Catégorie: vie à la campagne
Reportage chez les ours
Des médias français – le figaro par exemple – se sont fait l’écho des récentes attaques par des ours, au Japon qui à ce jour on fait une dizaine de victimes ici.
Pour faire face à ce phénomène, dans certaines régions, l’administration japonaise a autorisé l’armée à tirer sur les ours qui s’approcheraient des agglomérations.
Dans la région où nous habitons, la région du hyogo on décompte environ 600 à 800 ours …
C’est vrai la TV ici dramatise ces événements, fait un énorme pataquès de tout cela, en appuyant uniquement sur l’horreur des attaques mais sans vraiment essayer de comprendre et d’expliquer les raisons. – C’est pareil avec les médias partout …
Tout ceci m’ennerve un peu; les ours animaux sauvages ne font que leur travail d’animaux sauvages et on sait que normalement ils fuient les hommes et essaient de les éviter.
Pour me faire une meilleure idée de la situation j’ai branché la télé pour regarder la chaine de TV des ours.
Nous faisons état de nombreux cas où des ours descendent des montagnes pour s’aventurer dans les villages; ce qui cause parfois des accidents graves; et de la part de la communauté des ours nous présentons toutes nos excuses.
Pour mieux comprendre les événements actuels nous avons fait appel au professeur Kuma(ours)ta de l’université de Kuma(ours)moto
Bonsoir:
En effet à l’époque Jomon -13000 à 400 av JC- les ours et les hommes vivaient pacifiquement
Cependant ces dernières années beaucoup de chataigniers ont succombé à cause d’insectes,
et de plus beaucoup d’installations photovoltaiques ont été construites en montagne.
Nous les ours avons moins de nourriture, moins de territoires disponibles et dans certains cas nous devons descendre dans les villages pour trouver à nous nourrir.
Et si la population des campagnes décroît alors le nombre d’humains qui connaissent la nature décroît également.
Si l’homme s’éloigne de la nature, il va finir par ne penser qu’à l’argent, il va oublier l’existence des autres êtres vivants.
Et nous les ours ne seront pas les seuls à en pâtir, mais tous les autres êtres vivants: les abeilles, les blaireaux, les renards, les oiseaux, les arbres et les plantes.
Si l’homme ne comprend plus que lui aussi fait partir de la nature il sera très difficile de cohabiter avec eux.
Ceci dit; que pouvons-nous faire, nous, les ours
c’est par exemple lorsque nous mangeons des kakis; de faire caca là où les graines peuvent germer et pousser, pour faire de nouveaux arbres.
Jardin, BD, Grenouille !
Pas croyab’ qu’on soit presque en juillet déjà. J’avais drafté un article il y a 10 jours mais ai décidé de ne pas le publier … mauvais sujet !
Juin a apporté pas mal d’eau, c’est la saison des pluies. Après ce sera l’étuve pour deux bons mois ! …. Ceci dit … je suis déjà en short et marcel 24 heures sur 24, donc la vidéo pour les conférence call au travail, ça va plus !
J’ai deux collègues très téméraires (en réalité ils s’en foutent) et mettent la vidéo dans les conférence calls, en marcel et avec tous leurs tatouages. Ca donne un côté rock n roll.
Le jardin va bien. Les tomates, aubergines, et autres commencent à pousser. Les pommes de terre ont été récoltées. Si ça continue à bien pousser et pour cela il faut que je continue à visiter le jardin souvent, ce sera ratatouilles et ratatouilles que nous allons nous faire cet été.
Un lundi matin comme chaque semaine je suis allé rencontrer mon ami Saki chan dans son atelier, cela fait peut-être 10 ans que chaque lundi matin j’apporte le café et nous passons une petite heure à discuter. Quoi de mieux pour commencer la semaine…
Cette fois nous étions trois, il y avait aussi Saburo, un ami d’enfance de Saki chan; depuis la maternelle donc plus de 65 ans …
On a parlé des niouzes du moment et en particulier de la visite à priori étonnante de madame Akié Abé, veuve de l’ancien premier ministre Japonais, à Vlad Poutine, à Moscou.
Bien joué de la part des Japonais, pouvoir entretenir cette relation -certes pas officielle- avec le top du pouvoir Russe. Il est vrai que des investissements japonais dans le secteur énergétique russe ‘Sakhalin II’ par exemple sont cruciaux pour l’archipel. A Saki-chan et à Saburo je leur raconte par exemple comment Renault s’est fait plumer en étant forcé de céder aux russes leurs investissement dans Avtovaz, pour un rouble symbolique. Ou comment jeter des milliards d’euros à la poubelle … en plus, un truc qui fait les choux gras des constructeurs automobiles chinois ….
D’ailleurs; la même déconvenue a été imposée à Peugeot si je ne me trompe lorsqu’ils avaient été forcés de quitter le marché Iranien.
Intéressant !
Au sujet de ma prochaine BD je me suis lancé, ayant réécrit le scénario quatre fois je suis maintenant en train de faire des drafts sur ordinateur.
Si j’arrive à drafter une page par jour c’est bon. Ce qui est génial c’est que les nouvelle idées n’arrêtent pas et je m’amuse bien !
Cette fois je souhaite m’inspirer des livres illustrés de l’époque Meiji et avant. Comment y étaient dessinés les arbres, les animaux … La mise en page …
J’ai donc investi dans un livre en 10 volumes de 1823: 絵本彦山霊験記
Le texte, pour moi malheureusement imbitable .. mais la facture de l’ouvrage .. les illustrations … cela fait voyager dans le temps. Ce sont comme de vraies BD !!

Retournons dans l’atelier de Sakichan. Nous continuons à cultiver le champ qui y est atenant.
Pour l’été Je me suis commandé de nouveaux T shirt ‘nonbiri nougyoubu’ l’agriculture nonchalante …
Donc dimanche dernier je vais dans son champ; je prends de l’eau avec la pompe à main; hors j’y découvre une petite grenouille !


Elle est toute mignonne. Cela me fait penser au proverbe Japonais de la grenouille dans le puits …
Et j’en tire l’idée d’un dessin … à suivre dans un article futur.
A propos de pompe à main je trouve avec surpise qu’il existe encore un fabricant de pompes en France … très bien https://www.pompesgrillot.fr/pompes-a-eau/114-a-90-retro.html
Ici au Japon il y a encore au moins un fabricant: http://www.keiwaseisakujyo.co.jp/pump/#teoshi
Belle rencontre au mois de juin lors d’un entretien de monsieur Iwata… monsieur K ancien directeur d’école qui a pris sa retraite et s’est mis à écrire son journal!
Personnage très sympathique. Une semaine après notre rencontre il vient à la maison à l’improviste, le directeur de l’école du village lui a donné notre adresse, et il m’apporte une cinquantaine de pages, ce sont des copies de son journal ! On fais un échange avec mes bandes dessinées.

Depuis, le soir le lis donc son journal, tout est écrit à la main, mais son écriture étant très soignée j’arrive à comprendre entre 80 ou 90 pour cents, sans dictionnaire.
Il écrit beaucoup sur la société japonaise, l’école et toutes les transformations qui aujourd’hui ont lieu dans le système éducatif. On voit la passion de monsieur K pour le sujet et je prends beaucoup de plaisir à le lire.
Beaucoup de choses auxquelles je n’avais jamais pensé ! C’est très enrichissant.
Dix jours plus tard il repasse à la maison avec de nouvelles copies, des algues (wakamé) et des oeufs (tamago) … Qu’est-ce-qu’il est drôle !!!
Je lui prépare une surprise à monsieur K, un petit cadeau que je concocte … si tout va bien….
Voila quelque chose que j’adore, ces rencontres soudaines, et la confiance qui s’installe tout de suite ….
Certains de ses articles sont vraiment intéressant et un en particulier que j’ai eu envie de traduire et mettre dans ce blog … faut que je le retrouve !!!
Dimanche c’était hanami
Dimanche avec les voisins c’était hanami: pique nique arrosé sous les cerisiers en fleurs.
Il y a de telles micro variations dans la floraison des cerisiers. Au sud de la vallée les cerisiers sont en pleine floraison, je dirais 120 pour cents. alors qu’ici, juste 3 km plus au nord mais la vallée est plus étroite ça commençait juste ….
Tous les hameaux qui constituent le village ne fêtent pas le hanami. Il semble que notre hameau fasse exception. Sans doute une tradition hyper locale, mais c’est aussi possible parce qu’il y reigne une atmosphère particulièrement bon enfant dans notre hameau, et ça peut être un peu différent ailleurs.
Il est vrai que dans notre hameau, personne ne se prend trop au sérieux. Or il suffit qu’il y ait une seule personne qui se prenne trop au sérieux pour gâcher toute l’athmosphère ….
Et comme tout le monde se connait si bien, notre voisine sa famille vit dans le village depuis 700 ans mais les autres vivent ici depuis au moins 4 générations …. ça fait des liens des forts. C’est comme une grande famille.
Nous venus de Tokyo il y a 12 ans nous sommes comme la mouche tombée dans le yaourt mais tout le monde nous a acceuillis si chaleureusement! On n’est pas prêts de l’oublier ça …
Côté lecture, la lecture de 『卵の緒』 瀬尾まいこ | 新潮社 n’avance pas trop vite, je suis un peu distrait et étalé … Mais l’histoire est touchante, un garçon a l’intuition d’avoir été abandonné par ses parents et adopté (suteko) et on le voit de chapitre en chapitre progresser jusqu’à l’adolescence. Lire ainsi des romans japonais contemporains m’aide à toucher des sujets de la société japonaise …. sinon au village je suis trop dans ma bulle.
Il est difficile de suivre longtemps les bonnes habitudes. La bonne habitude en l’occurence c’est de se coucher le soir à 19 heures trente ou 20 heures; débrancher tout l’électronique et lire tranquillement, une heure. Je vais essayer de m’y remettre cette semaine.
J’ai commencé à travailler sur un nouveau projet de livre-bande dessinée. J’ai fini d’écrire le scénario général.
C’est un mélange de joie et d’excitation, de savoir que je suis sur le point de commencer à travailler sur un nouveau projet, mais aussi de crainte … et de questionnement: dois-je continuer comme je le fais, écrire des histoires, les faire imprimer et les vendre ensuite directement sur le site, et dans les commerces de la région, ou bien dois-je changer de méthode ?
Dois-je par exemple après que j’aurais quelques pages de faites, contacter des éditeurs et voir ce que ça peut donner ? Sachant que ça me mettrait sur une catapulte qui permettrait d’aller au niveau suivant -un peu comme un jeu vidéo- ou bien est-il préférable que je continue à travailler dans mon coin, tout seul, mais entièrement libre …. Je ne sais pas ! ….
Mais, l’absence de progrès; de transformation c’est une sorte de régression … Les boules !!!
Une semaine riche en événements
Côté boulot la semaine dernière a été assez chargée avec la présentation annuelle des budgets. Je fais ce job actuel et les budgets depuis 12 ans mais chaque année le contexte est différent et les chiffres augmentent à chaque fois.
La présentation se fait en deux fois, la première à un VP (vice président) mercredi à partir de 4 h du matin puis la deuxième à un CVP (corporate vice president), le vendredi à une heure du matin.
Les deux présentations se passent bien. Même si je suis rodé, à ce niveau, les senior executives, car ils ont accès à toutes les informations du business, sous tous les angles imaginables, ont le don de poser des questions tout à fait inattendues … donc il y a toujours une dose d’adrénaline.
La première réunion le mercredi finit bien et même plus tôt que prévu, à 4 heures trente du matin. J’en profite pour foncer dans mon camion et rouler 8 minutes dans la nuit, attention aux chevreuils sur le bord de la route, pour filer jusqu’au convenience store du village (ouvert 24 heures sur 24) … pour acheter une copie du journal de Kobé.
Le journaliste m’avait prévenu que l’article sur CONTINUER ma dernière bande dessinée paraitrait mercredi. Autant dire que, entre les présentations pour le boulot, et cet article qui doit sortir ma tête est entièrement pleine, même qu’il en coule de par les oreilles.

https://www.kobe-np.co.jp/news/himeji/202503/0018794846.shtml
Et en effet il y a écrit un article énorme ! sur toute une demie page. Je suis super content…
Le titre d’ailleurs a plein d’impact … un travail global (international) et un BD super locale … ça m’a fait bien rire! il a fait mouche …
Plus tard, mercredi encore, deux artisans viennent installer des doubles fenêtres dans ma maison-bureau. En fait on laisse les fenêtres existantes et épaisses comme une feuille de papier de cigarette, mais on installe, côté intérieur, de nouvelles fenêtres, en supplément. C’est pour un peu mieux isoler la maison, car l’hiver on s’y pèle trop les vouilles … Le deuxième step sera éventuellement d’y installer un petit poêle à bois.
Si il n’y avait pas de contrainte d’espace, j’y ferais installer une cuisinière à bois, comme celle qu’il y avait chez ma grand-mère Hélène à Saint Félix dans les charentes … pour moi c’est un souvenir d’enfance, ce gros engin où l’on fait du feu, il y a des chevillette, des bobinettes et dès fois il en sortait une magnifique tarte aux prunes ! Ces souvenirs d’enfance sont inscrits profondément dans la mémoire…
Ca devait être un truc comme ça:

Si on me disait … tu gagnes au loto, tu veux une lambo ? non; je veux une vieille cuisinière à bois !!!
Ce serait cool, je pourrais faire cuire des tartes pendant que je fais mes présentations de budgets aux VPs …. Attention à que ça ne brûle pas ….
Les deux artisans font un super boulot. C’est une tâche délicate, car la maison est ancienne, et elle penche .. tout est un peu de travers .. ça n’est pas évident, et ça prend toute la journée.
La deuxième présentation le vendredi s’est également bien passée.
Je m’étais couché la veille à sept heures du soir, dormi comme un bébé, pour me réveiller à minuit pour la réunion avec le CVP cette fois. Continuant à travailler jusqu’à 8 heures du matin j’ai pris une énorme pause et suis allé travailler tout le reste de la journée dans le jardin c’était absolument magnifique. Il fait encore froid mais je prépare quelques semis, j’arrange des petits trucs… j’observe les coccinelles … les araignées ont la pêche …
Tout ce monde bien réel …
Plus tard dans l’après midi monsieur Ohino dont je parlais dans l’article précédent est passé à la maison m’apporter du riz qu’il a produit – sans labour, sans produit en cide – je lui en achète deux kilos, j’ai hâte de le gouter. C’est peut être comme le riz que jes gens mangeaient autrefois. Je ne comprends pas tout ce qu’il raconte; cependant…. C’est pas grave; j’ai l’habitude …
Et j’aimerais bien; cet été, aller voir sa rizière observer et prendre des photos … il doit y avoir plein d’insectes, de grenouilles … des serpents … ce doit être magnifique …
On prend le thé, il est venu avec son épouse et son jeune fils, à qui je montre un album d’astérix, le domaine des dieux .. ça a l’air de l’intéresser.
Entretien entre M Iwata et un jeune agriculteur
Hier j’ai bouclé le boulot tôt, vers midi, pour aller voir un entretien entre monsieur Iwata et un jeune agriculteur, établi à Himeji.
Toutes les deux semaines il y a ainsi un entretien, les dates sont alignées au calendrier solaire traditionnel en 24 divisions, durant lequel monsieur Iwata -78 ans- développe une conversation avec un guest. J’ai eu l’honneur par deux fois d’y participer et d’être interviewé. Pour moi aller voir ces entretiens c’est devenu comme une thérapie …
Ca se déroule dans un restaurant, un endroit magnifique, installé dans une ancienne ferme de 150 ans.
Tout y est beau, et rien que d’y passer deux heures, on se sent rafraichi et inspiré.
Si vous êtes à Himeji un midi et avez une bonne demie journée de libre je vous conseille d’aller y déjeuner (il y a un arrêt de bus mais il faut un peu marcher); contactez moi si ça vous intéresse.
Hier j’avais le soleil dans l’objectif optique de mon téléphone et ici j’emprunte les photos de https://www.instagram.com/komegalleryotemae/
Hier l’entretien était avec Ohino Takuya un jeune agriculteur qui produit du riz au nord de Himeji, en suivant une méthode entièrement naturelle et en orbite autour des principes:
- pas de labour
- pas d’entrant ni de sortant (no input no output)
- ne considère pas les insectes et les ‘mauvaises’ herbes comme des ennemis.
Je pense que monsieur Ohino est obligé, pour que le public le comprenne, de définir sa méthode et sa philosophie avec des phrases négatives, car, oui 95 pour cents des agriculteurs et jardiniers ici: labourent, apportent plein d’entrants avec les engrais, et pour eux, les oiseaux les insectes les mauvaises herbes sont des ennemis !
On pourrait reformuler les définitions avec des phrases positives:
- laisser la terre tranquille pour le bien-être de ses petits habitants et des plantes
- laisser le riz se développer avec sa propre force intérieure
- considérer les insectes les oiseaux et les herbes comme des guests…
Tout cela va au-delà d’une méthode technique pour produire quelque chose, c’est à n’en pas douter une philosophie de la vie !!! On voit d’ailleurs le calme profond de la personnalité de monsieur Ohino …
L’entretien est en deux parties de 30 minutes; entre les deux parties, un duo de musiciens du village -箱庭- joue des morceaux qu’ils choisissent en fonction de la saison ou du profil de l’invité… Hier ils jouent une chanson sur le printemps. Vous pouvez les suivre sur spotify.
Au cours de l’entretien je note ces quelques phrases:
できたらできたぶんをとる
Récolter ce qui est disponible
無理のない稲
Un plant de riz qui ne se force pas
田んぼの子供の声が聞こえる
Une rizière où l’on entend des voix d’enfants
いい田んぼ
Une bonne rizière
一人分作る
Produire assez pour une personne
Souvent ces entretiens ne fournissent pas de « solution » directe; prête à utiliser, non, mais, toujours, ils entrouvrent de nouvelles portes, des fenêtres cachées, ou oubliées …. à chacun ensuite de faire les premiers pas et de faire son chemin.
A propos, monsieur Iwata qui conduit ces entretiens est ainsi pleinement dans son rôle et sa qualité d’artiste: il dévoile des signes, et ouvre l’horizon vers de nouvelles possibilités.
En ce qui me concerne dans le jardin, je suis à 66 pour cents de la methode: je ne laboure pas, j’apporte cependant régulièrement du fumier de poules ou de cheval, quant aux oiseaux et les herbes, je ne suis qu’un locataire dans leur domaine …. Bien sûr j’aimerais pouvoir m’améliorer car je suis un jardinier bien maladroit ….
Vivement le printemps
Vivement que le printemps arrive et s’installe… Les nuits ici sont encore froides.
Je suis en avance sur mon schedule car tout le bois a été fendu et est déjà rangé. Nous sommes prêts pour les hivers prochains.
Hier j’ai reçu un coup de fil d’un ami du village pour m’informer que trois cryptomères, coupés, sont disponibles à aller chercher au bord d’un chemin, j’irai les chercher cette semaine. Il doit y en avoir pour quatre camionnées. Du bois il n’y en a jamais de trop.

Vivement l’arrivée du printemps que l’on puisse écouter les oiseaux, observer les insectes dans le jardin et que, comme un gros chat, on puisse se réchauffer dehors au soleil.

Ca va être formidable !
Des nuits la température est descendue vers moins huit, flinguant des brocolis innocents qui œuvraient patiemment à leur croissance. Je les avais pourtant recouverts d’un tissu. Peut-être qu’ils vont reprendre ? Il faut observer.
Beaucoup de personnes m’aident et m’apportent leur soutien dans mes projets de bandes dessinées. En les achetant en ligne, ou en les mettant en vente dans leur commerce.
Sur la page japonaise du blog une page fait la liste des restaus et cafés de la région où l’on peut trouver mes bandes dessinées.
Mercredi une employée du bureau de la poste du village est venue chez nous à la maison pour accompagner un client qui voulait acheter ma nouvelle BD ! Quelle gentillesse !
En fait ces projets de bande dessinées ça n’est pas pour les sous, mais pour ces connexions avec les lecteurs et ces rencontres, qu’elles soient à distance ou en personne, c’est une façon de communiquer, et cela enrichit la vie, c’est incroyable.
Voila … Mes BDs je les fais pour le bonheur de les faire et le bonheur des rencontres qu’elles rendent possibles. Et ce bonheur n’est pas taxable; il n’est pas soumis à la TVA …. Attention il faut que je m’arrête ici car je ne voudrais pas donner l’idée à des politichiens qui liraient cette page de penser à taxer le bonheur !
Au sujet de monsieur Iwata: mercredi dernier dans un restaurant de la région il a fait son entretien bi mensuel cette fois avec un artisan de tambours japonais (wa daiko 和太鼓). Entretien passionnant! L’artisan continue une tradition familiale de fabrication de tambour et il en est la 18è génération. Les sujets évoqués sont vastes; traitent les aspects personnels économiques et sociaux et me permettent d’entrevoir un monde que personnellement j’ignore complètement.
Cet entretien qui a lieu toutes les deux semaine, c’est une véritable bouffée d’oxygène! Le prochain entretien sera avec un agriculteur de la région.

Récolter et consommer du makomo
Makomo. Une plante dont je n’avais jamais entendu parler. Un jeune agriculteur à 15 km d’ici en a planté dans sa rizière. Il y a même eu une petite fête organisée, en mai, et avec quelques dizaines de personnes, nous y étions allés, pour planter du Makomo. Ca se plante comme du riz.
C’était la première fois que je m’aventurais dans une rizière inondée. La sensation d’être les pieds dans l’eau, de s’enfoncer et de glisser dans la boue et de sentir le sol dur au fond c’est presque magique…
Tout ça c’est Reiko vraiment une personne formidable et pleine de créativité qui a monté cet évènement. Elle connecte les idées et les gens, car établie dans le même village que l’agriculteur elle monte une école d’agriculture et de noh. J’ai pu participer modestement puisque j’ai fait le dessin que cette école utilise.
Bref, la semaine dernière nous nous sommes retrouvés dans la rizière pour cette fois récolter le makomo.
Ce makomo, on peut traduire par riz sauvage. Or, ici interviennent les dieux, car par l’effet d’un champignon la tige du makomo va enfler et produire une tige blanche; gonflée et tendre, qui se consomme.
Ici un extrait de wikipédia pour prouver que je ne suis pas fou:
mais pour la production d’un légume particulier : ses tiges enflées par les galles causée par un champignon du groupe des charbons, Ustilago esculenta. Lorsque le champignon envahit la plante-hôte, il provoque une hypertrophie, augmentant la taille des cellules et leur nombre. L’infection par le champignon Ustilago esculenta inhibe la floraison de la plante et interdit la mise à graines de sorte que la plante doit être reproduite par multiplication végétative grâce à ses rhizomes. Les nouvelles pousses sont infectées par les spores présentes dans le milieu environnant, qui est généralement une rizière6.
Les tiges enflées sont récoltées comme légumes appelés gau-soon et kal-peh-soon6 (également, gau sun et kah peh sung)7 et jiaobai en Chine8. Leur nom japonais est makomotake9.
Aller dans la rizière on est entouré des ces tiges très hautes et on oublie rapidement le monde alentour. Les pieds dans l’eau on observe ce microcosme différent. Les araignées. Les grenouilles. C’est superbe. Parmi les tiges on cherche celles qui sous l’effet du champignon montrent cette protubérance blanche, on la coupe.
Rien n’est perdu avec le makomo. Arrivé à la maison on récupère ces parties blanches. Elles font penser un peu au salsifi et à l’asperge. Mais on garde aussi les grandes feuilles car séchées au soleil on peut les passer dans une grande marmite comme lorsque nous préparons le thé: on obtient une infusion délicieuse et sucrée.
Pour cuisiner le makomo on a essayé plusieurs façons différentes; cuit avec le riz, ou bien en poêlée avec du beurre.
Un vrai régal.

Lorsque en mai nous avons planté le makomo.

La rizière avec le makomo, pas encore récolté


Biotope vivant

Récolte

Récolte

L’agriculteur coupe les tiges récoltées

On voit bien les protubérances blanches…

Mais à la maison on récupère les longues tiges

Que l’on fait sécher au soleil. Puis je les passe dans une marmite

Et avec cela nous pourrons boire du thé de makomo!
Premier essai de cuisine avec les « choses blanches », à la poêle avec du porc

Un régal
Vous pouvez suivre l’agriculteur sur instagram et trouver plus de photos: https://www.instagram.com/yauchishizennouen24/
C’est un singe !
On a mené notre petite enquête avec Saki chan ce matin pour comprendre quel animal a bien pu s’introduire dans notre champ et manger toutes les feuilles des patates douces.
De fil en aiguille et après avoir exclu les hypothèses du chevreuil et du ragondin nous arrivons à la conclusion qu’il ne peut s’agir que d’un singe.
Make sense puisque un voisin de Saki chan a évoqué la disparition soudaine de ses pastèques.
Make sense aussi puisque un autre voisin a aperçu un singe se balader dans le village il y a 4 jours !
Voila. Bon eh bien on n’y peut rien à part écrire un article! Et réécouter cette belle chanson de Brassens… chanson écrite en 1973….
Fin des vacances
Article en Japonais https://wakametamago.wordpress.com/2024/07/30/%e5%85%88%e9%80%b1%e3%81%af%e4%bb%95%e4%ba%8b%e3%82%92%e4%bc%91%e3%81%bf%e3%81%be%e3%81%97%e3%81%9f/
Fin d’une semaine de vacances et demain c’est retour au taff. Bon comme le taff c’est à la maison et que je n’ai pas besoin de voir mes chers collègues que j’adore en vrai, le retour au taff devrait se faire tranquillement.
C’est que j’ai encore besoin de mon salaire pour rester cash flow neutral. Les rendements de nos petits investissements ne permettent pas encore de couvrir toutes nos dépenses courantes, et d’être cash flow neutral. Donc je dois continuer à travailler.
Les vacances nous sommes restés à la maison et c’était formidable. A part une journée où nous sommes allés sur la côte nord, sur une belle plage de la mer du Japon et c’était vraiment cool de nager. L’aller retour se fait facilement dans la journée. Sur le retour nous sommes passés par la ville de Izushi, où l’on a découvert un beau fabricant de saké.

Sinon pendant les vacances j’ai passé beaucoup de temps à jardiner, à ranger du bois; cuisiner; alternant ratatouilles et burger (en testant les divers mélanges; viande et tofu ou viande et tofu et aubergine), à dessiner, et puis finalement faire l’éditing vidéo, pour la vidéo d’entretien avec monsieur Iwata. Bref, tous les trucs que j’aime.
Côté jardinage les tomates commencent juste à donner. Certains légumes vont peut être se rattraper en aout. Saki chan m’a informé par contre qu’un animal mystérieux a mangé toutes les feuilles de nos patates douces. Il m’a dit ça en rigolant; et je l’ai écouté … en rigolant !! On ne prend pas cela trop au sérieux.
Les nuits sont chaudes mais les matinées offrent une trêve … on doit être à 28 degrés … faudra que je vérifie. L’été au Japon se lever très tôt à quatre heures permettra de passer trois heures agréablement, dehors, dans une fraicheur relative. On peut aussi profiter de beaux levers de soleil.

Au sujet de mon prochain projet de livre j’ai quasiment fini la première phase, c’est à dire tous les dessins.
Je me dis que le plus dur a été fait. Je suis super fier de ça. Je commence donc la deuxième phase avec la vérification des textes (la BD sera bilingue Français Japonais) et des petits ajouts et des corrections.
Par exemple sur une page où j’évoque que l’on se construit à la manière d’un forgeron qui s’assemble lui-même avec ses expériences, j’ai ajouté le portrait de Pierre N qui suit le blog depuis très longtemps et qui; forgeron de son métier m’a donné beaucoup d’indications techniques pour dessiner une forge japonaise traditionnelle.
Cette deuxième phase pourrait durer indéfiniment, c’est comme affûter la lame d’un outil… mais permettra d’apporter une cohérence au tout, et de garder un bon équilibre entre le drôle, le léger, et le sérieux.
Au sujet encore de M Iwata, je l’ai retrouvé la semaine dernière, il interviewait dans un restaurant à 10 km d’ici un ornithologue émérite qui fait des photos incroyables. Il se consacre aux échasses blanches. セイタカシギ

Entretemps je suis passé à la bibliothèque du village et ai « réservé » six livres de M Iwata, qui étaient dans d’autres bibliothèques de la ville de Himeji. Les livres sont arrivés le lendemain à la bibliothèque du village et je suis donc allé les chercher. C’est toujours formidable de voir comment ces services fonctionnent parfaitement au Japon. J’arrive à la bibliothèque et deux charmantes dames m’appellent ha monsieur wakamé tamago nous avons vos livres !! Les livres que j’ai empruntés sont magnifiques et donnent un bon aperçu de la quantité d’œuvres, et de dessins que monsieur Iwata a réalisés !!! C’est vraiment impressionnant. Cela m’aide pour mes commentaires sur la vidéo.
Ces vacances nous avons apprécié un quotidien répétitif dans le calme avec une constance dans les ingrédients: un chat, une casserole pour faire mijoter des trucs dehors, et pourquoi pas une petite bière bien fraiche. C’est tous ces petits bonheurs que l’on peut ramasser avec un filet à papillon ….


Ne pas oublier la gratitude
Là où nous vivons, dans un petit hameau situé au nord de la ville Himeji nous goûtons une vie paisible et en sécurité.
Comme c’est à la campagne, les infrastructures qui supportent la vie quotidienne en ville sont cependant absentes: il n’y a pas de gaz de ville; il n’y a pas non plus de tout à l’égout…
Notre vie ici à la campagne est donc possible grâce entre autres aux employés des société de distribution de gaz et d’entretien de fosses sceptiques.
Les gars qui viennent pour livrer de nouvelles bouteilles de gaz, et pour les inspections ou le nettoyage de nos fosses sceptiques sont de vrais pros.
Les gars ont toujours le sourire et sont polis. Quand ils arrivent travailler ils nous saluent, tout comme lorsqu’ils ont fini et s’en vont en disant merci. Leurs camions sont immaculés.
On voit qu’ils ont une fierté à faire leur travail.
C’est pareil aussi pour le livreur de Takkyubin ou le postier qui sillonnent la région avec leur camions et nous livrent des trucs d’Amazon, commandés souvent la veille.
La vie à la campagne est donc rendue possible par ces professionnels sérieux et dévoués et je voulais leur rendre hommage dans ce dessin et leur exprimer ma gratitude.

Ce paragraphe qui suit, je ne l’ai pas écrit dans l’article du blog en Japonais car un lecteur Japonais ne pourrait pas comprendre pourquoi cela arrive, mais depuis quand, les années 2000 ? les camions de pompiers sont régulièrement attaqués en France et peut être d’autres pays en Europe.
Comme vous savez ce sont pas des phénomènes isolés ou exceptionnels (d’après chatgpt qui cite senat.fr et interieur.gouv.fr):
En 2020, il y a eu 1764 agressions recensées contre les sapeurs-pompiers en France, dont 836 étaient des agressions physiques. Cela représente une hausse de 29 % par rapport à l’année précédente pour les agressions physiques1. Les agressions aggravées par l’utilisation d’une arme ont diminué de 14 %, avec 148 cas contre 173 en 20191.
Les pompiers en choisissant leur métier on décidé de se mettre au service de la population tout en s’exposant à des risques considérables.
or, par lâcheté et pour des calculs politiques, les politiques français et la population française ont laissé ces agressions se faire … et augmenter terriblement:
Et je me dis, que vaut et où va une société qui ne protège pas ces personnes mêmes qui ont décidé de se mettre au service, quitte au péril de leur vie, de cette même société? Pourquoi une telle ingratitude ??
Voila quelque chose qu’il m’est impossible de comprendre!
Chatgpt:
Voici un tableau illustrant le nombre d’agressions contre les camions de pompiers en France au cours des 10 dernières années:
| Année | Nombre d’Agressions |
|---|---|
| 2014 | 899 |
| 2015 | 1,089 |
| 2016 | 1,204 |
| 2017 | 1,342 |
| 2018 | 1,631 |
| 2019 | 1,763 |
| 2020 | 1,764 |
| 2021 | 2,295 |
| 2022 | 2,358 (jusqu’à présent) |
















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