années et il vit seul avec son chien.
Monsieur H s’est installé dans le village il y a 10 ans.
A sa retraite il achète un grand terrain, où il construit lui-même sa maison avec l’aide d’amis. Belle bâtisse dans un style alpin, entièrement construite avec des troncs d’arbres de pin, coupés dans les montagnes avoisinantes. Il nous explique que le bois de pin japonais est supérieur à celui produit au Canada, que le bois du Canada peut gonfler jusqu’à 7 pour cents de sa taille pendant les différentes saisons japonaises, alors que le pin japonais est beaucoup plus stable.
Après avoir achevé sa maison il y a installé au rez de chaussée un restaurant de soba, ou nouilles de sarrasin. Son restaurant est ouvert les samedis et dimanches. Son soba est délicieux. Il fait les nouilles de soba lui-même dès 5 heures du mat’. Signe de sa dextérité, il n’ajoute pas de farine de blé et ses nouilles sont 100 pour cent sarrasin.
Voilà deux très belles réalisations, la maison qu’il a conçue et construite, et le restaurant qu’il a monté. Un bel exemple de ce que l’on peut réussir avec de la détermination et de la créativité. La vie est longue, et après une carrière certainement réussie il s’est lancé dans quelque chose de nouveau, avec succès.