Tagué: wakame tamago
Seattle et Kansai Airport
Aller trois jours à Seattle faire la connaissance des collègues et faire les adieux avec ma chef qui a été vraiment formidable a été un moment marquant.
Je lui ai dit thank you for saving me car lorsqu’elle m’a pris dans son équipe il y 5 ou 6 ans j’étais un peu sur la sellette (que fait ce français en sandales au japon alors que nous bossons tous aux bureaux de redmond avec des chaussures en cuir)…
Le premier jour j’ai dévoilé le dessin que j’ai fait pour ma chef et elle ne s’attendait pas du tout à cela! Elle a été très émue!!
Nous avons ensuite pris une photo de l’équipe devant le dessin avec chaque membre de l’équipe dans le même ordre …

J’avais eu cette idée de nous dessiner en bébés nains de blanche neige (la chef) pour montrer combien ‘elle s’est occupée de nous’ et aussi (sens à moitié caché) elle nous a gavés de boulot à n’en plus finir…

Dans le dessin elle nous fait une soupe de chiffres …. Et puis chaque membre de l’équipe est dessiné en bébé. C’est plus pratique de dessiner tout le monde en bébés et comme on peut le voir des collègues sont proches des 150 ou 160 kg et je n’avais pas du tout envie d’aborder ce genre de sujet (comment les dessiner), avec des bébés on peut profiter d’une certaine neutralité dans le dessins des corps !
Faire le dessin m’a tenu occupé plusieurs soirée des vendredis et samedis mais ça valait le coup de le faire.
Au sujet de mon prochain projet de bande dessinée.
J’ai envoyé les fichiers à mon imprimeur (une petite boite située au nord de Kyoto) lundi dernier et je devrais recevoir 5 copies de ce qui est vraiment le premier jet de ce nouveau livre … C’est à la fois très exciting mais aussi un peu paralysant. Qu’est-ce-que ça va donner ???
Maintenant je travaille sur la couverture. J’ai deux choix pour le titre japonais; je n’ai pas encore réfléchi au titre français …
Notre fils était rentré d’Allemagne où il étudie à l’université, et ses vacances d’été finies nous l’avons raccompagné hier jusqu’à l’aéroport de Kansai (KIX) pour son vol avec Luftwaffe Lufthansa. Pendant tout son séjour; de fin aout à fin septembre, l’été a déployé sa chaleur humide. Il faut se méfier de l’été japonais!
160 kilomètres nous séparent de l’aéroport mais des autoroutes superbes permettent de franchir cette distance sans souci. La qualité des infrastructures doit être saluée.
Certains aspects de l’aéroport du Kansai font un peu années 90 mais c’est peut être mon aéroport préféré, pour sa propreté et sa taille modérée. On est un peu ‘at home’.
C’était difficile de voir notre fils qui a 20 ans repartir pour si loin. Bien sûr ayant quitté la France dès la fin de mes études j’ai fait vivre ces mêmes moments à mes parents. Combien de fois je leur ai fait faire la route Seine Et Marne et aéroport charles de gaule ! Une autre chose c’est que en excluant le côté financier il est indépendant dans sa réflexion et dans ses actes et donc … Il n’a plus vraiment besoin de nous mais nous, nous aimerions pouvoir continuer à donner …
D’un côté il y a ces pensées tristounettes mais d’un autre il y a la joie explosive de le voir grand fort et intelligent… Que du bonheur.
C’est avec ce mélange d’émotions que nous avons pris la route du retour vers notre village.

Ce jour du départ de notre fils tout d’un coup le temps a changé. Il fait beaucoup moins chaud et l’air n’est plus humide … Un temps d’automne.

La vidéo de l’interview de M Iwata est en ligne !
Ca y est la vidéo de l’interview de monsieur Iwata est en ligne.
Pour rappel: C’est un artiste qui vit à Himeji et produit des gravures sur bois mais a également écrit de nombreux livres. Il écrit également un magnifique fanzine; le hérahéra tsushin https://www.hera-hera.net/nikki.html
Faire le montage et ajouter les sous titres en français a pris beaucoup de temps mais je voulais vraiment vous faire découvrir et rencontrer ce personnage et artiste formidable.
Dans l’interview vous constaterez qu’il est plein d’humour.
Si, lors d’un voyage au Japon, vous souhaitez voir ou même acquérir ses œuvres, contactez moi et je pourrai vous guider vers sa galerie – musée, à Himeji.
Si vous avez des commentaires ou des questions pour monsieur Iwata, n’hésitez pas à le mes envoyer en commentaire sur l’article ou sur youtube et je les lui transmettrai.
Préparer l’interview de Monsieur Iwata Kenzaburo – Comment faire ?
J’ai déjà parlé de monsieur Iwata Kenzaburo ici de nombreuses fois et quel choc j’ai reçu plus tôt cette année lorsque j’ai découvert le fanzine qu’il produit.

Ici le numéro 309
où l’on voit ce superbe dessin de poissons médaka

Tout est allé très vite: découverte de son fanzine dans un restaurant au mois de mars, puis rencontre lors d’une de ses expositions, rencontre encore dans un café où il interview des gens pour le fanzine, ensuite il est venu chez nous et a fait mon interview, pour son fanzine.
Le mois dernier j’ai appelé son assistant et lui ai proposé d’aller rencontrer monsieur Iwata, le filmer et lui poser quelques questions, je mettrais les sous titrages en français et posterais la vidéo sur mon channel youtube, cela pourrait être l’occasion de faire connaitre le travail de monsieur Iwata en France ….
Tout a été décidé rapidement, et demain lundi, avec mon épouse nous allons le rencontrer chez lui, dans son atelier, pour l’interviewer !!!
Je le filmerai en train de travailler sur une gravure sur bois… Si tout marche bien je mettrai la vidéo sur ma chaine youtube.
Côté technique: les piles des caméras sont rechargées et les cartes mémoire ont été vidées ….
Je prépare quelles questions à lui poser. Je les note ici. Mais peut-être que je changerai tout. Il ne faut pas être sur-préparé, il faut pouvoir être spontané … mais faut pas être vide non plus …
Quelques questions possibles:
- Votre parcours en tant qu’artiste
- Comment avez-vous commencé ?
- Avez-vous appris seul la gravure sur bois ? (版画)
- Il y a t il des influences qui ont façonné votre travail ?
- Des artistes particuliers, dans la gravure sur bois ?
- Comment la ville de Himeji et sa culture locale influencent-elles votre art ?
- Est-ce qu’il y a un esprit himeji-esque (il y a une certaine truculence particulière à cette région de Harima, ou encore Banshuu).
- Comment trouvez-vous l’inspiration ?
- La gravure sur bois joue un rôle particulier dans votre production mais vous faites beaucoup d’autres choses aussi…
- Est ce qu’il y a des choses particulières que vous n’exprimez que via la gravure sur bois ? ….
- La gravure sur bois a-t-elle pour vous une puissance particulière ?
- Quels thèmes principaux ou messages cherchez-vous à transmettre à travers vos œuvres ?
- Pourquoi avoir décidé d’écrire le fanzine hérahéra tsuushin ?
- Ca correspond à un énorme travail !
- J’ai l’impression que c’est une sorte de synthèse
- Dans votre travail qu’est-ce qui vous apporte le plus de satisfaction ?
Cette liste de questions …. c’est peut être un problème des questions comme ça. Faire cette liste cependant est important car cela permet à mon cerveau de se préparer, de faire son échauffement.
Idéalement on ne posera pas de question; ce sera plus une discussion qu’un interrogatoire, mais la discussion comme le papillon ira butiner certains de ces thèmes ….
Non finalement nous changeons les questions !
A travers tout ce que vous avez créé, gravures; dessins, peintures et reportages radio, vous avez toujours été original. Cette originalité qui est bien à vous est elle venue naturellement ?
Dans le fanzine hérahéra on trouve plein de choses, des dessins des gravures des articles; comment êtes vous arrivé à ce concept ?
Quand on lit le fanzine hérahéra on sent de l’intimité et l’on en ressent de la joie, est ce que les lecteurs vous écrivent souvent ? Comment décrivez vous la relation avec les lecteurs ?
La gravure sur bois offre t elle une façon particulière de s’exprimer, par rapport (example) au dessin ?
Comment faire si, en gravant, on fait une erreur ?
On a remarqué lorsque l’on a fait votre connaissance lors de votre exposition que tous les visteurs étaient vraiment heureux de vous voir!!
Continuer sur le thème de l’amour
C’est maintenant la saison des pluies.
Dans le jardin le développement des tomates est pertubé par des Henosepilachna vigintioctopunctata en très grand nombre, ces bestioles ressemblent à des coccinelles mais elles ont bp plus de points sur le dos … J’essaie d’aller dans le jardin chaque jour, pour les écraser entre mes deux doigts … il en ressort un petit jus jaune vert, que si je pouvais le récupérer en quantité suffisante pourrait être tartiné sur des toasts en tant que « compote bio de pistaches ». Une nouvelle super food !!

Première fois de ma vie: j’ai voté électroniquement pour les élections législatives, le système est bien conçu et facile à utiliser.
Finalement si c’est aussi facile à faire, me dis-je, le vote devrait être purement électronique, c’est plus pratique et plus économique. Je rajouterais au début un questionnaire pour calculer le quotient intellectuel des électeurs, et pour les très bas pourquoi pas filtrer leur vote ou bien les considérer comme équivalents à une demie voix par exemple.
A une époque où les gens semblent si partagés; divisés entre gauche et droite comment faire finalement la synthèse de tout cela ? D’autant que les réseaux sociaux et les médias boostent la part de l’émotionnel … Macron en tant que président aurait pu essayer de faire la synthèse et de rassembler les gens autour d’idées et de valeurs mais il a continué simplement à diviser pour régner.
Bref, Macron qui est loin d’être idiot -et est en réalité un être démoniaque- a avec cette dissolution ouvert le couvercle de la marmite où il a laissé à mijoter un monstre à deux têtes … et pas sûr qu’il puisse refermer ce couvercle …
A vivre au Japon j’observe les Japonais qui ont une approche tout à fait différente de la politique. Et je me dis que leur système avec le même parti politique au pouvoir depuis la guerre, donc une direction constante, téléguidée par le patronat mais avec des courants et des saveurs variés permet au Japonais de continuer sa vie, mener sa barque sans avoir à se soucier de la politique. Il y a un comme un contrat tacite entre le Japonais et les politiques: continuez tranquillement votre chemin, essayez de faire vos magouilles avec réserve et discrétion, et menez une politique dans le sens de nos intérêts sans trop nous matraquer …. Voila. Ne pas penser ni s’inquiéter de la politique -pensez à votre cerveau comme à un processeur- libère de la puissance de calcul qui peut être assignée à d’autre tâches plus utiles. Ou simplement éviter la surchauffe …
Bon, revenons aux choses sérieuses:
Quand mes réunions au travail sont finies je vais donc au jardin essayer de m’occuper des tomates.
Aussi, en fin d’après midi après mes séances de rameur je vais fendre du bois. Ces deux exercices vont très bien ensemble !!!

Mercredi j’ai discuté au téléphone avec mon collègue Christopher. C’est un collègue et un ami. Il vit aux US. Chaque semaine on se prend une heure pour se retrouver au tél et discuter. Il est passionné par la psychologie, l’énergie nucléaire, l’intelligence artificielle, et les champignons hallucinogènes.
Il me parle de son dernier trip halluci qu’il a fait avec des champi. Il s’est fait ce trip le jour du solstice. Il était dehors, juste sous le soleil, dans son jardin.

Là où il habite c’est legit. Il me décrit son trip, je prends des notes pendant ce temps, je griffonne sur quatre pages. Il me dit se retrouver lui-même, lorsqu’il était enfant et adolescent, il était laissé à lui-même et victime de maltraitance. Pendant le trip il se retrouve soi-même enfant et se soigne et se protège, et retire son trauma.
Il a ensuite une vision globale du monde, son trip l’amène au Göbeklitepe en Turquie. Ensuite il visite le Ġgantija à Malte, et une vingtaine d’autres temples qui sont enfouis dessous …. Son trip l’amène aux côtés d’un vieil homme qui chante,
puis
il voit Dieu et la Création, l’Amour et la Paix.
Il me fait ce récit incroyable et j’ai alors l’idée de le dessiner, de dessiner Christopher, dans son trip, où il va visiter Saint François d’Assise … Le thème, l’amour et l’énergie infinie que l’Amour produit.
Pendant trois soirées donc, je prépare le dessin, ce dessin dans un style plus léger, comme une esquisse, accompagnera le dessin dans le style ukiyoé que j’avais fait sur le thème de l’amour; source infinie d’énergie. Les pages; orientées horizontalement, se feront face. C’est mon nouveau projet de livre …

A chaque nouvelle page finie, je vais l’imprimer et je la mets dans un classeur. Cela me permet de me motiver. Pour imprimer les dessins je vais au convenience store du village. C’est une petite routine que je suis ainsi et je sais que ça m’aide à me motiver.
En travaillant à ce dessin avec Christopher j’écoute l’opéra Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen.
Incroyable musique; composée par cet incroyable personnage que ce Messiaen. Quelques jours après sa mort le 27 avril 1992 j’étais allé à l’église de la trinité à Paris, où il a été organiste pendant 61 ans, allumer des cierges ….
Le récit du trip de Christopher non seulement m’inspire pour un dessin mais aussi me reconnecte avec Messiaen que j’avais un peu oublié. Vendredi après le boulot je fais 6 km de rameur en regardant une magnifique interview d’Yvonne Loriod, sa deuxième épouse; et pianiste exceptionnelle.

Nous avons le choix entre le laid, et le sublime.
Les deux sont à portée de la main.
Dans le style petits bonheurs et surprises du quotidien:
Une vieille coccinelle rencontrée sur la route. Regarder le numéro de la plaque d’immatriculation: 64, qui peut se lire ‘mushi’ (insecte) (voir l’article sur le dentiste du village)

Le poster délire d’un boucher ‘stand by meat’

Samedi dans les bois
Article en Japonais ici …https://wakametamago.wordpress.com/2024/06/18/%e5%9c%9f%e6%9b%9c%e6%97%a5%e3%80%81%e8%96%aa%e3%82%92%e5%8f%96%e3%82%8a%e3%81%ab%e8%a1%8c%e3%81%93%e3%81%86/
Ici on ne dit pas forêt mais montagne, car en effet ça n’est pas plat.
Samedi mon ami Saki chan est allé chercher du bois dans une vallée voisine de notre hameau, et je suis allé l’accompagner. Le bois c’est six cryptomères qu’il avait coupés l’an dernier, et, depuis; laissés à sécher.
Le chemin de montagne qui mène à l’endroit est complètement défoncé, de fortes pluies l’année dernière l’ont partiellement détruit, et on ne peut y aller qu’en petit camion kéitora.
Pour avancer il faut enclencher le mode 4 roues motrices du camion et se mettre dans le mode Low gear (vitesse basse). Je fais attention car à 20 cm près je pourrais tomber dans la rivière.
A peine un kilomètre sur ce petit chemin, et on se sent loin de tout le reste. Les arbres et les montagnes bouchent le paysage et font tout oublier, nous sommes dans un autre monde.
Ce lieu, je l’avais dessiné dans ma bande dessinée car il y a plusieurs années j’étais allé apporter du café à Saki chan qui était en train de couper des cryptomères pour construire une maison.

On travaille assez dur et prenons peu de pauses, mais on est bien comme ça à nous affairer. Avec sa pelleteuse équipée d’une grosse pince il saisit les troncs d’arbre de 25 mètres de long et les tire, et vazyla que je te les découpe par tronçons de quatre mètres avec ma tronçonneuse.
Ma tronçonneuse, de marque shindaiwa, une marque que je recommande, elle démarre toujours sans problème. Quand la tronçonneuse se tait on entend des champs d’oiseaux.
A sept heures d’ailleurs quand nous sommes d’abord allés repérer l’endroit on pouvait entendre une chouette.
C’est vraiment une belle journée. Un gros effort physique aussi. Le bois Saki chan va l’utiliser pour faire des fagots, qu’il vend au camping du village. Tous les morceaux qui ne lui conviennent pas; trop gros ou trop petits, conviendront très bien à notre poêle à bois, Calcifer. Je charge 5 camionnées … C’est du volume …




Bien entendu nos camions sont de la même couleur !!

Je veille à ne pas trop charger le camion vu l’état du chemin

Ensuite; couper; fendre … ranger … y a du boulot.
Intelligences Humaine et Artificielle
Mercredi c’était, dans un restaurant du coin, mon interview par Iwata Kenzaburo.
Ca s’est très bien passé et ce fut l’occasion de faire de nouvelles connaissances, dont une lectrice qui avait commandé ma BD en version française et japonaise il y a deux ans: c’est une chanteuse soprano qui a étudié en France et maîtrise parfaitement le français.
Quelle belle rencontre! Elle m’a offert un de ses CD, un CD de chansons où elle chante en japonais et en français des chansons d’Emile Jacques Dalcroze, un compositeur suisse. C’est absolument superbe. Le CD maintenant tourne en boucle dans mon camion (je n’ai pas d’autre lecteur CD sinon)…
D’autres rencontres, avec un chasseur professionnel que monsieur Iwata avait interviewé il y a quelques mois. Et puis un gars très sympathique qui comme moi a quitté Tokyo mais travaille en remote pour une boite dans l’IT. Et enfin Benoît, un musicien burkinabais.
Ces interviews; dans le restaurant, l’assistant de monsieur Iwata prend des notes et les publie ensuite dans le fanzine hérahéra.
C’est vraiment bien organisé.
On commence par un petit morceau de musique; joué au koto par une collégienne du village.
Puis on fait l’interview, pendant 30 minutes.
Autre petite pause musicale, avec un couple de musiciens du village. Leur chanson est très drôle et mélange texte et chants d’oiseaux. Vous pouvez les suivre sur Spotify: https://open.spotify.com/intl-fr/artist/3M6fq1I66LVV44BCrtIWa2?si=C9REeL8UTWOHRvUAf00owg
Puis encore 30 minutes pour continuer l’interview… Et c’est fait.
Ensuite tout le monde rentre chez soi…. ce processus de rentrer chez soi … prend une heure, car tout le monde préférerait rester plus longtemps, plutôt que de rentrer chez soi !!!
Bref: c’est merveilleux. Cet événement allie intelligemment tous les sens, la musique, le langage; le contact humain, la beauté puisque le cadre est fleuri et magnifique. C’est vraiment très beau.
Dostoïevski a écrit que la beauté sauvera le monde et c’est vraiment ce que l’on a senti.
Dans le jardin les choses suivent leur cours. Je pourrai bientôt récolter les pommes de terre. Les haricots grimpants sont sur leur fin. J’ai remarqué que des petites guêpes aiment bien y établir leur nid, ce qui est finalement une mauvaise idée car avec le vent les longues tiges des zaricots peuvent plier et se renverser: exposant alors le petit nid au soleil et à la pluie ! Ainsi j’ai remarqué dans les zaricots plusieurs nids de guêpe qui ont finalement été abandonnés, car exposés à la pluie …

Il fait tout de même moins chaud que d’habitude et les légumes progressent plus lentement.
Cette année aussi nous faisons pousser des légumes dans le champ de Sakichan et nous voyons la même chose, un développement assez lent des taro, et des patates douces.
Pour faire joli et faire plaisir aux oiseaux nous avons aussi planté une centaine de tournesols.
En suivant les événements mondiaux je pense à l’importance d’avoir une exit strategy, une stratégie pour se sortir d’une situation difficile.
La guerre en Ukraine traine en longueur. Il semble que les russes avaient une exit strategy au début des hostilités car un traité de paix a failli être signé au tout début de la guerre mais les US ont insisté pour que cela ne se fasse pas …. et donc cette porte fermée, l’exit strategy semble inexistante: la guerre va durer encore combien de temps?
Macron dit envoyer des militaires français pour entrainer des pauvres ukrainiens quinquagénaires ou adolescents. Les entrainer à quoi ? à de faire sauter sur des mines ? Il devrait plutôt chercher à se désengager le plus possible et chercher des moyens de désescalade, pour une exit strategy. Macron fait cela par calcul politique mais il sous estime le possible prix à payer.
Chirac avait vraiment été très bon lorsqu’il avait dit non à la deuxième guerre du golf. Finalement dans cette affaire ukrainienne les deux chefs d’état les plus malins sont Erdogan et Orban…
On peut se demander aussi si Israel a une exit strategy …
On voit tous ces événements qui se répètent. Les dirigeants politiques ayant une vraie compréhension des événements et des enjeux sur le moyen et long terme semblent faire exception, sera-t-il possible un jour de remplacer les médiocres par une intelligence artificielle ?
(au sujet de Macron, pour autant, il maîtrise le sujet d’exit strategy; son mariage avec Brigitte le démontre; qui sait d’ailleurs, peut-être ne s’est-il jamais aventuré à l’intérieur)
Donc ce concept d’exit strategy. Cela s’applique à moi aussi …. J’ai le même boulot depuis 17 ans … incroyable !! Quelle est mon exit strategy. Ma cheffe elle prend sa retraite, elle a 67 ans. Et elle m’a posé la question la semaine dernière à savoir que quand je pense m’arréter… Elle doit sentir mon manque de motivation parfois … Bien sûr au Japon même comme ailleurs le système des retraites va juste s’évaporer dans les airs, comme les volutes de tabac des Gitanes de Serge Gainsbourg … à défaut d’être un fumeur de havanes …..
A moi aussi il me faudrait une intelligence artificielle pour bien me conseiller … remplacer mes rorones …
Côté projet galerie, je fais des petits progrès, j’ai fini un banc, et puis monté un petit muret pour éviter des chutes …


Les pieds du banc … un cryptomère qui était tombé dans notre montagne …

Je remets aussi en état une partie du sol … Ils ont vraiment fait cette grange avec les moyens du bord ! Mais ils n’avaient peut être pas le choix. Et finalement ça a très bien tenu donc pourquoi s’enquiquiner.


Inspiration (Suite)
Dans l’article du 3 mars je parlais du choc reçu en découvrant dans un restaurant un petit fanzine nommé ‘hérahéra tsuushin’, écrit par un artiste qui vit à Himeji, monsieur Iwata Kenzaburo.

Rentré à la maison je lui écris pour lui commander quelques numéros du zine. Reçus quelques jours plus tard je les feuillette et les lis un à un.
Les dessins, les textes dans le fanzine sont si chaleureux et humains … Dès qu’on l’ouvre, on se sent bien !
La plupart des textes sont écrits à la main. J’y trouve dans ce fanzine une innocence et de l’honnêteté … C’est authentique. Les sujets traités ? ses rencontres; ses lectures, sa vie de tous les jours, la santé aussi un peu et ce qu’il lit et mange ….
Je me suis renseigné sur l’auteur: Monsieur Iwata écrit ce fanzine depuis … une trentaine d’années. C’est un artiste, il dessine, il fait des estampes (ou ‘hanga’)… Monsieur Iwata a 77 ans ….
Et justement Monsieur Iwata a une expo de ses gravures dans une salle à Himeji … Et ce qui est génial c’est que nous pourrons l’y rencontrer…
J’achète une boite de chocolats et fais un petit dessin, d’une locomotive à vapeur, avec des wagons, chaque wagon portant un caractère de héra héra …
C’est en effet l’image générale que je retiens …
ce fanzine qu’il écrit depuis trente ans me fait penser à une vieille loco à vapeur
qui, malgré les aléas, continue son chemin … et rien ne l’arrête…
L’exposition a lieu dans un bâtiment municipal situé dans une vallée à l’est de la ville de Himeji, un quartier que nous ne connaissions pas …
Tout à fait surprenant, car dans cette vallée on peut voir d’anciennes sépultures du 7è siècle, des « kofun » http://bansyu.com/1204kohun/kohun.htm qui m’ont fait penser aux dolmens bretons…

Revenons à notre mouton ….
Il y a une grande salle, où des gravures sont exposées sur des panneaux. Au centre, une table avec des livres et des classeurs pleins de gravures par ce monsieur Iwata. Ces gravures, simples allégories de la jeunesse, il dessine beaucoup d’enfants, et des fleurs, des légumes, qui évoquent les saisons. Les compositions sont très dynamiques, on sent la vie et le mouvement. L’angle est toujours surprenant.

Nous sommes les seuls visiteurs lorsque nous arrivons mais d’autres viennent se joindre à nous …. comme nous je crois ils ont choisi cette heure de début d’après midi sachant que monsieur Iwata arrivera, en vélo, vers 13 heures …

Et voila l’honorable bonhomme qui arrive, il porte une petite sacoche, pleine de dessins et d’outils pour ses gravures …
On va le saluer, je lui donne la boite de chocolats et le dessin, il nous invite à nous asseoir et on discute une bonne dizaine de minutes en toute simplicité. Une vieille dame arrive, elle aussi est une fan de Monsieur Iwata et nous discutons alors tous ensemble … voila un moment bien agréable.
Monsieur Iwata explique qu’il a décidé de devenir dessinateur et d’en faire sa profession lorsqu’il avait quelque chose comme 17 ans, après avoir vu le film A Bout de Souffle, lorsque Jean Paul Belmondo dit: Les voleurs volent Les assassins assassinent Les amoureux s’aiment
Il s’est dit alors ‘eh bien: les dessinateurs dessinent’ ….
C’est assez merveilleux de rencontrer ce formidable personnage et de voir ses autres fans…

Quand je lui donne la carte postale avec le dessin de la locomotive, il me dit:
« tu sais, je me considère moi-même comme un train ! et regarde, –il ouvre une page de son dernier hérahéra où l’on voit un train passer sur un pont — ce train la, c’est moi, c’est mon auto portrait »
Visite chez TWood
Article en Japonais ici https://wakametamago.wordpress.com/2024/03/14/twood%e3%81%95%e3%82%93%e3%81%ae%e7%a7%98%e5%af%86%e5%9f%ba%e5%9c%b0%e3%82%92%e8%a8%aa%e5%95%8f/
Je reviendrai plus tard sur le petit magazine herahera tsushin dont je décris la découverte dans l’article précédent.
C’est que nous sommes aussi allés visiter la base secrète de TWood! (https://www.instagram.com/twood346/)
Ce qu’ils ont construit est magnifique. Plein de poésie, d’imagination, et de tendresse.
TWood on a fait connaissance sur instagram, mais nous avons des amis en commun.
TWood est un couple qui vit en ville à Himeji la semaine, et le week end profite de la nature et du calme dans une petite maison, une vraie tiny house, en pleine montagne.

Ils sont juste dans une vallée parallèle à la nôtre, mais dans un endroit beaucoup plus isolé, et plus sauvage. Ce sont des passionnés de montagne, et l’emplacement qu’ils ont choisi n’est pas fortuit car le chemin qui serpente jusque chez eux permet si l’on continue tout droit en serpentins de gagner le mont Seppiko; une montagne qui culmine à 915m.
Je les suivais sur instagram avec intérêt depuis longtemps, et sur une de leurs photos insta ils montraient une petite bibliothèque qu’ils avaient conçue pour y mettre en valeur des livres sur la montagne et la nature. J’ai du ajouter un commentaire signifiant mon admiration pour ce projet, et leur réponse disait: ‘on voudrait bien ajouter ta bande dessinée 失われた田舎暮らしを求めて dans cette bibliothèque (la version japonaise de Retour Sur Terre– dont le titre japonais traduit littéralement signifie ‘à la recherche de la vie à la campagne perdue‘.)

Ecoutez les amis je viendrai vous l’apporter directement! Livraison à domicile, 24×7 !
Leur tiny house qu’ils ont construite eux-mêmes donc est construite à flanc de montagne. Ils ont alors ajouté plusieurs éléments, en jouant très intelligemment sur les différent niveaux, ce que la pente abrupte de la montagne rend possible.


Une fois chez eux on se croirait dans un magazine ou alors chez un vieux trappeur au Canada (il s’appelle sans doute Pierre) :). Tout est arrangé avec style. Le poêle à bois. les haches accrochées au mur. Une petite cuisine. Une belle collection de dutch ovens. C’est magnifique. On note aussi l’installation électrique qui imite les installations d’avant ou juste après guerre où les deux fils conducteurs sont deux fils séparés…

Adjacent à leur maison ils ont installé une plateforme surélevée où avec une vue plongeante sur la forêt ils donnent des cours le week end de composition florale. Leurs élèves de la journée arriveront bientôt et ils feront des choses avec du mimosa.

Pour ces cours ils utilisent beaucoup de fleurs et de plantes qui poussent autour de leur base, dans la foret.
Madame TWood m’offre une couronne d’ailleurs, faite avec des feuilles de cyprès et une autre plante dont je n’ai su saisir le nom, elle explique: j’ai fait cette couronne en pensant à toi, Wakamé Tamago, et j’ai utilisé une plante qui a des épines.
Ils ont ajouté aussi une petite extension à la plateforme qui rejoint un bel arbre. Là on peut s’assoir « en altitude » et se mettre dans un kotatsu (table basse chauffante) et admirer le paysage comme si l’on était un momonga. (l’écureuil volant japonais).
Elle m’a vraiment compris ! Alors que nous nous voyons pour la première fois.

Avec toute son astuce Monsieur TWood a installé un petit atelier sous la maison. Tout est si bien rangé !! Il est très adroit.
Je suis tellement intéressé et curieux, je n’arrête pas de poser des questions. Mais malheureusement le temps nous fait défaut.

Nous aurions pu observer le four à pain et à pizza. Nous aurions pu observer aussi leur baignoire traditionnelle (et extérieure), le fameux goémon buro, avec vue sur la foret et les momongas.
Tout l’amour que TWood a mis dans ce projet, c’est vraiment impressionnant. Il y a du goût et une recherche esthétique. Une fantaisie aussi. et puis ils partagent tout cela, avec leurs cours de composition florale.
Ils ont un bon écosystème, rendu possible par la proximité de la ville et de la montagne. Ils ont une vie double. La semaine en ville et le travail, et le week end dans leur base fortifiée dans les montagnes.
Mais leurs élèves arrivent on ne peut pas s’attarder ! Nous devons partir.
Mais qu’il est bon de se faire de nouveaux amis.


Et wakame tamago s’en alla porter sa couronne d’épines…..
Promenades à Tatsuno
(article en Japonais: https://wakametamago.wordpress.com/2024/03/01/%e3%81%9f%e3%81%a4%e3%81%ae%e7%89%a9%e8%aa%9e/)
Samedi on va dans la ville voisine de Tatsuno. à 30 km au sud du village. On va d’abord passer un moment au bord de la mer, c’est la mer intérieure, notre méditerranée.
Déjeuner dans un nouveau restaurant. avec vue sur la mer


Faut pas s’étonner que ce restau aie du succès, vu cette vue. Ils ont retapé une ancienne bâtisse de façon très intelligente, en arrangeant deux niveaux différents … le long de la fenêtre un niveau bas, de sorte que tous les clients puissent admirer la mer …
Ensuite on se promène sur la plage, une plage minuscule. Une coquille saint jacques vient se cogner contre mon pied et je la mets dans ma poche. Au loin on voit Iejima qui est une ile qui fait partie de la ville de Himeji.
La mer intérieure ou sétonaikai me fait toujours penser à un film de Ozu … peut être Tokyo monogatari … me souviens plus, ça fait si longtemps …

Il y a dans ce hameau en bord de mer un cluster de petits commerces, un café pour motards, deux ou trois restos, un boulanger …. et il y a aussi le studio d’un artiste, c’est un dessinateur, je retrouve dans son style l’influence de Katsuhiro Otomo, l’auteur d’Akira.
Il a arrangé son studio dans une belle extension de sa maison, où l’on peut voir son bureau, et ses œuvres. L’homme est plutôt timide, on le salue et on passe quelques moments à regarder son travail.
Ses dessins sont pleins d’énergie et de positivité aussi. Il y aussi du kawaii.
Vous pouvez suivre le gaillard sur instagrammes : hidarinekoze



Il faut une dose de courage et de confiance pour s’exposer comme ça en montrant le lieu où l’on travaille.
J’essaie aussi de glaner de l’inspiration et des idées pour mon propre projet de galerie…
Ensuite nous allons au centre historique de la ville de Tatsuno; il y a de très belles demeures et des rues pleines de caractère. Nous allons y prendre un verre et redécouvrir quelques coins de rues.
Le regard s’attarde sur cette maison tarabiscotée et fantaisiste qui évoque les dessins animés de GHIBLI.


Rentrés à la maison je nettoie la coquille saint jacques et l’accroche à l’entrée de ma future galerie.


Puis aller dans le jardin et collecter quelques légumes pour le souper … on va faire une soupe miso avec plein de légumes !!

fleurs de colza, petits navets, épinards, takana, poireaux

Les onigiris !
Les onigiris ! C’est un peu le sandwich Japonais ! (article en Japonais ici)
Un onigiri est une boulette de riz japonaise, souvent enveloppée d’une algue nori et fourrée d’un ingrédient salé ou acide. C’est un en-cas très populaire au Japon, que l’on peut trouver dans les konbini (supérettes) ou les onigiri-ya (magasins spécialisés). Les onigiri existent depuis le XIᵉ siècle et ont des formes variées, comme le triangle, le cylindre ou la galette.
En pensant à mon ami Philippe qui tient avec son épouse le restaurant Japonais Yoisho! à Tours, spécialisé dans la soul food Japonaise, avec des onigiris au menu, j’ai eu l’idée de faire des dessins d’onigiri.
Le mot onigiri veut dire en Japonais « se tient dans la main » et s’écrit en général en hiragana … おにぎり
Mais on peut se laisser inviter à quelques jeux de mots. car « oni » peut désigner le démon, giri est la nasalisation de kiri qui peut signifier couper… ou tuer avec un sabre…
Je me suis bien amusé !

En détail:

l’onigiri qui se défait

l’onigiri qui fait dans son algue

l’onigiri qui mange un onigiri

l’onigiri qui s’habille

l’onigiri qui « découpe » un démon

un onigiri qui se fait griller (délicieux)

un onigiri sumotori

un onigiri qui fait du vélo.


Vous devez être connecté pour poster un commentaire.