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2025: tous nos meilleurs vœux

2025; tous nos meilleurs vœux de santé et de bien-être !

2025, c’est l’année du serpent.

Souvent sous le plancher de la maison veille un serpent, protecteur, car gourmant de souris …

Le serpent blanc (白蛇) est une divinité qui apporte fortune et prospérité, des sanctuaires lui sont consacrés.

Donc au premier janvier pourquoi pas trinquer ensemble …


Un autre chasseur de souris notre chat Scotch.

Le jour de l’an le matin nous avons grimpé jusqu’à notre montagne pour saisir les premiers rayons du soleil.

Comme chaque année nous allons dans le petit sanctuaire shinto du village.

Cette année j’ai prié pour le succès de ma nouvelle Bande Dessinée qui sera disponible fin Janvier.


Continuer sur le thème de l’amour

C’est maintenant la saison des pluies.

Dans le jardin le développement des tomates est pertubé par des Henosepilachna vigintioctopunctata en très grand nombre, ces bestioles ressemblent à des coccinelles mais elles ont bp plus de points sur le dos … J’essaie d’aller dans le jardin chaque jour, pour les écraser entre mes deux doigts … il en ressort un petit jus jaune vert, que si je pouvais le récupérer en quantité suffisante pourrait être tartiné sur des toasts en tant que « compote bio de pistaches ». Une nouvelle super food !!


Première fois de ma vie: j’ai voté électroniquement pour les élections législatives, le système est bien conçu et facile à utiliser.

Finalement si c’est aussi facile à faire, me dis-je, le vote devrait être purement électronique, c’est plus pratique et plus économique. Je rajouterais au début un questionnaire pour calculer le quotient intellectuel des électeurs, et pour les très bas pourquoi pas filtrer leur vote ou bien les considérer comme équivalents à une demie voix par exemple.

A une époque où les gens semblent si partagés; divisés entre gauche et droite comment faire finalement la synthèse de tout cela ? D’autant que les réseaux sociaux et les médias boostent la part de l’émotionnel … Macron en tant que président aurait pu essayer de faire la synthèse et de rassembler les gens autour d’idées et de valeurs mais il a continué simplement à diviser pour régner.

Bref, Macron qui est loin d’être idiot -et est en réalité un être démoniaque- a avec cette dissolution ouvert le couvercle de la marmite où il a laissé à mijoter un monstre à deux têtes … et pas sûr qu’il puisse refermer ce couvercle …

A vivre au Japon j’observe les Japonais qui ont une approche tout à fait différente de la politique. Et je me dis que leur système avec le même parti politique au pouvoir depuis la guerre, donc une direction constante, téléguidée par le patronat mais avec des courants et des saveurs variés permet au Japonais de continuer sa vie, mener sa barque sans avoir à se soucier de la politique. Il y a un comme un contrat tacite entre le Japonais et les politiques: continuez tranquillement votre chemin, essayez de faire vos magouilles avec réserve et discrétion, et menez une politique dans le sens de nos intérêts sans trop nous matraquer …. Voila. Ne pas penser ni s’inquiéter de la politique -pensez à votre cerveau comme à un processeur- libère de la puissance de calcul qui peut être assignée à d’autre tâches plus utiles. Ou simplement éviter la surchauffe …


Bon, revenons aux choses sérieuses:

Quand mes réunions au travail sont finies je vais donc au jardin essayer de m’occuper des tomates.

Aussi, en fin d’après midi après mes séances de rameur je vais fendre du bois. Ces deux exercices vont très bien ensemble !!!


Mercredi j’ai discuté au téléphone avec mon collègue Christopher. C’est un collègue et un ami. Il vit aux US. Chaque semaine on se prend une heure pour se retrouver au tél et discuter. Il est passionné par la psychologie, l’énergie nucléaire, l’intelligence artificielle, et les champignons hallucinogènes.

Il me parle de son dernier trip halluci qu’il a fait avec des champi. Il s’est fait ce trip le jour du solstice. Il était dehors, juste sous le soleil, dans son jardin.

Là où il habite c’est legit. Il me décrit son trip, je prends des notes pendant ce temps, je griffonne sur quatre pages. Il me dit se retrouver lui-même, lorsqu’il était enfant et adolescent, il était laissé à lui-même et victime de maltraitance. Pendant le trip il se retrouve soi-même enfant et se soigne et se protège, et retire son trauma.

Il a ensuite une vision globale du monde, son trip l’amène au Göbeklitepe en Turquie. Ensuite il visite le Ġgantija à Malte, et une vingtaine d’autres temples qui sont enfouis dessous …. Son trip l’amène aux côtés d’un vieil homme qui chante,

puis

il voit Dieu et la Création, l’Amour et la Paix.

Il me fait ce récit incroyable et j’ai alors l’idée de le dessiner, de dessiner Christopher, dans son trip, où il va visiter Saint François d’Assise … Le thème, l’amour et l’énergie infinie que l’Amour produit.

Pendant trois soirées donc, je prépare le dessin, ce dessin dans un style plus léger, comme une esquisse, accompagnera le dessin dans le style ukiyoé que j’avais fait sur le thème de l’amour; source infinie d’énergie. Les pages; orientées horizontalement, se feront face. C’est mon nouveau projet de livre …

A chaque nouvelle page finie, je vais l’imprimer et je la mets dans un classeur. Cela me permet de me motiver. Pour imprimer les dessins je vais au convenience store du village. C’est une petite routine que je suis ainsi et je sais que ça m’aide à me motiver.

En travaillant à ce dessin avec Christopher j’écoute l’opéra Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen.

Incroyable musique; composée par cet incroyable personnage que ce Messiaen. Quelques jours après sa mort le 27 avril 1992 j’étais allé à l’église de la trinité à Paris, où il a été organiste pendant 61 ans, allumer des cierges ….

Le récit du trip de Christopher non seulement m’inspire pour un dessin mais aussi me reconnecte avec Messiaen que j’avais un peu oublié. Vendredi après le boulot je fais 6 km de rameur en regardant une magnifique interview d’Yvonne Loriod, sa deuxième épouse; et pianiste exceptionnelle.


Nous avons le choix entre le laid, et le sublime.

Les deux sont à portée de la main.


Dans le style petits bonheurs et surprises du quotidien:

Une vieille coccinelle rencontrée sur la route. Regarder le numéro de la plaque d’immatriculation: 64, qui peut se lire ‘mushi’ (insecte) (voir l’article sur le dentiste du village)

Le poster délire d’un boucher ‘stand by meat’

Jamais aussi facile qu’on le pensait, et c’est exprès !!

(Article en Japonais: https://wakametamago.wordpress.com/2023/12/10/%e6%80%9d%e3%81%a3%e3%81%9f%e3%81%bb%e3%81%a9%e7%b0%a1%e5%8d%98%e3%81%98%e3%82%83%e3%81%aa%e3%81%84%e3%81%ae%e3%81%af%e3%80%81%e5%bd%93%e3%81%9f%e3%82%8a%e5%89%8d/)

C’est vers septembre cette année que j’ai compris.

Pour le boulot je devais préparer le nouveau forecast trimestriel, le Q2 forecast pour être exact, car l’année fiscale de la boite commence le 1er juillet.

Des forecasts j’en ai déjà fait des tonnes, depuis des années.

J’essaie alors de donner un gros coup de bourre, assembler les chiffres, faire l’analyse, juger grosso modo de combien on va changer par rapport au budget initial et tout saucissonner dans une présentation power point pour le vice président.

Mais bon ce forecast je me dis ok je devrais pouvoir tout torcher en 4 jours … et comme ça je pourrai passer à un autre projet qui m’intéresse plus ….

Or malgré toute mon expérience passée, la tâche est beaucoup plus difficile que je ne l’avais espéré au départ et je finis pas passer 8 jours sur la préparation jusqu’au fignolage, soit le double de ce que je m’étais fixé.

Et puis, quelques jours plus tard, … pendant un tour en vélo je me dis

  • ah dingue en fait c’est exprès ….
  • C’est exprès que les choses ne soient jamais aussi simples que l’on aurait imaginé …. C’est toujours plus complexe …
  • Et c’est par désign, ainsi sont les choses faites;
  • C’est la volonté de Dieu de nous éprouver car ainsi nous pouvons à chaque fois essayer de nous améliorer et de mesurer notre petitesse, rester humbles … en restant humbles nous pouvons espérer grandir…
  • Ainsi Dieu, au ciel, se gratte les narines et lance sur nous des crottes de nez qui tombent sur terre, en tombant sur terre elles deviennent des rochers géants qui entravent notre chemin ..
  • A nous alors de déglinguer ces énormes roches, à coup de masse et de nous frayer un passage, pour continuer notre route.

Que c’est beau!

Il a (encore) neigé cette nuit et je vais faire un tour pour profiter de la beauté du paysage. Je sors de la maison et prends la gauche; pour remonter notre petite vallée.

Il est neuf heures le ciel est d’un bleu magnifique. Que c’est beau! Beaucoup de plaisir. Tout est beau. La lumière. Le ciel bleu. La neige saupoudrée qui rehausse et simplifie le paysage.

C’est amusant: notre vallée, que personne ne connait et qui n’intéresse personne. En plus il y a des centaines d’endroits exactement pareils à travers tout le Japon… Mais que c’est beau!

Le village s’éteint petit à petit. Il y a que des vieux qui y habitent, et nous, nous y sommes tombés comme des météorites.

Sur le chemin je vois monsieur O., un autre personnage très sympathique. Il dépoussière la neige tombée sur sa voiture blanche. Toyota. On discute. Lui vient d’Osaka et s’est installé dans le village peu avant nous. Nous sommes tous les deux des citadins convertis. C’est un ancien athlète et expert en bois et menuiserie. Je suis un de ses fans.

Il est aussi sensible à la beauté de tout, ce matin. On parle de la beauté du paysage. La beauté rend heureux.

Lorsque nous vivions à Tokyo; l’accès à la beauté me manquait terriblement. Parfois une jolie paire de fesses ou de jambes. Ca se limitait à ça.

Je continue à monter vers le fond de la vallée. Monsieur M aperçu; 90 ans minimum, il boite, une dent lui reste sans doute; il balaye la neige devant sa jolie maison. Lui il sait comment durer.

Plus loin je continue; au fond, jusqu’au dernier poteau électrique, une maison détruite, un temple abandonné. La énormément d’empreintes d’animaux; déjà on n’est plus chez les hommes.

C’est tellement beau je me dis; dieu existe; il est la. C’est lui qui fait pousser les arbres. L’énergie de la nature. Simplement de nos jours il ne vit plus dans les villes; et lorsque les gens ne le prient pas il se retire en silence sur la pointe des pieds; vers le fond de la vallée; là personne ne l’emmerde, il a besoin que les gens prient pour être; sinon il est mieux avec les plantes et les animaux.

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empreintes … ?

 

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camion nickel chrome

 

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retour … et voila notre maison.

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Lecture: Terre et Ciel (Théodore Monod)

Une ancienne lecture. Terre et Ciel de Théodore Monod. Je retrouve le livre, par hasard, après l’avoir lu il y a quelques années.

 

ISBN-10: 2742711643

 

Reprise ici d’anciennes notes.

page 58

La fabrication d’une bombe ne part jamais d’une bonne intention. L’intention est de détruire des êtres humains, le plus grand nombre possible. Il serait souhaitable que les savants exercent leur conscience et leur sens moral, non seulement ceux qui travaillent dans l’armement, mais aussi les chimistes, les biologistes ou les physiciens. Il faut hélas avouer que nous avons très peu d’exemples de cas de conscience de ce genre. Nous voyons des légions de chercheurs accepter de travailler honnêtement, du mieux qu’ils peuvent, au perfectionnement d’appareils qu’on sait à l’avance destinés à tuer des êtres vivants. Comment concevoir une telle dérive ? Mettre au service de la mort  et au service du malheur de l’homme des connaissances acquises au cours de sa formation scientifique est une aberration. Le plus inquiétant, c’est qu’on ne constate aucune révolte chez ces scientifiques.

page 97

La violence dans la nature ne doit pas servir de justification  celle des hommes. Au contraire, l’homme en tant qu’être moral a un devoir supplémentaire face à cette réalité.

page 113

La contemplation de la nature ne mène pas à Dieu. Le scientifique en moins sait trop bien combien est terrifiant l’affrontement des espèces. Le spectacle de la nature tel qu’il est soulève, au contraire, des réflexions théologiques considérables parce que si la création relève d’un créateur et que ce créateur est un dieu de miséricorde et de compassion tel qu’on nous le décrit, on ne voit pas très bien comment il peut être à l’origine de tant de souffrances. Comment peut-on imaginer qu’un créateur bienveillant ait organisé, non seulement le carnivorisme, mais aussi le parasitisme ?

page 114

Au contact de la nature, on prend conscience de l’unicité du cosmos. Il y a tellement d’analogies entre ce qui se passe dans la nature et se qui se passe entre les hommes que la solidarité entre les êtres vivants devient évidente. Au contact de la nature, nous découvrons la solidarité qui nous lie au reste des êtres vivants et par conséquent la responsabilité que nous avons envers eux. « Celui qui cueille une fleur dérange une étoile » disait le poète Francis Thompson. Cela montre que se tient dans l’univers et que nous ne représentons qu’un fragment de l’unité.

page 143

Les enfants qui s’amusent à longueur d’année avec des armes en plastique, tout en s’imprégnant de la violence diffusée à la television, intègrent une agressivité qu’ils restitueront tôt ou tard, sous des formes variées. Et puis, à force de s’amuser avec des armes jouets, on finit par accepter l’emploi de l’arme. C’est toujours un danger. Il vaut mieux éviter cela et orienter l’éducation de nos enfants dans une direction connue comme étant souhaitable.

page 145

L’argent a pris une place considérable dans le monde moderne. Il a tout corrompu. C’est le deuxième faux dieu de notre civilisation. L’argent finit par devenir une fin en soi, indépendamment de ce qu’il peut procurer. Des lors, il importe non seulement de savoir le conserver, mais aussi le faire fructifier, de spéculer. « nous sommes possédés par nos possessions » disait mon père.

(…)

Le capitalisme, c’est le pouvoir de l’argent. Ce ne sont pas les entreprises libérales qui chercheront à faire le bonheur des êtres humains. Le capitalisme consiste a fabriquer des choses et à les vendre, et à cumuler le profit, donc le pouvoir, le matériel, afin de continuer à s’étendre. Peut-on imaginer un système différent qui accorderait une plus grande place à l’initiative individuelle, à l’épanouissement des individus ? Je ne sais pas. Chaque système devient ce que les hommes en font. Etant donné leur nature, ils arriveront toujours à pervertir un nouveau type d’organisation.

page 148

Les publicitaires sont très habiles. Le moindre mot, la moindre image n’est pas innocente. Il faut parvenir à faire acheter aux gens un produit dont ils n’ont pas besoin. C’est une science. Les entreprises ne sont pas philanthropiques. Elles ne cherchent pas à faire le bonheur de l’homme. Elles visent à accroître leurs bénéfices, rétribuer leurs actionnaires, (…).

page 151

L’extrême frugalité caractérise mon régime alimentaire. Je me nourris de pain, de pâtes, de fromage et de fruits. Et effectivement j’ai renoncé à la viande. D’une part pour faire une expérience physiologique: prouver que l’homme est capable d’efforts considérables au Sahara avec un peu de riz, une poignée de dattes, quelques gorgées d’eau ou de thé. Mais également pour protester contre les égorgements a vif d’animaux que pratiquent les Sémites, hébreux et musulmans.

page 171

Les paléontologues parlent d’homonisation pour décrire les phases qui ont mené nos lointains ancêtres à ce que nous sommes physiquement et anatomiquement aujourd’hui.

page 172

Il faudrait apprendre aux enfants à regarder les détails de la vie d’un insecte ou d’une fleur. Cela permet de se remettre au niveau des autres êtres vivants. Nous en faisons partie que nous le voulions ou non. Il faut nous familiariser avec cette idée que nous sommes solidaires de tout ce qui vit. Mais on peut aussi entendre ce mot dans un sens philosophique. S’hominiser c’est aussi sortir de notre sauvagerie ancestrale, nous débarrasser de notre héritage préhistorique, et aquérir une nouvelle stature morale. Devenir des Hommes, avec un H majuscule.

page 218

Le grand problème est de savoir si la vie est née d’une intention. Deux systèmes sont possibles, ou bien son apparition s’explique par le pur hasard, par des mutations aléatoires, qui par leur nombre infini au cours de millions d’années ont fini par faire progresser cette chaîne de l’organisme qui va des éponges à l’homme. Ou bien l’apparition  de la vie répond à un projet. La chaîne s’est mise en route dans une direction donnée, avec une complexification graduelle et permanente.

page 219

Les apparences me semblent favorables à cette hypothèse. J’ai de la peine à croire que le hasard explique tout contrairement à la thèse officielle neo-darwiniste anglo saxonne. On ne peut quand même pas échapper à la constation que toute l’évolution biologique, la totalité de ce mouvement, s’accompagne d’un accroissement permanent du système nerveux central, c’est à dire du cerveau, et par conséquent probablement pour l’organisme en question, de la possibilité d’accéder à une conscience réfléchie, au sens moral du terme. Cela a conduit a ce que nous sommes actuellement.

page 220

L’évolution biologique manifeste une direction privilégiée, mais il est difficile de parler de but car nous ignorons si les êtres humains ont achevé leur évolution physique.

page 239

Oui c’est une religion de l’amour, de la miséricorde. Remarquons toutefois qu’en grec, il y a deux mots: agape et eros pour designer le mot amour. L’hymne a la charité, l’admirable chapitre de I Corinthiens 13 est l’hymne à l’agape, à L’amour au sens noble du mot.

(…)

Les préceptes moraux de l’Évangile ne sont pas très en vogue dans la société actuelle. La réussite et le profit sont au cœur de notre société. Nous sommes bien loin de l’Évangile.

page 263 264

J’apprécie beaucoup les prières. Je crois qu’il est bon de se remémorer quotidiennement la grille de conduite adoptée. Nous sommes sollicités pas mille autres soucis. Alors prier c’est une façon de conserver le cap que l’on est censé devoir tenir.

(…)

Les exigences morales de la foi doivent s’incarner dans l’action. La croyance n’est pas une entité spirituelle sans interaction avec notre monde de souffrance et d’injustice. Il faut travailler à la transformation de l’homme. Les temps messianiques, il faut les préparer des à présent.

page 279

L’homme moderne redoute le silence car il pressent, confusément, que le silence est une terre de confrontation avec l’essentiel, avec nous-même, avec notre vocation d’homme. Il faut plonger dans le silence comme on s’aventure dans le désert. Il nous faut retrouver le chemin du silence.

page 280

J’aime beaucoup les cimetières anglais autour des églises ou l’on voit les stèles qui sortent du gazon. La tout y est. On retourne à la terre au bénéfice des plantes, on retourne à l’univers, on reprend sa place dans le cosmos.

page 281

Je crois que les Africains ont moins peur de la mort que nous. Cela s’explique, me semble-t-il, par l’importance accordee dans la religion africaine traditionnelle au culte des ancêtres. On vit avec les ancêtres et l’on a conscience que l’on fait partie d’une chaîne. En Occident seul compte l’individu. Et on a fini par le croire, en oubliant qu’il n’est que le maillon d’un flux.

page 284

Préservez la faculté de vous émerveiller, conservez la faculté d’apprendre, de réfléchir, de connaître: voila le message que je donnerais a ceux qui m’entendent. Hélas, les êtres vivants sont pris dans des influences extérieures très efficaces. Il y a dans nos sociétés un système de mise en condition des êtres humains qui nuit à la réflexion. Si on se laisse domestiquer par la presse, la publicité et la television, on perd tout recul face au monde.

page 293

Anarchiste chrétien, cela signifie que l’on se trouve en désaccord avec la structure sociale et politique de son époque, mais que l’on conserve une reference à l’Évangile, à l’idéal évangélique.

 

La couleuvre

Je travaille dans le champ à côté quand j’aperçois une silhouette serpentine se faufiler sous la porte grand ouverte du garage. panique ! j’appelle ma femme et alerte tous les voisins du hameau c’est sûr.

L’ombre du serpent est longue et fine, ce qui laisse à penser qu’il ne s’agit pas d’une vipère mais d’une espèce plus sympathique, une couleuvre.
Ma femme arrivée en renfort, nous nous aventurons dans le garage pour trouver là où se cache l’intrus, ça n’est pas facile dans un tel capharnaum. On la trouve qui progresse sous l’etabli, vers le fond de la pièce. J’ai pris un baton assez long et je propose à ma femme de l’écraser sur l’animal, mais elle explique que les couleuvres sont des mamorigami, soit un dieu protecteur qui protège les maisons. ah dans ce cas … touche pas à mon dieu … en tout cas un examen plus précis de la bête nous confirme qu’il s’agit bien d’une couleuvre.
Elle se cache derriere des étagères. nous nous armons de filets à papillons dans l’espoir de l’attraper et de la sortir dehors.
Dissimulée, elle sort à peine sa tete de derriere un meuble. Silences.
On vide et déplace le meuble en vitesse et hourrah ! la couleuvre reprend le chemin de dehors. Pour la convaincre de fuir je tappe avec le baton derrière elle; elle finit par sortir du garage.
Elle n’est pas aggressive. Elle ne nous « cherche » pas. Elle cherche plutot des grenouilles ….
Elle continue son chemin jusque sous le engawa du hanare, j’essaie de l’en dissuader avec mon baton, mais elle n’écoute pas mon baton; elle finit par s’infiltrer dans les fondations en terre battue et disparait donc sous le hanare …. eh bien nous lui souhaitons bon appétit !
Quelques jours plus tard nous racontons l’événement à une voisine qui nous explique que lorsqu’elle avait fait démolir un ancien grenier à riz il y a une vingtaine d’années pour y construire sa maison, on y avait découvert une couleuvre qui s’y était établie. La couleuvre était le dieu protecteur du grenier à riz, le mamorigami. Et la voisine va au fond de la logique en continuant que celle qui a visité notre garage est sans doute sa descendence.

couleuvre

la couleuvre dans le garage

 

 

la couleuvre se faufile sous le hanare

 

 

 

Un signe

Dans le garage, que je transforme tranquillement en bureau-atelier, je vois un mince morceau de papier blanc dépasser entre deux planches du plafond.
Est-ce un signe particulier ? Sur le morceau de papier se distingue un caractère, unique, celui de Dieu. 神
Note: les deux points blancs sur la droite sont des oeufs de geckos, qui, malheureusement n’ont pas éclos, ils n’ont pas donné suite.

le dieu de la montagne

Le sanctuaire shinto dédié au dieu qui protège le village est situé sur le flanc d une montagne, à 180 metres en hauteur soit là ou commence la forêt de sugi qui recouvre la montagne jusq’à son sommet.

Le sanctuaire a été érigé entre deux sugis imposants. on le gagne au prix d’une marche éreintante l’été, vues la chaleur et la pente du chemin de terre et de l’escalier de pierre qui lui fait suite.
Une fois par an, les habitants du village, hommes, femmes, vieillards et enfants, se réunissent pour une cérémonie, menée par le prêtre shinto de la ville avoisinante.
Le sanctuaire du village est en effet trop petit pour justifier la présence sur place d’un prêtre. Le sanctuaire est donc fermé toute l’année. On ne l’ouvre qu’une fois par an, pour une demie heure, le temps de cette cérémonie.
Les habitants se réunissent. Le prêtre shinto avec son costume qui évoque l’époque de Heian, est dans le sanctuaire et commence par une longue litanie. Puis il va purifier le sanctuaire avec des languettes de papier blanc.
Ensuite il monte les petits escaliers étriqués qui menent au choeur du sanctuaire, et ouvre une petite porte en bois blanc, exposant aux regards le Dieu, représenté par un miroir rond.
Il redescend quelques marches, et dépose devant le miroir plusieurs plateaux carrés portant des offrandes, du saké, du riz, des fruits etc.
Le prêtre commence alors une (très longue) litanie dont le contenu restera obscur à l’auteur et à la plupart des spectateurs.
La porte de l’autel est ensuite refermée, laissant le miroir divin dans sa pénombre annuelle. Les offrandes sont retirées, et la première partie de la cérémonie est close.
La seconde partie est beaucoup plus détendue et moins formelle.
Des hommes vont parmi l’assemblée et distribuent une coupe de saké, quelques grains de riz (la terre) et des morceaux de calamar séché (la mer).
Ensuite, ça devient plus festif. Certainement pour motiver les enfants à rester jusqu’au bout, on fait une partie de BINGO. Les gens sont détendus et rient beaucoup.
Le premier prix est un réchaud à pétrole, le deuxième des canettes de bière, ensuite des sacs de gateaux, des friandises etc et pour les perdants, des films plastiques pour les produits congelés.
Nous avons gagné les films plastiques.