Catégorie: dessin

Classement des coins de sieste

Classement des coins de sieste autour du poêle à bois …

Je fais des petites BD courtes, comme la dernière fois avec le reportage sur les ours.

C’est une double expérimentation.

  • Poster des choses courtes régulièrement sur instagram …. ça a un effet ?…. à voir ….
  • J’en profite aussi pour essayer d’améliorer mon dessin ici je suis plutôt satisfait du résultat …

Au sujet de noël, sur vous cherchez à faire des cadeaux pensez à offrir mes bandes dessinées… ce serait un cadeau double … pour la personne à qui vous offrez la BD et … à moi !!!

Projet « Promenade à Tatsuno » – Premier dessin

Chaque semaine jusqu’à fin janvier je vais poster sur instagram le dessin d’une maison de la ville de Tatsuno.

Tatsuno est une ville qui a prospéré depuis la période féodale grâce à la production de sauce de soja. C’est ce qui aussi l’a préservée des bombardements américains pendant la guerre -car, je suppose, n’ayant pas d’autre industrie à l’époque.
Et donc son quartier historique est excellement bien préservé et gagne à être connu des voyageurs ….

Le but du projet « Promenade à Tatsuno »est de mieux faire connaitre cette ville auprès des voyageurs étrangers.

Ce premier dessin représente Galleria, un café situé entre la gare JR de HonTatsuno et le quartier historique de la ville. Le bâtiment doit dater de l’époque de Taisho et au début, c’était une banque.
L’intérieur d’ailleurs est presque inchangé. On y trouve le comptoir d’origine, et le coffre fort est toujours la. Imaginez y faire la queue et entendre le cliquettement des bouliers soroban.

La géante qui surgit de la maison c’est Madame Mika, la gérante de Galleria. Elle est passionnée d’art et de culture.

Il y a donc toujours des expositions, des concerts ou des conférences, Galleria est beaucoup plus qu’un simple café.

En imaginant des voyageurs venus découvrir Tatsuno je les ai imaginés arrivant par le train. Galleria serait donc une première étape, avant de traverser la rivière et de s’aventurer dans la vieille ville, y prendre un café, une part de tarte ou de gateau et discuter avec Mme Mika …. dont la fille vit à Paris …

Reportage chez les ours

Des médias français – le figaro par exemple – se sont fait l’écho des récentes attaques par des ours, au Japon qui à ce jour on fait une dizaine de victimes ici.

Pour faire face à ce phénomène, dans certaines régions, l’administration japonaise a autorisé l’armée à tirer sur les ours qui s’approcheraient des agglomérations.

Dans la région où nous habitons, la région du hyogo on décompte environ 600 à 800 ours …

C’est vrai la TV ici dramatise ces événements, fait un énorme pataquès de tout cela, en appuyant uniquement sur l’horreur des attaques mais sans vraiment essayer de comprendre et d’expliquer les raisons. – C’est pareil avec les médias partout …

Tout ceci m’ennerve un peu; les ours animaux sauvages ne font que leur travail d’animaux sauvages et on sait que normalement ils fuient les hommes et essaient de les éviter.

Pour me faire une meilleure idée de la situation j’ai branché la télé pour regarder la chaine de TV des ours.


Bonjour, ce sont les news des Ours

Nous faisons état de nombreux cas où des ours descendent des montagnes pour s’aventurer dans les villages; ce qui cause parfois des accidents graves; et de la part de la communauté des ours nous présentons toutes nos excuses.

Pour mieux comprendre les événements actuels nous avons fait appel au professeur Kuma(ours)ta de l’université de Kuma(ours)moto

Bonsoir:

En effet à l’époque Jomon -13000 à 400 av JC- les ours et les hommes vivaient pacifiquement

Cependant ces dernières années beaucoup de chataigniers ont succombé à cause d’insectes,
et de plus beaucoup d’installations photovoltaiques ont été construites en montagne.


Nous les ours avons moins de nourriture, moins de territoires disponibles et dans certains cas nous devons descendre dans les villages pour trouver à nous nourrir.

Et puis; surtout; la population des campagnes et des villages décroît.

Et si la population des campagnes décroît alors le nombre d’humains qui connaissent la nature décroît également.

Si l’homme s’éloigne de la nature, il va finir par ne penser qu’à l’argent, il va oublier l’existence des autres êtres vivants.
Et nous les ours ne seront pas les seuls à en pâtir, mais tous les autres êtres vivants: les abeilles, les blaireaux, les renards, les oiseaux, les arbres et les plantes.

Si l’homme ne comprend plus que lui aussi fait partir de la nature il sera très difficile de cohabiter avec eux.


Ceci dit; que pouvons-nous faire, nous, les ours

c’est par exemple lorsque nous mangeons des kakis; de faire caca là où les graines peuvent germer et pousser, pour faire de nouveaux arbres.

Merci professeur.


Eh bien comme l’homme est devenu très dangereux pour les ours, le mieux si l’on vient à en croiser sur notre chemin, le mieux, c’est de prendre la fuite.

Deux semaines depuis que j’ai quitté mon travail

(J’ai écris ce même article en anglais ici)

Cela fait un peu plus de deux semaines que j’ai quitté mon travail.
Les choses commencent à se stabiliser.

Je suis encore un peu trop occupé. J’ai besoin de ralentir un peu.
J’ai l’impression d’avoir gardé mon rythme de salarié à temps plein …

Il faudra encore quelques semaines pour que tout se calme vraiment.

Le jour où je serai plus apaisé—quand je pourrai m’asseoir et regarder en moi—je sais que je pleurerai de joie.
Je pleurerai de joie parce que je me suis libéré.


Mon nouveau rythme quotidien

Je me rends compte que ce que je fais maintenant, chaque jour :

  • Je me réveille quand je me réveille.
  • Je vais dans mon home office et je me fais un café.
  • Je passe plusieurs heures à dessiner, faire des bandes dessinées ou écrire quelque chose.

La série Ippuku = une bouffée – histoire courte en quelques cases

La série Itteki = une goutte – dessin simple, spontané qui décrit un moment

  • Puis, une fois que le soleil passe les montagnes, vers 10 ou 11h, je commence à bouger, je pars pour une longue marche, ou je fends du bois, je travaille au jardin, je récolte fruits et légumes et je les cuisine.

Ce que je fais chaque jour ressemble beaucoup à ce que je faisais quand j’avais 12 ans : écrire, dessiner, lire.

Est-ce que tout cela ne serait pas un retour à un état initial ?

Je me demande : est-ce que ça valait la peine de travailler pendant 30 ans juste pour revenir à faire ce que j’aimais déjà enfant ? Oui bien sur …


Décomposer ces 30 années

1995 → 2005

  • Profiter de la vie
  • Explorer, travailler dans différents pays
  • Apprendre à être salarié, Apprendre un métier, Apprendre l’anglais
  • Mariage !

2005 → 2015

2015 → 2025

Je mets « retraite anticipée » entre guillemets parce que je ne suis pas sûr qu’arrêter de travailler comme employé à 54 ans et se lancer dans ses projets personnels ce soit vraiment anticipé…
Mais mieux vaut tard que jamais


Vivre la vie idéale

Ma vie actuelle ressemble à la vie idéale que j’imaginais.

En ce sens, il est utile d’avoir une vision—quelques images—de ce à quoi ressemble sa vie idéale.
Chacun aura sa propre conception de la vie idéale, ses propres images.

Pour moi, la vie idéale est un mélange de travail créatif—dessin et écriture—et de travail physique, concret, comme le jardinage ou toute activité liée à l’autosuffisance.

Un exemple de vie idéale pour moi est celle de Tomi Ungerer, qui avait quitté New York dans les années 70 pour vivre quelques années au Canada, en Nova Scotia, avant de s’installer en Irlande.
Il partageait son temps entre le travail artistique et l’elevage de moutons.
Je me souviens d’un documentaire où on le voyait s’occuper de moutons au Canada.

🎥 Documentaire sur Tomi Ungerer – Kunst Künstler

D’ailleurs, je connais le travail de Tomi Ungerer depuis l’âge de sept ans, quand ma tante Francoise m’a offert un de ses livres :

Pas de baiser pour maman

Déjà j’adorais ses dessins !!!!

Deuxième talk show aujourd‘hui …

Aujourd‘hui, cet après-midi, nous faisons notre deuxième talk show avec monsieur Iwata Kenzaburo, sur le thème des Heures Oisives de Yoshida Kenko (ou Urabe Kenko).

Nous allons couvrir au max quatre textes,

  • 82 laisser une place d’inachevé、
  • 68 les gros radis、
  • 55 comment bien construire sa maison、
  • 74 les fourmis

en fonction du temps que nous passerons sur chacun.

Cela demande beaucoup de préparation, d‘abord pour la sélection des passages, leur compréhension, l‘idée pour un dessin les accompagnant et puis les questions, les thèmes que l‘on veut développer dessus au moment du talk show.

Bien évidement chaque étape me permet d‘apprendre énormément de choses, dans tous ces domaines différents, la compréhension de la langue et de la culture japonaises, la connaissance de l‘histoire, comment «décortiquer» un texte, et en extraire ce qui est aujourd‘hui des pépites et en faire des dessins …

En background les soirs de semaine je me prépare pour les talk shows futurs en lisant d‘autres ouvrages que je voudrais pouvoir aborder même superficiellement, comme le dit des heiké (12è siècle, gros pavé difficile d‘accès), l‘essai d‘esthétique de Tanizaki sur l‘éloge de l‘ombre (cependant ça n‘est pas vraiment de la litérature classique, ça date de l‘avant guerre) par exemple …

Les quatre passages sélectionnés aujourd‘hui: tous ouvrent la porte sur des concepts fascinants

  • 82 laisser une place d’inachevé、–> éviter la perfection
  • 68 les gros radis、–> ne pas sous-estimer l‘importance, la puissance de la foi
  • 55 comment bien construire sa maison、–> garder une pièce vide sans usage prédéterminé
  • 74 les fourmis –> on s‘active tel les fourmis, courant d‘un point A à un point B, mais à la fin c‘est la mort qui nous attend au bout de la route

Mmmm peut-être que, si je continue à travailler pour ces talk shows j‘arriverai à être un peu moins con … ce serait cool !

Ici, la page préparée pour l‘histoire des gros radis … J‘aime beaucoup ce dessin, j‘en suis très content …

L‘histoire raconte comment deux radis viennent défendre un préfet attaqué par des brigands … ce préfet qui depuis des années a religieusement mangé des radis pour son petit déjeuner … ici j‘ai dessiné donc un radis japonais (daikon) vétu d‘une armure, mais une armure européenne, car, pourquoi pas !!!

BD, visiteurs de marque, sanctuaire shintô, Noël

Ma nouvelle Bande Dessinée

Au sujet de ma nouvelle bande dessinée, j’ai reçu la semaine dernière des exemplaires imprimés et fait une nouvelle relecture et ensuite une trentaine de corrections. J’ai tout renvoyé de nouveau à l’imprimeur pour faire un autre test.

J’ai vu par contre que les frais d’impression ont augmenté depuis ma dernière BD Retour Sur Terre. L’inflation est partout présente. Et je me suis lancé dans de savants calculs pour déterminer le prix de vente de la bande dessinée.

Si tout est bon je pourrai annoncer le produit final et le vendre à partir de janvier.

D’un point de vue économique je pourrais faire imprimer à Hong Kong par exemple, le coût serait divisé par deux mais ce serait contraire à mon attachement aux choses simples et au principe de rester local. Surtout que mon « produit » n’est pas du tout un produit de première nécessité…

Je fais corrections et ajustements depuis septembre, cette phase prend vraiment beaucoup de temps!!!

Mais encore mon but c’est que les lecteurs et les lectrices soient satisfaits de leur achat… et donc ces trois mois assez pénibles avec les corrections sont nécessaires.

Peut-être que j’ai écrit exactement la même phrase dans le dernier article !!


Des visiteurs de marque

Ces deux dernières semaines nous avons reçu des visiteurs de marque.

Pierre, qui lit le blog depuis 10 ans depuis le Canada était de passage dans la région avec son épouse et nous avons pu faire connaissance: C’était vraiment chouette. Pour marquer le coup j’avais préparé un hachis parmentier. Pierre, qui est Québécois, a dit que ça ressemblait à du pâté chinois, soit ce que l’on donnait dans le temps aux ouvriers chinois qui ont bâti les lignes de chemin de fer au Canada. Ca nous a bien fait rire. Nous aurions pu discuter beaucoup plus longtemps, il y avait tant de sujets à traiter ! Pierre a expérience au Japon tout à fait exceptionnelle et j’aurais pu préparer un véritable questionnaire mais plutôt nous nous sommes concentrés sur l’instant présent.

Le dimanche avant la visite ministérielle de Pierre une voiture peu commune, une mitsuoka viewt est venue s’arrêter devant chez nous. En sortent trois charmantes dames: l’épouse de monsieur Kenzaburo Iwata, une jeune disciple de 83 ans et une de leur amie.

Venir comme ça à l’improviste, c’est après réflexion une sorte de politesse. On s’excuse de ne pas s’être annoncé mais aussi cela évite à la personne à qui l’on rend visite d’avoir à se préparer… Ce qui était chouette c’est que pour la visite de Pierre je venais de faire le ménage dans le bureau !!! Lucky !!

Nous avons discuté avec ces trois dames tout à fait charmantes et très drôles. Et passé un excellent moment.

En fait cette visite n’était pas désintéressée: madame N, la disciple de 83 ans voulait me donner des livres de sa collection d’œuvres de M Iwata. Ce sont en fait les premiers numéros de son fanzine hérahéra tsushin ! de 1992…

Absolument incroyable.

Tout à fait superbe.

Comme tous ces numéros et beaucoup de livres sont aujourd’hui épuisés et introuvables il est vraiment difficile d’appréhender l’importance de l’œuvre de monsieur Iwata, cette œuvre est presque plus littéraire et journalistique qu’artistique même…

Faire la connaissance de monsieur Iwata a été un énorme fait marquant de 2024 pour moi …


Aller voir le sanctuaire des boules bleues

Aujourd’hui nous sommes allés voir le sanctuaire shinto AoDama (boules bleues), à 60 km d’ici vers le nord est. C’est dans un superbe endroit. Le sanctuaire est connu pour les sept cryptomères géants qui le protègent.

Rien que de voir des arbres majestueux comme ça, ça rend heureux ! Ca calme, et ça rappelle combien l’on est petit et insignifiant. Ca réduit la pression ..

Lorsque nous arrivons il y a des villageois assemblés qui installent le kadomatsu, la décoration du nouvel an. Ils ont l’air si heureux ! Lorsque l’on laisse les gens tranquilles dans leur élément et qu’on ne les enquiquine pas, ils tendent naturellement vers le bonheur.

Juste à côté du sanctuaire se trouve une petite boutique que nous allons voir.

Deux coupes à saké (guinomi) m’intéressent. Des deux je dois en choisir une. Elles sont identiques en forme mais chacune a certains défauts, des petites craquelures qui se sont produites lors de la cuisson de la céramique.

Quels sont les défauts que je préfère ? Ces craquelures révèlent en effet la nature minérale de la coupe et lui donnent un caractère … et sa beauté … Oh voilà qui est passionnant … la capacité, dans l’esthétique japonais, à dériver la beauté de défauts …


Noël

Aujourd’hui c’est le 22 décembre.

J’avais bien remarqué l’année dernière que, au boulot, le vice président de notre division, dans son message annuel de vœux, avait sciemment évité d’utiliser le mot Christmas

On voit comment le wokisme a contaminé les cervelles des volailles dans les entreprises … Je crains que cette année ce soit pareil … qu’il parle des Holiday mais surtout pas du Christmas … Enfin !!

Joyeux Noël à toutes et à tous!

Déblocages: Dernière page de la bande dessinée

{Article en Japonais}

Ici un déblocage énorme, j’ai fini la dernière page de ma nouvelle bande dessinée!!

J’ai refait cette page au moins trois fois depuis septembre, mais là, je crois que c’est final !!

Ici un des sketchs pour cette dernière page … on nous voit tous les cinq, mon épouse, moi, le chevreuil, le sanglier et le hibou ….

Je vais faire une dernière relecture ce week end, pour ensuite préparer les fichiers que j’enverrai à l’imprimeur, si tout va bien, lundi.

Cette « phase finale de la BD » prend beaucoup de temps: trois mois de relectures, corrections, additions. C’est normal, si l’on veut produire quelque chose de correct, il faut passer par là et ne pas négliger cette étape super importante …

Sans l’aide de mon épouse je n’y serais pas arrivé, c’est si stressant que j’aurais eu le réflexe de, plutôt que de relire et de revérifier, …. d’appuyer sur l’accélérateur, comme un dingue, et de tout boucler, illico presto.

Mon épouse est vraiment mon 編集者, rédactrice … tout seul je n’y arriverais pas. C’est elle qui m’a fait refaire la dernière page plusieurs fois et m’a donné l’idée du dialogue final …

La dernière page est tellement importante, je me dis, ce serait peut être plus facile de commencer par dessiner la dernière page ? Cependant on fait tant de découvertes pendant l’élaboration de l’œuvre …. mais …. c’est une bonne question.


Mieux vaut tard que jamais: j’ai upgradé mon espace de travail pour la BD en y installant une nouvelle table de travail.

J’avais cette grande planche qui depuis un an n’attendait qu’à se rendre utile.

Jusqu’à maintenant soit je faisais mes BDs le soir dans la cuisine à la maison, soit dans mon bureau mais sur une table très basse. Maintenant, c’est beaucoup mieux, c’est pro….

Acheter un bentô à la gare

L’avion pour Seattle où j’ai trois jours de meetings cette semaine part de Tokyo, de l’aéreport de Haneda. Il y a 10 ans il y avait un direct Osaka KIX Seattle et c’était bien pratique: il suffisait alors de prendre le bus qui relie direct himeji à KIX mais le vol a été arrété un ou deux ans après notre emmenagement à Himeji.

Donc je prends d’abord le shinkansen pour aller à Tokyo et ensuite prendre l’avion. Pourquoi pas, j’aime beaucoup le Shinkansen ! Conseil aux voyageurs: voyager en première classe dans le Shinkansen. C’est tranquille, confortable, spacieux….

Au fond: le chateau de Himeji

Avant de monter dans le Shinkansen sur le quai de la gare de Himeji je vais voir la petite boutique où une dame très attentionnée vend des friandises, des bentôs et des boissons.

Je remarque que derrière elle il y a la reproduction d’une gravure de monsieur Iwata qui représente les très célèbres fêtes de Himeji. Au fond, la silhouette du chateau et devant, une foule pleine de joie et de puissance.

Je lui demande si elle connait monsieur Iwata elle me dit que pas personnellement, non; alors je lui parle de l’interview que j’ai faite de lui et lui en résume très brièvement les propos, et en particulier: faire les choses en mode ténuki (mode nonchalant) pour pouvoir les faire dans la durée.

Alors elle se met à sauter sur ses petits pieds et elle me dit:

« ‘c’est exactement ça pour moi !! je fait tout en ténuki !!! et comme ça, j’ai pu travailler ici pendant 16 ans !! »


Voila qui est merveilleux !!

Pour marquer le coup je lui achète son bentô le plus cher !!


L’aéroport de Hanéda est vraiment bien. Super propre. Il y avait d’ailleurs une émission TV qui avait fait le portrait d’une dame qui travaille au nettoyage de l’aéroport et qui avec sa façon de travailler formidable est devenue une célébrité … En cherchant le lien vers la vidéo je vois qu’elle a commencé son propre channel youtube et qu’elle a plus de 30 000 followers. Dingue ! https://www.youtube.com/@user-wy9eu7sb5o

C’était formidable

L’interview de monsieur Iwata s’est très bien passée et c’était formidable.

Nous étions installés dans un petit bâtiment où il stocke des œuvres. Il y avait avec nous son assistant monsieur S., une personne tout à fait charmante et étonnante.

Sa maison ressemble à la nôtre; dans le sens où sur un grand terrain se dressent quatre différents bâtiments. Nous sommes voisins, moins de trente kilomètres nous séparent.

Il vit en bordure de la ville de Himeji, d’un côté de sa maison sommeille une rizière, de l’autre, un grand potager.

Le style des petits bâtiments est moderne, en bois et -ça n’est certainement pas une coïncidence- rappelle la maison de Hayao Miyazaki à Tokyo (j’étais passé devant en vélo lors d’une longue balade lorsque nous vivions à Tokyo et la présence d’une deux chevaux Citroën devant la maison confirmait la présence du maître).


Monsieur Iwata était en train de travailler sur une gravure sur bois, représentant la ligne de chemin de fer qui relie la ville de Himeji au nord … la ligne ‘bantan’ ban – banshuu la région historique de Himeji, tan – tajima la région historique éponyme. Une superbe composition.

J’avoue que je craignais de ne pas être à la hauteur. Est ce que j’arriverais à poser mes questions; à entretenir le flot de la conversation et pour mon plus grand soulagement dès notre arrivée la conversation coule naturellement et s’ensuivent des moments merveilleux.

A plusieurs reprises j’ai été complètement choqué par les réponses et la pensée de monsieur Iwata …

A un moment par exemple je dis quelque chose comme la vie c’est un peu comme un marathon c’est à dire que ça n’est pas un sprint, et que l’on peut faire des pauses; des pauses pipi et des pauses banane ….

Lui alors il réfléchit et puis il dit: la vie, c’est une danse !!!

Voila quelque chose à laquelle que je n’avais JAMAIS pensé !! Incroyable.

Bref, de cet interview nous revenons éclairés et humbles !!

A gros coups de ciseaux électroniques, j’ai réduit 3 heures de vidéo en quinze minutes.

Il faudra encore plusieurs heures de travail pour finir les sous titres en Français et publier la vidéo sur youtube….

Encore une belle aventure.


Pour remercier monsieur Iwata et monsieur S pour leur générosité je dessine une carte postale que je leur envoie, avec mes remerciements. Je fais la carte postale « dans le style Iwata » c’est à dire que je noircis une page sur mon software de BD et ensuite je dessine en utilisant la gomme, comme si je gravais une planche de bois …

Ce qui est très amusant et flatteur c’est qu’aujourd’hui monsieur Iwata a publié la carte postale dans son fanzine hérahéra: https://www.hera-hera.net/nikki.html#top (date du 23 juillet)

Préparer l’interview de Monsieur Iwata Kenzaburo – Comment faire ?

J’ai déjà parlé de monsieur Iwata Kenzaburo ici de nombreuses fois et quel choc j’ai reçu plus tôt cette année lorsque j’ai découvert le fanzine qu’il produit.

Ici le numéro 309

où l’on voit ce superbe dessin de poissons médaka

Tout est allé très vite: découverte de son fanzine dans un restaurant au mois de mars, puis rencontre lors d’une de ses expositions, rencontre encore dans un café où il interview des gens pour le fanzine, ensuite il est venu chez nous et a fait mon interview, pour son fanzine.

Le mois dernier j’ai appelé son assistant et lui ai proposé d’aller rencontrer monsieur Iwata, le filmer et lui poser quelques questions, je mettrais les sous titrages en français et posterais la vidéo sur mon channel youtube, cela pourrait être l’occasion de faire connaitre le travail de monsieur Iwata en France ….

Tout a été décidé rapidement, et demain lundi, avec mon épouse nous allons le rencontrer chez lui, dans son atelier, pour l’interviewer !!!

Je le filmerai en train de travailler sur une gravure sur bois… Si tout marche bien je mettrai la vidéo sur ma chaine youtube.

Côté technique: les piles des caméras sont rechargées et les cartes mémoire ont été vidées ….

Je prépare quelles questions à lui poser. Je les note ici. Mais peut-être que je changerai tout. Il ne faut pas être sur-préparé, il faut pouvoir être spontané … mais faut pas être vide non plus …

Quelques questions possibles:

  • Votre parcours en tant qu’artiste
    • Comment avez-vous commencé ?
    • Avez-vous appris seul la gravure sur bois ? (版画)
  • Il y a t il des influences qui ont façonné votre travail ?
    • Des artistes particuliers, dans la gravure sur bois ?
  • Comment la ville de Himeji et sa culture locale influencent-elles votre art ?
    • Est-ce qu’il y a un esprit himeji-esque (il y a une certaine truculence particulière à cette région de Harima, ou encore Banshuu).
  • Comment trouvez-vous l’inspiration ?
  • La gravure sur bois joue un rôle particulier dans votre production mais vous faites beaucoup d’autres choses aussi…
    • Est ce qu’il y a des choses particulières que vous n’exprimez que via la gravure sur bois ? ….
    • La gravure sur bois a-t-elle pour vous une puissance particulière ?
  • Quels thèmes principaux ou messages cherchez-vous à transmettre à travers vos œuvres ?
  • Pourquoi avoir décidé d’écrire le fanzine hérahéra tsuushin ?
    • Ca correspond à un énorme travail !
    • J’ai l’impression que c’est une sorte de synthèse
  • Dans votre travail qu’est-ce qui vous apporte le plus de satisfaction ?

Cette liste de questions …. c’est peut être un problème des questions comme ça. Faire cette liste cependant est important car cela permet à mon cerveau de se préparer, de faire son échauffement.

Idéalement on ne posera pas de question; ce sera plus une discussion qu’un interrogatoire, mais la discussion comme le papillon ira butiner certains de ces thèmes ….


Non finalement nous changeons les questions !

A travers tout ce que vous avez créé, gravures; dessins, peintures et reportages radio, vous avez toujours été original. Cette originalité qui est bien à vous est elle venue naturellement ?

Dans le fanzine hérahéra on trouve plein de choses, des dessins des gravures des articles; comment êtes vous arrivé à ce concept ?

Quand on lit le fanzine hérahéra on sent de l’intimité et l’on en ressent de la joie, est ce que les lecteurs vous écrivent souvent ? Comment décrivez vous la relation avec les lecteurs ?

La gravure sur bois offre t elle une façon particulière de s’exprimer, par rapport (example) au dessin ?

Comment faire si, en gravant, on fait une erreur ?

On a remarqué lorsque l’on a fait votre connaissance lors de votre exposition que tous les visteurs étaient vraiment heureux de vous voir!!