Catégorie: la nature
Reportage chez les ours
Des médias français – le figaro par exemple – se sont fait l’écho des récentes attaques par des ours, au Japon qui à ce jour on fait une dizaine de victimes ici.
Pour faire face à ce phénomène, dans certaines régions, l’administration japonaise a autorisé l’armée à tirer sur les ours qui s’approcheraient des agglomérations.
Dans la région où nous habitons, la région du hyogo on décompte environ 600 à 800 ours …
C’est vrai la TV ici dramatise ces événements, fait un énorme pataquès de tout cela, en appuyant uniquement sur l’horreur des attaques mais sans vraiment essayer de comprendre et d’expliquer les raisons. – C’est pareil avec les médias partout …
Tout ceci m’ennerve un peu; les ours animaux sauvages ne font que leur travail d’animaux sauvages et on sait que normalement ils fuient les hommes et essaient de les éviter.
Pour me faire une meilleure idée de la situation j’ai branché la télé pour regarder la chaine de TV des ours.
Nous faisons état de nombreux cas où des ours descendent des montagnes pour s’aventurer dans les villages; ce qui cause parfois des accidents graves; et de la part de la communauté des ours nous présentons toutes nos excuses.
Pour mieux comprendre les événements actuels nous avons fait appel au professeur Kuma(ours)ta de l’université de Kuma(ours)moto
Bonsoir:
En effet à l’époque Jomon -13000 à 400 av JC- les ours et les hommes vivaient pacifiquement
Cependant ces dernières années beaucoup de chataigniers ont succombé à cause d’insectes,
et de plus beaucoup d’installations photovoltaiques ont été construites en montagne.
Nous les ours avons moins de nourriture, moins de territoires disponibles et dans certains cas nous devons descendre dans les villages pour trouver à nous nourrir.
Et si la population des campagnes décroît alors le nombre d’humains qui connaissent la nature décroît également.
Si l’homme s’éloigne de la nature, il va finir par ne penser qu’à l’argent, il va oublier l’existence des autres êtres vivants.
Et nous les ours ne seront pas les seuls à en pâtir, mais tous les autres êtres vivants: les abeilles, les blaireaux, les renards, les oiseaux, les arbres et les plantes.
Si l’homme ne comprend plus que lui aussi fait partir de la nature il sera très difficile de cohabiter avec eux.
Ceci dit; que pouvons-nous faire, nous, les ours
c’est par exemple lorsque nous mangeons des kakis; de faire caca là où les graines peuvent germer et pousser, pour faire de nouveaux arbres.
Le noyer et le chat
Il y a dix ans j’avais planté un noyer dans le jardin. Placé à quelques mètres de la rivière il avait très bien poussé. Seulement une fois cependant, il avait donné des noix, j’en avais fait un article.

Mais à la fin de l’été dernier il a tout d’un coup perdu toutes ses feuilles, et ce printemps on a eu beau attendre en espérant: rien. pas de bourgeon, pas de feuille…. rien du tout.

Je l’ai coupé.
J’ai remarqué après l’avoir découpé un petit trou dans le tronc; très certainement l’œuvre d’un capricorne… Voila la raison de la mort soudaine du noyer.

D’ailleurs il y a un coquin qui se balade la ….

Le donner à manger à notre poêle à bois calcifier ça aurait été un peu trop triste, alors pour garder un contact avec le noyer j’en fait une paire de baguettes (des grandes baguettes, pour cuisiner) et une spatule.



Je passe ainsi trois bonnes heures silencieuses avec le noyer, dont le bois continuera à nous tenir compagnie….
La saison des pluies est officiellement terminée et il a commencé à faire chaud. Notre chatte Minou n’est pas rentrée à la maison pendant trois jours et nous nous sommes inquiétés.
Elle est rentrée; très frêle, très fragile. Elle a dû se déshydrater, perdant un quart de son poids !
Où a-t-elle passé ces trois jours. Était-elle bloquée quelque part, pas exemple dans la grange d’un voisin, on ne le saura jamais car elle nous ne le dira pas !
Mais quel soulagement de la savoir de retour…
Minou elle est très sauvage mais on voit qu’elle comprend et anticipe nos pensées … et moi aussi je comprends ce qu’elle veut … peut-être est-elle la réincarnation d’une princesse, une aristocrate… Notre autre chatte Scotch elle est très différente, c’est plutôt comme si elle était une extra-terrestre, et venait directement de l’espace.
Semaine de vacances
J’ai pris une semaine de vacances et c’était vraiment formidable.
Chaque fois que je prends des vacances; c’est comme un run test de lorsque j’aurais arrêté mon boulot … ou que le boulot m’arrêtera …
Mélange de travaux dans le jardin, de travail autour de mes bandes dessinées, et une ou deux escapades. Le tout dans un rayon de moins de 20 kilomètres.
Encore plus agréable avec cette belle saison. Il fait beau, les matins et les nuits sont frais; mais le temps la journée est très agréable.
Et puis c’est la merveilleuse saison des pousses de bambou et d’autres bonnes choses comme le tara no me, jeunes feuilles d’angélique.

Ici d’énormes pousses de bambou laissées à refroidir après les avoir bouillies dans du son de riz pour en retirer l’amertume.

Saki chan m’a amené dans un coin de la vallée où il y en a foison. Souvent le tara no me se fait en tempura mais j’ai essayé, avec mon ADN Charentais, avec du beurre à la poêle. Très bon.

Les tara no me, avant de passer à la casserole.
Dans le jardin je vais visiter régulièrement les semis et voir ce qui se passe.
Côté Bande dessinée
Côté Bande dessinée j’ai fini de ranger mon Open Garage et je vais l’ouvrir les samedi et dimanche de la semaine prochaine.
Le projet de l’open garage je l’avais un peu mis en sourdine ayant réalisé que pour exposer des dessins …. il faut d’abord des dessins ! Je me suis donc concentré sur mon dernier livre, Continuer, que j’ai pu finaliser en Janvier.
Je ne sais pas si il y aura des visiteurs, je me lance dans l’inconnu mais c’est bon pour la santé ça de se jeter dans quelque chose de nouveau que l’on n’a jamais essayé !
Voici les photos que j’ai postées sur instagram hier.
Les 3 et 4 mai
à Himeji
Noter les cônes de signalisation (la porte donne juste sur la route et je trouve que ça peut être dangereux) aux couleurs de Wakamé (vert) Tamago (jaune)
Vente directe des BD
J’expose aussi des dessins de mes trois bande dessinées, Tout Ira Bien, Retour sur Terre et Continuer.
Les dessins, imprimés, je les colle à une petite planche ce qui fait qu’elles tiennent toutes seules et on peut les prendre en main pour les regarder.
Côté lecture
depuis novembre je me suis mis à lire en japonais; choisissant des livres avec ces critères simples: contemporain, et moins de 250 pages. ca a donné une suite de livres assez éclectiques, certains m’ont beaucoup plu, d’autres, beaucoup moins.
Le dernier livre, https://www.gentosha.co.jp/book/detail/9784344434523/ ce soir c’est du gibier par Ogawa Ito m’a tellement déçu (j’ai trouvé trop léger et sans réelle substance) je vais désormais changer mes critères.
https://bookmeter.com/users/1554216/books/read

J’ai classifié les romans japonais lus ces derniers mois.
Axe bas vers le haut: intérêt. le sujet ou l’histoire m’a intéressé voire passionné. Les choses qui m’ont passionné, beaucoup touchent de la société japonaise contemporaine, l’identité コンビニ人間, le suicide des jeunes カラフル、天国はまだ遠く, l’argent pour la retraite 老後の資金ありません、vie de paria en rédemption 苦役列車
J’ai cherché sans trouver des romans sur d’autres thèmes que j’aimerais mieux comprendre le thème des hikikomori, le thèmes des enfants qui refusent d’aller à l’école; auriez-vous des suggestions de livres qui traitent de ces sujets .
Axe gauche vers droite: accessibilité ou facilité de lecture pour le lecteur lambda dont je fais partie.
Donc la bulle orange; excellents livres, sujets passionnants mais le style et le vocabulaire très riches rend la lecture difficile.
Bulle bleu claire; facile à lire mais le livre m’a simplement ennuyé, trop fade à mes yeux, manque de piment.
Bulle jaune: facile à lire et le sujet ou l’histoire m’ont vraiment intéressé.
Bulle bleu foncé : un peu entre les deux.
Ca me fait un ratio proche de 50 50 si je compte les livres dans la bulle jaune vs les livres dans les bulles orange et bleu clair.
Pas mal.
Maintenant ma nouvelle approche va être un peu plus ciblée, j’ai gagné confiance en ma capacité à lire en Japonais avec plaisir, donc maintenant je vais choisir des livres qui m’intéressent plus directement, même si le texte peut être un peu plus ancien ou bien plus difficile d’accès.
Cette semaine je commence avec une autobiographie de Mizuki Shigeru le grand dessinateur de Gégégé ni Kitaro … !
Curieux de voir ce que ça va donner
Hier samedi le soleil et le temps doux évoquaient le printemps.
Très agréable.
Propice pour faire quelques projets. Remplacer la roue d’une brouette. Refaire le grillage autour d’un prunier planté l’année dernière pour mieux le protéger des chevreuils. Nettoyer le potager.
Et puis, aller installer une grande bassine dans ma montagne (ici au village on dit yama mais je pense que ‘dans mon bois’ ou ‘dans ma forêt’ est sans doute plus approprié).
Je choisis un emplacement dégagé et lumineux. Je bloque la bassine avec des troncs d’arbres et y pose au fond quelques pierres.
Les prochaines pluies viendront emplir la bassine qui deviendra un point d’eau pour les animaux. Le fait est tout le terrain étant pentu, il n’y a quasiment pas de point d’eau. Je me demande comment ils font!
Je suis très curieux d’observer d’ici quelques semaines comment la bassine va s’emplir et si il y aura des changements notables. Je pourrai installer un camera pour filmer les visiteurs de la nouvelle oasis.
En espérant que les sangliers ne foutent pas tout en l’air. Ce sont des coquins ….



C’est beaucoup de travail
J’arrive à la phase finale de ma nouvelle bande dessinée et c’est vraiment beaucoup de travail:
Dessiner la couverture; corriger les textes, repositionner les dessins, ajuster les couleurs, j’y consacre une grande partie de mon temps libre, cette phase finale est difficile (a pain in the ass) mais nécessaire: pour obtenir un livre qui satisfait ses lecteurs en étant un produit de qualité et soigné, il faut faire ces efforts.
Si je ne fais pas tous ces efforts le résultat en souffrira. Au contraire, à travers tout ce travail je sais que je vais m’améliorer et devenir encore meilleur dans cette partie.
Mon objectif principal c’est que les personnes qui achèteront et liront le livre soient satisfaites. Elles seront certainement surprises peut-être décontenancées car un tel livre, construit de cette façon n’a sans doute jamais existé, en tout cas je n’en ai jamais lu ! Mais si je mets tout le travail nécessaire normalement elles ne devraient pas être déçues.
J’avoue que ma première BD Tout Ira Bien avait peut-être un aspect un peu bâclé … par exemple je n’avais pas dessiné la couverture et avait simplement réutilisé un dessin de la BD… et ça a du être très visible aux lecteurs.

Un problème c’est que à chaque relecture je peux trouver des choses à corriger … à un moment je pense que pourrai me dire ok c’est pas encore parfait mais c’est bon … on y va … on envoie à l’imprimeur!
Ici la saison commence sa transition vers l’hiver. Cette semaine on devrait pouvoir faire nettoyer notre poêle à bois calcifer et je pense que d’ici dix jours nous commencerons nos journées à faire un petit feu.
Côté jardin j’ai encore quelques pieds d’aubergine et de poivrons qui continuent à donner. Les poireaux plantés à la fin de l’été on bien poussé et on pourrait commencer à les utiliser pour la cuisine.

Ce week end je vais planter les oignons. Il faut que j’aille voir comment vont les choux et les gros radis. Je trouve que le moment de les semer est délicat; si ils commencent à pousser trop tôt les insectes vont dévorer leurs feuilles succulentes, si trop tard … c’est trop tard.
J’ai beaucoup suivi les élections américaines sur youtube; plus que les élections françaises.
Trump a fait une excellente campagne, incroyable pour 78 ans. Les Démocrates lui ont cependant bien facilité le jeu en lui opposant une candidate finalement décevante.
Au téléphone avec mes collègues US je les teste un peu pour voir leur réaction; jusqu’à maintenant personne n’a ‘osé’ laisser transparaitre son support à Trump … Il faudrait que je contacte des collègues du Texas ou du Wyoming pour comparer la température avec Seattle et Portland …
Au sujet de la victoire de Trump; c’est peut-être la chance d’arrêter la guerre en Ukraine ? En sur-simplifiant je me dis qu’il suffit d’arrêter de fournir des armes … et que les stocks d’obus sur place s’épuiseront naturellement… avant ça bien sûr il faudrait se mettre d’accord avec Vlado pour s’assurer qu’il arrête sont armée avant Kiev, un truc comme ça. Les Russes ont déjà payé un prix très fort pour leur agression et en plus ils ont perdu Nordstream, qui était peut-être la cible principale des US ….
Mon dessin de 2022 avec Poutine aspiré dans les toilettes était quand même bien faux !
Récolter et consommer du makomo
Makomo. Une plante dont je n’avais jamais entendu parler. Un jeune agriculteur à 15 km d’ici en a planté dans sa rizière. Il y a même eu une petite fête organisée, en mai, et avec quelques dizaines de personnes, nous y étions allés, pour planter du Makomo. Ca se plante comme du riz.
C’était la première fois que je m’aventurais dans une rizière inondée. La sensation d’être les pieds dans l’eau, de s’enfoncer et de glisser dans la boue et de sentir le sol dur au fond c’est presque magique…
Tout ça c’est Reiko vraiment une personne formidable et pleine de créativité qui a monté cet évènement. Elle connecte les idées et les gens, car établie dans le même village que l’agriculteur elle monte une école d’agriculture et de noh. J’ai pu participer modestement puisque j’ai fait le dessin que cette école utilise.
Bref, la semaine dernière nous nous sommes retrouvés dans la rizière pour cette fois récolter le makomo.
Ce makomo, on peut traduire par riz sauvage. Or, ici interviennent les dieux, car par l’effet d’un champignon la tige du makomo va enfler et produire une tige blanche; gonflée et tendre, qui se consomme.
Ici un extrait de wikipédia pour prouver que je ne suis pas fou:
mais pour la production d’un légume particulier : ses tiges enflées par les galles causée par un champignon du groupe des charbons, Ustilago esculenta. Lorsque le champignon envahit la plante-hôte, il provoque une hypertrophie, augmentant la taille des cellules et leur nombre. L’infection par le champignon Ustilago esculenta inhibe la floraison de la plante et interdit la mise à graines de sorte que la plante doit être reproduite par multiplication végétative grâce à ses rhizomes. Les nouvelles pousses sont infectées par les spores présentes dans le milieu environnant, qui est généralement une rizière6.
Les tiges enflées sont récoltées comme légumes appelés gau-soon et kal-peh-soon6 (également, gau sun et kah peh sung)7 et jiaobai en Chine8. Leur nom japonais est makomotake9.
Aller dans la rizière on est entouré des ces tiges très hautes et on oublie rapidement le monde alentour. Les pieds dans l’eau on observe ce microcosme différent. Les araignées. Les grenouilles. C’est superbe. Parmi les tiges on cherche celles qui sous l’effet du champignon montrent cette protubérance blanche, on la coupe.
Rien n’est perdu avec le makomo. Arrivé à la maison on récupère ces parties blanches. Elles font penser un peu au salsifi et à l’asperge. Mais on garde aussi les grandes feuilles car séchées au soleil on peut les passer dans une grande marmite comme lorsque nous préparons le thé: on obtient une infusion délicieuse et sucrée.
Pour cuisiner le makomo on a essayé plusieurs façons différentes; cuit avec le riz, ou bien en poêlée avec du beurre.
Un vrai régal.

Lorsque en mai nous avons planté le makomo.

La rizière avec le makomo, pas encore récolté


Biotope vivant

Récolte

Récolte

L’agriculteur coupe les tiges récoltées

On voit bien les protubérances blanches…

Mais à la maison on récupère les longues tiges

Que l’on fait sécher au soleil. Puis je les passe dans une marmite

Et avec cela nous pourrons boire du thé de makomo!
Premier essai de cuisine avec les « choses blanches », à la poêle avec du porc

Un régal
Vous pouvez suivre l’agriculteur sur instagram et trouver plus de photos: https://www.instagram.com/yauchishizennouen24/
Fin des vacances
Article en Japonais https://wakametamago.wordpress.com/2024/07/30/%e5%85%88%e9%80%b1%e3%81%af%e4%bb%95%e4%ba%8b%e3%82%92%e4%bc%91%e3%81%bf%e3%81%be%e3%81%97%e3%81%9f/
Fin d’une semaine de vacances et demain c’est retour au taff. Bon comme le taff c’est à la maison et que je n’ai pas besoin de voir mes chers collègues que j’adore en vrai, le retour au taff devrait se faire tranquillement.
C’est que j’ai encore besoin de mon salaire pour rester cash flow neutral. Les rendements de nos petits investissements ne permettent pas encore de couvrir toutes nos dépenses courantes, et d’être cash flow neutral. Donc je dois continuer à travailler.
Les vacances nous sommes restés à la maison et c’était formidable. A part une journée où nous sommes allés sur la côte nord, sur une belle plage de la mer du Japon et c’était vraiment cool de nager. L’aller retour se fait facilement dans la journée. Sur le retour nous sommes passés par la ville de Izushi, où l’on a découvert un beau fabricant de saké.

Sinon pendant les vacances j’ai passé beaucoup de temps à jardiner, à ranger du bois; cuisiner; alternant ratatouilles et burger (en testant les divers mélanges; viande et tofu ou viande et tofu et aubergine), à dessiner, et puis finalement faire l’éditing vidéo, pour la vidéo d’entretien avec monsieur Iwata. Bref, tous les trucs que j’aime.
Côté jardinage les tomates commencent juste à donner. Certains légumes vont peut être se rattraper en aout. Saki chan m’a informé par contre qu’un animal mystérieux a mangé toutes les feuilles de nos patates douces. Il m’a dit ça en rigolant; et je l’ai écouté … en rigolant !! On ne prend pas cela trop au sérieux.
Les nuits sont chaudes mais les matinées offrent une trêve … on doit être à 28 degrés … faudra que je vérifie. L’été au Japon se lever très tôt à quatre heures permettra de passer trois heures agréablement, dehors, dans une fraicheur relative. On peut aussi profiter de beaux levers de soleil.

Au sujet de mon prochain projet de livre j’ai quasiment fini la première phase, c’est à dire tous les dessins.
Je me dis que le plus dur a été fait. Je suis super fier de ça. Je commence donc la deuxième phase avec la vérification des textes (la BD sera bilingue Français Japonais) et des petits ajouts et des corrections.
Par exemple sur une page où j’évoque que l’on se construit à la manière d’un forgeron qui s’assemble lui-même avec ses expériences, j’ai ajouté le portrait de Pierre N qui suit le blog depuis très longtemps et qui; forgeron de son métier m’a donné beaucoup d’indications techniques pour dessiner une forge japonaise traditionnelle.
Cette deuxième phase pourrait durer indéfiniment, c’est comme affûter la lame d’un outil… mais permettra d’apporter une cohérence au tout, et de garder un bon équilibre entre le drôle, le léger, et le sérieux.
Au sujet encore de M Iwata, je l’ai retrouvé la semaine dernière, il interviewait dans un restaurant à 10 km d’ici un ornithologue émérite qui fait des photos incroyables. Il se consacre aux échasses blanches. セイタカシギ

Entretemps je suis passé à la bibliothèque du village et ai « réservé » six livres de M Iwata, qui étaient dans d’autres bibliothèques de la ville de Himeji. Les livres sont arrivés le lendemain à la bibliothèque du village et je suis donc allé les chercher. C’est toujours formidable de voir comment ces services fonctionnent parfaitement au Japon. J’arrive à la bibliothèque et deux charmantes dames m’appellent ha monsieur wakamé tamago nous avons vos livres !! Les livres que j’ai empruntés sont magnifiques et donnent un bon aperçu de la quantité d’œuvres, et de dessins que monsieur Iwata a réalisés !!! C’est vraiment impressionnant. Cela m’aide pour mes commentaires sur la vidéo.
Ces vacances nous avons apprécié un quotidien répétitif dans le calme avec une constance dans les ingrédients: un chat, une casserole pour faire mijoter des trucs dehors, et pourquoi pas une petite bière bien fraiche. C’est tous ces petits bonheurs que l’on peut ramasser avec un filet à papillon ….


Samedi dans les bois
Article en Japonais ici …https://wakametamago.wordpress.com/2024/06/18/%e5%9c%9f%e6%9b%9c%e6%97%a5%e3%80%81%e8%96%aa%e3%82%92%e5%8f%96%e3%82%8a%e3%81%ab%e8%a1%8c%e3%81%93%e3%81%86/
Ici on ne dit pas forêt mais montagne, car en effet ça n’est pas plat.
Samedi mon ami Saki chan est allé chercher du bois dans une vallée voisine de notre hameau, et je suis allé l’accompagner. Le bois c’est six cryptomères qu’il avait coupés l’an dernier, et, depuis; laissés à sécher.
Le chemin de montagne qui mène à l’endroit est complètement défoncé, de fortes pluies l’année dernière l’ont partiellement détruit, et on ne peut y aller qu’en petit camion kéitora.
Pour avancer il faut enclencher le mode 4 roues motrices du camion et se mettre dans le mode Low gear (vitesse basse). Je fais attention car à 20 cm près je pourrais tomber dans la rivière.
A peine un kilomètre sur ce petit chemin, et on se sent loin de tout le reste. Les arbres et les montagnes bouchent le paysage et font tout oublier, nous sommes dans un autre monde.
Ce lieu, je l’avais dessiné dans ma bande dessinée car il y a plusieurs années j’étais allé apporter du café à Saki chan qui était en train de couper des cryptomères pour construire une maison.

On travaille assez dur et prenons peu de pauses, mais on est bien comme ça à nous affairer. Avec sa pelleteuse équipée d’une grosse pince il saisit les troncs d’arbre de 25 mètres de long et les tire, et vazyla que je te les découpe par tronçons de quatre mètres avec ma tronçonneuse.
Ma tronçonneuse, de marque shindaiwa, une marque que je recommande, elle démarre toujours sans problème. Quand la tronçonneuse se tait on entend des champs d’oiseaux.
A sept heures d’ailleurs quand nous sommes d’abord allés repérer l’endroit on pouvait entendre une chouette.
C’est vraiment une belle journée. Un gros effort physique aussi. Le bois Saki chan va l’utiliser pour faire des fagots, qu’il vend au camping du village. Tous les morceaux qui ne lui conviennent pas; trop gros ou trop petits, conviendront très bien à notre poêle à bois, Calcifer. Je charge 5 camionnées … C’est du volume …




Bien entendu nos camions sont de la même couleur !!

Je veille à ne pas trop charger le camion vu l’état du chemin

Ensuite; couper; fendre … ranger … y a du boulot.
Ma sœur Sophie écrit un article
Ma sœur Sophie est venue nous voir le mois dernier, elle est venue passer deux semaines au Japon, les deux dernières semaines d’avril, avec ses deux enfants. La première semaine elle est restée chez nous, au village et nous avons passé de très beaux moments. La deuxième semaine ils sont allés tous les trois visiter Kyoto et Nara.
Sophie a écrit un article pour le blog. Le voici:
Nous avons quitté notre petit village haut savoyard pour 2 semaines de dépaysement total. Après un atterrissage à Osaka, nous avons rejoint le village de Wakame Tamago.
Sur la route nous avons pu observer la foret, luxuriante et recouvrant ces paysages de basse et moyenne montagne. Certains pans sont entièrement recouverts d’énormes bambous, dont les pousses sont de taille impressionnante.
Un soir la très gentille voisine de Wakame Tamago [Note: Madame T. dans la bande dessinée] nous en avait amenées. Nous les avons grillées au barbecue et j’ai trouvé que cela ressemblait à l’artichaut. Vraiment étonnant et délicieux!

Photo : Pousse de bambous pour le barbecue
En cette fin avril, la majorité des cerisiers n’est hélas plus en fleurs. Par contre, c’est le début de saison pour les glycines et les azalées ! Ces dernières forment des buissons énormes dans les villes et les jardins des temples. Je n’en avais jamais vu de telles ! Pour les glycines, il y en a beaucoup à l’état sauvage, qui ponctuent la foret de belles taches violettes.
Photos : Glycine à Kyoto, Cerisier en fleurs à Tatsuno
Dans les villages que nous avons traversés, les jardins sont toujours très bien entretenus et sont très coquets. Presque partout, de grands conifères taillés en forme de nuage décorent majestueusement les jardins.
Nous avons vu beaucoup d’érables, certains au feuillage vert tendre à cette époque de l’année et d’autres arborant des teintes rouges à violacées.

Photo : Erable et ikebana à l’entrée d’une maison
Une des choses les plus belles que nous ayons vues lors de ce séjour est le somptueux jardin ISUI-EN à Nara.

Photo : Azalées en fleurs dans le jardin de Isui-En à Nara.
De magnifiques souvenirs qui donnent de l’inspiration pour sculpter et dompter mon petit jardin haut savoyard 😊.
Visite chez TWood
Article en Japonais ici https://wakametamago.wordpress.com/2024/03/14/twood%e3%81%95%e3%82%93%e3%81%ae%e7%a7%98%e5%af%86%e5%9f%ba%e5%9c%b0%e3%82%92%e8%a8%aa%e5%95%8f/
Je reviendrai plus tard sur le petit magazine herahera tsushin dont je décris la découverte dans l’article précédent.
C’est que nous sommes aussi allés visiter la base secrète de TWood! (https://www.instagram.com/twood346/)
Ce qu’ils ont construit est magnifique. Plein de poésie, d’imagination, et de tendresse.
TWood on a fait connaissance sur instagram, mais nous avons des amis en commun.
TWood est un couple qui vit en ville à Himeji la semaine, et le week end profite de la nature et du calme dans une petite maison, une vraie tiny house, en pleine montagne.

Ils sont juste dans une vallée parallèle à la nôtre, mais dans un endroit beaucoup plus isolé, et plus sauvage. Ce sont des passionnés de montagne, et l’emplacement qu’ils ont choisi n’est pas fortuit car le chemin qui serpente jusque chez eux permet si l’on continue tout droit en serpentins de gagner le mont Seppiko; une montagne qui culmine à 915m.
Je les suivais sur instagram avec intérêt depuis longtemps, et sur une de leurs photos insta ils montraient une petite bibliothèque qu’ils avaient conçue pour y mettre en valeur des livres sur la montagne et la nature. J’ai du ajouter un commentaire signifiant mon admiration pour ce projet, et leur réponse disait: ‘on voudrait bien ajouter ta bande dessinée 失われた田舎暮らしを求めて dans cette bibliothèque (la version japonaise de Retour Sur Terre– dont le titre japonais traduit littéralement signifie ‘à la recherche de la vie à la campagne perdue‘.)

Ecoutez les amis je viendrai vous l’apporter directement! Livraison à domicile, 24×7 !
Leur tiny house qu’ils ont construite eux-mêmes donc est construite à flanc de montagne. Ils ont alors ajouté plusieurs éléments, en jouant très intelligemment sur les différent niveaux, ce que la pente abrupte de la montagne rend possible.


Une fois chez eux on se croirait dans un magazine ou alors chez un vieux trappeur au Canada (il s’appelle sans doute Pierre) :). Tout est arrangé avec style. Le poêle à bois. les haches accrochées au mur. Une petite cuisine. Une belle collection de dutch ovens. C’est magnifique. On note aussi l’installation électrique qui imite les installations d’avant ou juste après guerre où les deux fils conducteurs sont deux fils séparés…

Adjacent à leur maison ils ont installé une plateforme surélevée où avec une vue plongeante sur la forêt ils donnent des cours le week end de composition florale. Leurs élèves de la journée arriveront bientôt et ils feront des choses avec du mimosa.

Pour ces cours ils utilisent beaucoup de fleurs et de plantes qui poussent autour de leur base, dans la foret.
Madame TWood m’offre une couronne d’ailleurs, faite avec des feuilles de cyprès et une autre plante dont je n’ai su saisir le nom, elle explique: j’ai fait cette couronne en pensant à toi, Wakamé Tamago, et j’ai utilisé une plante qui a des épines.
Ils ont ajouté aussi une petite extension à la plateforme qui rejoint un bel arbre. Là on peut s’assoir « en altitude » et se mettre dans un kotatsu (table basse chauffante) et admirer le paysage comme si l’on était un momonga. (l’écureuil volant japonais).
Elle m’a vraiment compris ! Alors que nous nous voyons pour la première fois.

Avec toute son astuce Monsieur TWood a installé un petit atelier sous la maison. Tout est si bien rangé !! Il est très adroit.
Je suis tellement intéressé et curieux, je n’arrête pas de poser des questions. Mais malheureusement le temps nous fait défaut.

Nous aurions pu observer le four à pain et à pizza. Nous aurions pu observer aussi leur baignoire traditionnelle (et extérieure), le fameux goémon buro, avec vue sur la foret et les momongas.
Tout l’amour que TWood a mis dans ce projet, c’est vraiment impressionnant. Il y a du goût et une recherche esthétique. Une fantaisie aussi. et puis ils partagent tout cela, avec leurs cours de composition florale.
Ils ont un bon écosystème, rendu possible par la proximité de la ville et de la montagne. Ils ont une vie double. La semaine en ville et le travail, et le week end dans leur base fortifiée dans les montagnes.
Mais leurs élèves arrivent on ne peut pas s’attarder ! Nous devons partir.
Mais qu’il est bon de se faire de nouveaux amis.


Et wakame tamago s’en alla porter sa couronne d’épines…..





















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