BD, visiteurs de marque, sanctuaire shintô, Noël

Ma nouvelle Bande Dessinée

Au sujet de ma nouvelle bande dessinée, j’ai reçu la semaine dernière des exemplaires imprimés et fait une nouvelle relecture et ensuite une trentaine de corrections. J’ai tout renvoyé de nouveau à l’imprimeur pour faire un autre test.

J’ai vu par contre que les frais d’impression ont augmenté depuis ma dernière BD Retour Sur Terre. L’inflation est partout présente. Et je me suis lancé dans de savants calculs pour déterminer le prix de vente de la bande dessinée.

Si tout est bon je pourrai annoncer le produit final et le vendre à partir de janvier.

D’un point de vue économique je pourrais faire imprimer à Hong Kong par exemple, le coût serait divisé par deux mais ce serait contraire à mon attachement aux choses simples et au principe de rester local. Surtout que mon « produit » n’est pas du tout un produit de première nécessité…

Je fais corrections et ajustements depuis septembre, cette phase prend vraiment beaucoup de temps!!!

Mais encore mon but c’est que les lecteurs et les lectrices soient satisfaits de leur achat… et donc ces trois mois assez pénibles avec les corrections sont nécessaires.

Peut-être que j’ai écrit exactement la même phrase dans le dernier article !!


Des visiteurs de marque

Ces deux dernières semaines nous avons reçu des visiteurs de marque.

Pierre, qui lit le blog depuis 10 ans depuis le Canada était de passage dans la région avec son épouse et nous avons pu faire connaissance: C’était vraiment chouette. Pour marquer le coup j’avais préparé un hachis parmentier. Pierre, qui est Québécois, a dit que ça ressemblait à du pâté chinois, soit ce que l’on donnait dans le temps aux ouvriers chinois qui ont bâti les lignes de chemin de fer au Canada. Ca nous a bien fait rire. Nous aurions pu discuter beaucoup plus longtemps, il y avait tant de sujets à traiter ! Pierre a expérience au Japon tout à fait exceptionnelle et j’aurais pu préparer un véritable questionnaire mais plutôt nous nous sommes concentrés sur l’instant présent.

Le dimanche avant la visite ministérielle de Pierre une voiture peu commune, une mitsuoka viewt est venue s’arrêter devant chez nous. En sortent trois charmantes dames: l’épouse de monsieur Kenzaburo Iwata, une jeune disciple de 83 ans et une de leur amie.

Venir comme ça à l’improviste, c’est après réflexion une sorte de politesse. On s’excuse de ne pas s’être annoncé mais aussi cela évite à la personne à qui l’on rend visite d’avoir à se préparer… Ce qui était chouette c’est que pour la visite de Pierre je venais de faire le ménage dans le bureau !!! Lucky !!

Nous avons discuté avec ces trois dames tout à fait charmantes et très drôles. Et passé un excellent moment.

En fait cette visite n’était pas désintéressée: madame N, la disciple de 83 ans voulait me donner des livres de sa collection d’œuvres de M Iwata. Ce sont en fait les premiers numéros de son fanzine hérahéra tsushin ! de 1992…

Absolument incroyable.

Tout à fait superbe.

Comme tous ces numéros et beaucoup de livres sont aujourd’hui épuisés et introuvables il est vraiment difficile d’appréhender l’importance de l’œuvre de monsieur Iwata, cette œuvre est presque plus littéraire et journalistique qu’artistique même…

Faire la connaissance de monsieur Iwata a été un énorme fait marquant de 2024 pour moi …


Aller voir le sanctuaire des boules bleues

Aujourd’hui nous sommes allés voir le sanctuaire shinto AoDama (boules bleues), à 60 km d’ici vers le nord est. C’est dans un superbe endroit. Le sanctuaire est connu pour les sept cryptomères géants qui le protègent.

Rien que de voir des arbres majestueux comme ça, ça rend heureux ! Ca calme, et ça rappelle combien l’on est petit et insignifiant. Ca réduit la pression ..

Lorsque nous arrivons il y a des villageois assemblés qui installent le kadomatsu, la décoration du nouvel an. Ils ont l’air si heureux ! Lorsque l’on laisse les gens tranquilles dans leur élément et qu’on ne les enquiquine pas, ils tendent naturellement vers le bonheur.

Juste à côté du sanctuaire se trouve une petite boutique que nous allons voir.

Deux coupes à saké (guinomi) m’intéressent. Des deux je dois en choisir une. Elles sont identiques en forme mais chacune a certains défauts, des petites craquelures qui se sont produites lors de la cuisson de la céramique.

Quels sont les défauts que je préfère ? Ces craquelures révèlent en effet la nature minérale de la coupe et lui donnent un caractère … et sa beauté … Oh voilà qui est passionnant … la capacité, dans l’esthétique japonais, à dériver la beauté de défauts …


Noël

Aujourd’hui c’est le 22 décembre.

J’avais bien remarqué l’année dernière que, au boulot, le vice président de notre division, dans son message annuel de vœux, avait sciemment évité d’utiliser le mot Christmas

On voit comment le wokisme a contaminé les cervelles des volailles dans les entreprises … Je crains que cette année ce soit pareil … qu’il parle des Holiday mais surtout pas du Christmas … Enfin !!

Joyeux Noël à toutes et à tous!

Déblocages: Dernière page de la bande dessinée

{Article en Japonais}

Ici un déblocage énorme, j’ai fini la dernière page de ma nouvelle bande dessinée!!

J’ai refait cette page au moins trois fois depuis septembre, mais là, je crois que c’est final !!

Ici un des sketchs pour cette dernière page … on nous voit tous les cinq, mon épouse, moi, le chevreuil, le sanglier et le hibou ….

Je vais faire une dernière relecture ce week end, pour ensuite préparer les fichiers que j’enverrai à l’imprimeur, si tout va bien, lundi.

Cette « phase finale de la BD » prend beaucoup de temps: trois mois de relectures, corrections, additions. C’est normal, si l’on veut produire quelque chose de correct, il faut passer par là et ne pas négliger cette étape super importante …

Sans l’aide de mon épouse je n’y serais pas arrivé, c’est si stressant que j’aurais eu le réflexe de, plutôt que de relire et de revérifier, …. d’appuyer sur l’accélérateur, comme un dingue, et de tout boucler, illico presto.

Mon épouse est vraiment mon 編集者, rédactrice … tout seul je n’y arriverais pas. C’est elle qui m’a fait refaire la dernière page plusieurs fois et m’a donné l’idée du dialogue final …

La dernière page est tellement importante, je me dis, ce serait peut être plus facile de commencer par dessiner la dernière page ? Cependant on fait tant de découvertes pendant l’élaboration de l’œuvre …. mais …. c’est une bonne question.


Mieux vaut tard que jamais: j’ai upgradé mon espace de travail pour la BD en y installant une nouvelle table de travail.

J’avais cette grande planche qui depuis un an n’attendait qu’à se rendre utile.

Jusqu’à maintenant soit je faisais mes BDs le soir dans la cuisine à la maison, soit dans mon bureau mais sur une table très basse. Maintenant, c’est beaucoup mieux, c’est pro….

Déblocages: La lecture en Japonais

J’ai pu réaliser récemment plusieurs déblocages. En voici un, d’abord, sur le sujet de la lecture en Japonais.


Je vis au Japon depuis plus de vingt ans et pourtant je lis très, très peu en Japonais. En tout cas, je ne lis pas en Japonais pour le plaisir, mais plutôt par nécessité. Ce qui est vraiment dommage et un finit par constituer un handicap.

Le fait que mon travail se fait tout en Anglais n’aide pas du tout. Et en plus beaucoup des infos que je consulte ou consomme sont elles aussi en Anglais, que ce soient des podcasts ou des vidéos sur youtube.


La découverte plus tôt cette année du fanzine de monsieur Iwata a aidé mon cerveau à former de nouvelles connexions. Cet été j’ai lu des recueils de chroniques qu’il avait écrites pour le Kobe Shinbun.

Donc j’avais une pile de héra hera tsushin (le fanzine en question) à côté de mon futon. Un soir que je bouquine avant de me coucher, je comprends tout d’un coup que ce héra héra tsushin que j’aime tant est un peu l’équivalent contemporain des Heures Oisives de Urabé Kenko (14è siècle). Je me suis mis alors à relire les Heures Oisives, en Français. C’est l’un de mes livres préférés et il m’a suivi partout. En le relisant avec énormément de plaisir je découvre qu’il évoque le temple de Engyo ji de Himeji (à 10 km de la maison). J’y prends tellement de plaisir que j’achète une édition de l’époque de Meiji afin d’essayer de me rapprocher un tout petit peu du sujet et de l’esprit …

Cet ancien livre décrit un ancien monde révolu. Et ces belles illustrations. La calligraphie, qui imite une écriture au pinceau et se nomme kusushimoji rend le book tout à fait inbitable au novice que je suis et resterai.

J’ai parlé des heures oisives et des points communs avec héra héra tsushin à Monsieur Iwata et ça lui a fait très plaisir …. il a même mis dans son fanzine une photocopie de mon exemplaire des heures oisives !

(magazine du 27 mai 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202405.html#top

Plus tard je lui ai aussi donné un dessin de lui et de urabe kenko dans la même maison, à des époques différentes. Il l’a mis aussi dans son fanzine.

(magazine du 2 août 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202408.html


Un autre événement c’est un workshop sur le théatre noh, dans un restaurant pas loin d’ici. Des acteurs de noh viennent nous présenter leur art, en particulier leurs instruments de musique. Au préalable nous devions, les participants, préparer un petit texte sur le noh, ce que j’avais fait avec plaisir …

Le workshop se passe très bien et à la fin nous emportons avec nous les copies des textes écrits par les autres participants. Ma première réaction -typique- était ah non je ne vais pas lire ça (trop difficile). Mais finalement une fois de retour à la maison je me mets à lire les textes écrits pas les autres participants.

En particulier le texte écrit par un participant qui compare l’histoire de la pièce de noh « hachi ki » à certains passages de la bible. Ce texte est magistral et sa lecture me donne beaucoup de plaisir.

Finalement: je me dis: hey, je peux lire des choses « compliquées » comme ça, sans avoir recours au dictionnaire… C’est comme une révélation..!


Pour tester cette « théorie » je vais chercher un roman contemporain; La Fille de la supérette (コンビニ人間, Konbini Ningen). Le texte est simple dans un contexte que je connais et ce livre finalement se laisse lire. Sur les pages je copie les mots et les idéogrammes que j’ignore.

Je lis ce livre avec plaisir. Constater que je peux lire avec un effort raisonnable un roman en Japonais me donne confiance et dissout mes réticences.

Ainsi je peux découvrir de nouveau le Japonais écrit. Et il y a vraiment des pépites à découvrir, dans les expressions et les tournures de phrases. OMG !!


Quel idiot que je suis mais mieux vaut tard que jamais; sans doute absorbé dans le travail et toutes les autres choses, ces 20 dernières années, je n’avais pas essayé vraiment de lire en Japonais.

Or, il y a tant de choses à apprendre.


En même temps, en tant qu’auteur de BD, je me renseigne sur la nécessité de créer une maison d’édition.

Je m’intéresse aussi aux librairies, au Japon. Avec la digitalisation, le vieillissement de la population, et l’accaparement des cerveaux par les smart phones, beaucoup de librairies au Japon ont fermé. En 20 ans, un tiers des librairies au Japon a fermé.

La magie encore de youtube, (cette même magie qui contribue aux faillites de librairies) m’informe que, au milieu de ce marasme, il y a des cas exceptionnels, comme par exemple une librairie ouverte 24 heures sur 24, car elle est jointe à un convenience store (konbini) Family Mart. Ce qui est fou, c’est que cette librairie n’est qu’à 40 km d’ici. Trop curieux j’attends la nuit et je vais voir….

Pour y trouver quelques romans contemporains auxquels je vais m’essayer. Il faut, en effet, continuer à apprendre…

C’est beaucoup de travail

J’arrive à la phase finale de ma nouvelle bande dessinée et c’est vraiment beaucoup de travail:

Dessiner la couverture; corriger les textes, repositionner les dessins, ajuster les couleurs, j’y consacre une grande partie de mon temps libre, cette phase finale est difficile (a pain in the ass) mais nécessaire: pour obtenir un livre qui satisfait ses lecteurs en étant un produit de qualité et soigné, il faut faire ces efforts.

Si je ne fais pas tous ces efforts le résultat en souffrira. Au contraire, à travers tout ce travail je sais que je vais m’améliorer et devenir encore meilleur dans cette partie.

Mon objectif principal c’est que les personnes qui achèteront et liront le livre soient satisfaites. Elles seront certainement surprises peut-être décontenancées car un tel livre, construit de cette façon n’a sans doute jamais existé, en tout cas je n’en ai jamais lu ! Mais si je mets tout le travail nécessaire normalement elles ne devraient pas être déçues.

J’avoue que ma première BD Tout Ira Bien avait peut-être un aspect un peu bâclé … par exemple je n’avais pas dessiné la couverture et avait simplement réutilisé un dessin de la BD… et ça a du être très visible aux lecteurs.

Un problème c’est que à chaque relecture je peux trouver des choses à corriger … à un moment je pense que pourrai me dire ok c’est pas encore parfait mais c’est bon … on y va … on envoie à l’imprimeur!


Ici la saison commence sa transition vers l’hiver. Cette semaine on devrait pouvoir faire nettoyer notre poêle à bois calcifer et je pense que d’ici dix jours nous commencerons nos journées à faire un petit feu.

Côté jardin j’ai encore quelques pieds d’aubergine et de poivrons qui continuent à donner. Les poireaux plantés à la fin de l’été on bien poussé et on pourrait commencer à les utiliser pour la cuisine.

Ce week end je vais planter les oignons. Il faut que j’aille voir comment vont les choux et les gros radis. Je trouve que le moment de les semer est délicat; si ils commencent à pousser trop tôt les insectes vont dévorer leurs feuilles succulentes, si trop tard … c’est trop tard.


J’ai beaucoup suivi les élections américaines sur youtube; plus que les élections françaises.

Trump a fait une excellente campagne, incroyable pour 78 ans. Les Démocrates lui ont cependant bien facilité le jeu en lui opposant une candidate finalement décevante.

Au téléphone avec mes collègues US je les teste un peu pour voir leur réaction; jusqu’à maintenant personne n’a ‘osé’ laisser transparaitre son support à Trump … Il faudrait que je contacte des collègues du Texas ou du Wyoming pour comparer la température avec Seattle et Portland …

Au sujet de la victoire de Trump; c’est peut-être la chance d’arrêter la guerre en Ukraine ? En sur-simplifiant je me dis qu’il suffit d’arrêter de fournir des armes … et que les stocks d’obus sur place s’épuiseront naturellement… avant ça bien sûr il faudrait se mettre d’accord avec Vlado pour s’assurer qu’il arrête sont armée avant Kiev, un truc comme ça. Les Russes ont déjà payé un prix très fort pour leur agression et en plus ils ont perdu Nordstream, qui était peut-être la cible principale des US ….

Mon dessin de 2022 avec Poutine aspiré dans les toilettes était quand même bien faux !

Récolter et consommer du makomo

Makomo. Une plante dont je n’avais jamais entendu parler. Un jeune agriculteur à 15 km d’ici en a planté dans sa rizière. Il y a même eu une petite fête organisée, en mai, et avec quelques dizaines de personnes, nous y étions allés, pour planter du Makomo. Ca se plante comme du riz.

C’était la première fois que je m’aventurais dans une rizière inondée. La sensation d’être les pieds dans l’eau, de s’enfoncer et de glisser dans la boue et de sentir le sol dur au fond c’est presque magique…

Tout ça c’est Reiko vraiment une personne formidable et pleine de créativité qui a monté cet évènement. Elle connecte les idées et les gens, car établie dans le même village que l’agriculteur elle monte une école d’agriculture et de noh. J’ai pu participer modestement puisque j’ai fait le dessin que cette école utilise.

Bref, la semaine dernière nous nous sommes retrouvés dans la rizière pour cette fois récolter le makomo.

Ce makomo, on peut traduire par riz sauvage. Or, ici interviennent les dieux, car par l’effet d’un champignon la tige du makomo va enfler et produire une tige blanche; gonflée et tendre, qui se consomme.

Ici un extrait de wikipédia pour prouver que je ne suis pas fou:

 mais pour la production d’un légume particulier : ses tiges enflées par les galles causée par un champignon du groupe des charbonsUstilago esculenta. Lorsque le champignon envahit la plante-hôte, il provoque une hypertrophie, augmentant la taille des cellules et leur nombre. L’infection par le champignon Ustilago esculenta inhibe la floraison de la plante et interdit la mise à graines de sorte que la plante doit être reproduite par multiplication végétative grâce à ses rhizomes. Les nouvelles pousses sont infectées par les spores présentes dans le milieu environnant, qui est généralement une rizière6.

Les tiges enflées sont récoltées comme légumes appelés gau-soon et kal-peh-soon6 (également, gau sun et kah peh sung)7 et jiaobai en Chine8. Leur nom japonais est makomotake9.

Aller dans la rizière on est entouré des ces tiges très hautes et on oublie rapidement le monde alentour. Les pieds dans l’eau on observe ce microcosme différent. Les araignées. Les grenouilles. C’est superbe. Parmi les tiges on cherche celles qui sous l’effet du champignon montrent cette protubérance blanche, on la coupe.

Rien n’est perdu avec le makomo. Arrivé à la maison on récupère ces parties blanches. Elles font penser un peu au salsifi et à l’asperge. Mais on garde aussi les grandes feuilles car séchées au soleil on peut les passer dans une grande marmite comme lorsque nous préparons le thé: on obtient une infusion délicieuse et sucrée.

Pour cuisiner le makomo on a essayé plusieurs façons différentes; cuit avec le riz, ou bien en poêlée avec du beurre.

Un vrai régal.

Lorsque en mai nous avons planté le makomo.

La rizière avec le makomo, pas encore récolté

Biotope vivant

Récolte

Récolte

L’agriculteur coupe les tiges récoltées

On voit bien les protubérances blanches…

Mais à la maison on récupère les longues tiges

Que l’on fait sécher au soleil. Puis je les passe dans une marmite

Et avec cela nous pourrons boire du thé de makomo!

Premier essai de cuisine avec les « choses blanches », à la poêle avec du porc

Un régal

Vous pouvez suivre l’agriculteur sur instagram et trouver plus de photos: https://www.instagram.com/yauchishizennouen24/

Plier et ne pas rompre, harmonie

Article en Japonais

Je suis en phase avec l’harmonie générale qui règne au Japon.

J’apprécie chaque minute que j’y passe.

Disons plutôt que, maintenant, je réussis à moins perturber l’harmonie générale qui y règne. Je me fonds mieux dans la nature.


On a vraiment transitionné dans l’automne après un mois de septembre longtemps chaud. Les anciens confirment que les étés sont plus chauds et plus longs.

Il y a encore quelques indices de l’été… comme les pieds de tomates. et les aubergines qui continuent à donner.

Il a fait tellement chaud, avec Saki chan, on a quasiment abandonné notre projet d’agriculture nonchalante l’été.

Déjà, j’ai peu de temps, et avec la chaleur nous faisons très attention à éviter le 熱中症 – hyperthermie.

Par contre l’automne venu nous continuons et cette semaine nous avons planté des navets et radis japonais. Cependant, cette fois-ci nous utilisons une bâche en plastique pour éviter les herbes… En gros j’abandonne mes convictions ou idéologies anti plastik pour une démarche beaucoup plus pragmatik ! On évolue.


Cette semaine encore ma voisine Elisabeth, une dame vraiment formidable et si intelligente, elle est vraiment incroyable. Je l’appelle Elisabeth car elle a vécue expatriée au Royaume Uni plusieurs années et est bilingue en Anglais. Dans ma BD Retour Sur Terre je l’avais dessinée sur deux cases mais j’aurais pu faire franchement monter les oeufs en neige sur plusieurs pages, avec Elisabeth !!

Cette semaine encore donc elle m’a pris trois exemplaires de ma BD, qu’elle va ensuite redonner à un monsieur mystérieux qui vit à Okayama … C’est un amoureux de la nature, il aime beaucoup les insectes, je l’ai nommé mushiméganésensei -en ce moment apparement il s’occupe beaucoup de papillons- eh bien ce monsieur a dû offrir ma BD à une quarantaine voire une cinquantaine de personnes.

Quel honneur pour moi.

  • Je devrais aller lui rendre visite pour faire sa connaissance et le remercier
  • Il y a deux ans je lui avais adressé un délicieux gâteau allemand de noël, un Stollen, fait par un ami allemand à Tokyo, Benjamin.
  • En fréquentant et suivant de très près monsieur Kenzaburo Iwata j’ai bien compris que, en tant qu’artiste c’est bien de construire et d’entretenir une relation avec son lectorat. Iwata san après chaque rencontre envoie une carte postale ! En observant monsieur Iwata j’apprends et comprends toutes mes lacunes. Disons que si je veux devenir un créateur je dois agir et travailler comme un professionnel.

J’ai reçu les test d’impressions de mon nouveau livre.

Quand j’ai reçu l’impression j’étais un peu paralysé et au bord des larmes. le premier jour j’ai été complètement déprimé par le résultat mais le lendemain après une nouvelle lecture absolument positif et très fier …. C’est grave docteur ???

La qualité du papier et les couleurs sont vraiment top.

Le format A4 en orientation paysage est excellent.

Par contre j’ai un petit problème avec l’équilibre -l’harmonie- entre les pages de dessin style ukiyoé et les pages style BD … Mon épouse et mon ami Franck me conseillent de séparer les pages, voire d’en faire deux books. Mais je vais d’abord essayer de changer les pages style BD pour qu’elles n’étouffent pas les pages ukiyoé…

Voici par exemple la page sur le thème de la liberté.

Il faut que les deux éléments différents s’aident l’un l’autre comme des réactifs mais il ne faut pas qu’ils se dérangent. C’est une question de dosage. Ici je trouve que la page de droite (style BD) prend trop de place par rapport à la page ukiyoé.

Voici une nouvelle version d’essqi; où la page de droite est moins chargée: (j’ai encore à ajouter les dialogues en japonais, le livre sera bilingue FR JP).

Je trouve que c’est mieux. Qu’en pensez-vous ?


Samedi soir dernier nous sommes allés diner avec monsieur Kenzaburo Iwata et son associté monsieur Sako. Nous sommes allés à Anzai un petit restaurant à Himeji dans la même rue que le restaurant Le Chat Botté, tenu par Dimitri. Le chef d’Anzai est un ami d’enfance de monsieur Iwata et pour l’ouverture du restaurant monsieur Iwata à peint une immense raie. (Hiramé, en Japonais).

La raie trône juste derrière le comptoir, face aux clients. C’est superbe !!!

Vous voyez les points noirs sur le dessin ? Monsieur Iwata nous a raconté que lorsqu’il a fait le dessin, il a collé des feuilles de papier sur des planches et a fait le dessin dehors, dans son jardin. C’était l’hiver. Il est rentré chez lui prendre un café chaud. Il s’est mis à neiger. Et la neige a fait ces points noirs que l’on peut discerner.

Si vous vous promenez à Himeji vous pourrez noter par ci par là des œuvres de monsieur Iwata. Regardez bien … Son style, et le style de ses caractères sont si particuliers qu’on peut les reconnaitre facilement.

Donc pour aller dîner avec monsieur Iwata je m’étais préparé et pour faire écho au dessin de la raie j’avais mis mon T Shirt avec la plie … cela nous a bien fait rigoler !

J’ai mis mes designs de T shirts et de sacs sur un nouveau site, made in Japan. ….

je plie et ne romps pas …

Seattle et Kansai Airport

Aller trois jours à Seattle faire la connaissance des collègues et faire les adieux avec ma chef qui a été vraiment formidable a été un moment marquant.

Je lui ai dit thank you for saving me car lorsqu’elle m’a pris dans son équipe il y 5 ou 6 ans j’étais un peu sur la sellette (que fait ce français en sandales au japon alors que nous bossons tous aux bureaux de redmond avec des chaussures en cuir)…

Le premier jour j’ai dévoilé le dessin que j’ai fait pour ma chef et elle ne s’attendait pas du tout à cela! Elle a été très émue!!

Nous avons ensuite pris une photo de l’équipe devant le dessin avec chaque membre de l’équipe dans le même ordre …

J’avais eu cette idée de nous dessiner en bébés nains de blanche neige (la chef) pour montrer combien ‘elle s’est occupée de nous’ et aussi (sens à moitié caché) elle nous a gavés de boulot à n’en plus finir…

Dans le dessin elle nous fait une soupe de chiffres …. Et puis chaque membre de l’équipe est dessiné en bébé. C’est plus pratique de dessiner tout le monde en bébés et comme on peut le voir des collègues sont proches des 150 ou 160 kg et je n’avais pas du tout envie d’aborder ce genre de sujet (comment les dessiner), avec des bébés on peut profiter d’une certaine neutralité dans le dessins des corps !

Faire le dessin m’a tenu occupé plusieurs soirée des vendredis et samedis mais ça valait le coup de le faire.


Au sujet de mon prochain projet de bande dessinée.

J’ai envoyé les fichiers à mon imprimeur (une petite boite située au nord de Kyoto) lundi dernier et je devrais recevoir 5 copies de ce qui est vraiment le premier jet de ce nouveau livre … C’est à la fois très exciting mais aussi un peu paralysant. Qu’est-ce-que ça va donner ???

Maintenant je travaille sur la couverture. J’ai deux choix pour le titre japonais; je n’ai pas encore réfléchi au titre français …


Notre fils était rentré d’Allemagne où il étudie à l’université, et ses vacances d’été finies nous l’avons raccompagné hier jusqu’à l’aéroport de Kansai (KIX) pour son vol avec Luftwaffe Lufthansa. Pendant tout son séjour; de fin aout à fin septembre, l’été a déployé sa chaleur humide. Il faut se méfier de l’été japonais!

160 kilomètres nous séparent de l’aéroport mais des autoroutes superbes permettent de franchir cette distance sans souci. La qualité des infrastructures doit être saluée.

Certains aspects de l’aéroport du Kansai font un peu années 90 mais c’est peut être mon aéroport préféré, pour sa propreté et sa taille modérée. On est un peu ‘at home’.

C’était difficile de voir notre fils qui a 20 ans repartir pour si loin. Bien sûr ayant quitté la France dès la fin de mes études j’ai fait vivre ces mêmes moments à mes parents. Combien de fois je leur ai fait faire la route Seine Et Marne et aéroport charles de gaule ! Une autre chose c’est que en excluant le côté financier il est indépendant dans sa réflexion et dans ses actes et donc … Il n’a plus vraiment besoin de nous mais nous, nous aimerions pouvoir continuer à donner …

D’un côté il y a ces pensées tristounettes mais d’un autre il y a la joie explosive de le voir grand fort et intelligent… Que du bonheur.


C’est avec ce mélange d’émotions que nous avons pris la route du retour vers notre village.

Ce jour du départ de notre fils tout d’un coup le temps a changé. Il fait beaucoup moins chaud et l’air n’est plus humide … Un temps d’automne.

Acheter un bentô à la gare

L’avion pour Seattle où j’ai trois jours de meetings cette semaine part de Tokyo, de l’aéreport de Haneda. Il y a 10 ans il y avait un direct Osaka KIX Seattle et c’était bien pratique: il suffisait alors de prendre le bus qui relie direct himeji à KIX mais le vol a été arrété un ou deux ans après notre emmenagement à Himeji.

Donc je prends d’abord le shinkansen pour aller à Tokyo et ensuite prendre l’avion. Pourquoi pas, j’aime beaucoup le Shinkansen ! Conseil aux voyageurs: voyager en première classe dans le Shinkansen. C’est tranquille, confortable, spacieux….

Au fond: le chateau de Himeji

Avant de monter dans le Shinkansen sur le quai de la gare de Himeji je vais voir la petite boutique où une dame très attentionnée vend des friandises, des bentôs et des boissons.

Je remarque que derrière elle il y a la reproduction d’une gravure de monsieur Iwata qui représente les très célèbres fêtes de Himeji. Au fond, la silhouette du chateau et devant, une foule pleine de joie et de puissance.

Je lui demande si elle connait monsieur Iwata elle me dit que pas personnellement, non; alors je lui parle de l’interview que j’ai faite de lui et lui en résume très brièvement les propos, et en particulier: faire les choses en mode ténuki (mode nonchalant) pour pouvoir les faire dans la durée.

Alors elle se met à sauter sur ses petits pieds et elle me dit:

« ‘c’est exactement ça pour moi !! je fait tout en ténuki !!! et comme ça, j’ai pu travailler ici pendant 16 ans !! »


Voila qui est merveilleux !!

Pour marquer le coup je lui achète son bentô le plus cher !!


L’aéroport de Hanéda est vraiment bien. Super propre. Il y avait d’ailleurs une émission TV qui avait fait le portrait d’une dame qui travaille au nettoyage de l’aéroport et qui avec sa façon de travailler formidable est devenue une célébrité … En cherchant le lien vers la vidéo je vois qu’elle a commencé son propre channel youtube et qu’elle a plus de 30 000 followers. Dingue ! https://www.youtube.com/@user-wy9eu7sb5o

Nettoyage du sanctuaire et bientôt à Seattle

Dans dix jours je retourne à Seattle voir les collègues, cela fera 6 ans je crois que je ne suis pas allé au bureau ! Je me demande si ma carte marche toujours pour ouvrir les portes.

La raison de ce business trip, ma chef prend sa retraite et nous nous retrouverons toute l’équipe pour faire connaissance de son remplaçant.

En Février j’aurais pu postuler pour remplacer ma chef mais j’ai rapidement abandonné cette idée, car travailler encore plus que maintenant, jusqu’à 14 ou 15 heures par jour et la plupart dans des meetings c’est simplement impossible, je suis en ce moment au contraire sur une autre vague, pas la vague où on veut travailler plus pour gagner plus mais la vague où je voudrais travailler moins et gagner moins.

Une fois que les besoins essentiels sont satisfaits et que l’on a sa propre maison est-il nécessaire de courir encore plus vite dans la cage du hamster, sachant que plus l’on gagne plus l’on paie des impôts etc…

Voila moi je faire comme les chats …. être tranquille !!!

J’ai énormément d’estime pour ma chef et la remplacer aurait été un honneur mais … j’ai d’autres choses à faire!

Déjà notre quotidien est très pris avec le travail et mon activité de blogueur dessinateur, déjà je vois que le potager souffre de mes absences prolongées.

Pour célébrer le départ en retraite de ma chef adorée je lui ai préparé une surprise: un dessin d’elle transformée en blanche neige qui prépare une soupe pour ses petits nains … c’est à dire nous les membres de l’équipe. Ce dessin m’a peut être pris entre 15 et 20 heures … et j’espère que ça lui fera plaisir ! En le dessinant j’avais souvent les larmes aux yeux à penser à toute la bonne camaraderie que nous avons avec les autres membres de l’équipe ….


Dimanche dernier était une belle journée. Nous avons retrouvé nos voisins immédiats et sommes allés nettoyer le sanctuaire shintô du hameau. Il fait chaud et humide et j’ai du transpirer plus d’un litre. C’était cool de se retrouver tous ensemble et de faire le ménage ….

Je l’ignorais mais autrefois il y avait un autre sanctuaire shintô, encore plus profond dans la vallée … Il a du être détruit.

allez un bon coup de balai !!!!

Dans le sanctuaire un voisin a affiché un dessin qu’il avait fait, représentant les enfants du village qui autrefois les jours de fête allaient au sanctuaire et jouaient au sumo. Le gagnant des combats gagnait 10 ou 20 yens pour s’acheter des bonbons.

Toute cette époque est révolute: il y a beaucoup moins d’enfant, et les enfants restent chez eux devant leur switch nintendô. Nous assistons au changement dramatique des pratiques ….

Le dessin du voisin m’a donné l’idée d’imprimer la page de ma BD Retour Sur Terre qui se passe justement dans ce sanctuaire. et …. de l’accrocher dans le sanctuaire. Ce serait très drôle. Sauf que c’est peut être un peu déplacé ?

J’avais écrit un article en 2016 sur le sanctuaire … et fait aussi une vidéo il y a 3 ans https://www.youtube.com/watch?v=YVRoNA3KLV0


Plus tard nous sommes rentrés à la maison j’ai pris une douche et je suis parti avec notre fils voir un spectacle de Noh à Himeji. Notre fils était parti l’année dernière étudier la physique en Allemagne et il est de retour avec nous pour quelques semaines. En Allemagne c’est merveilleux car il va voir des concerts de musique classique 2 ou 3 fois par semaine et ce pour une bouchée de pain. Quelle chance !

Et je me suis dit pourquoi pas aller ensemble tous les deux voir quelque chose de très japonais: un spectacle de noh. Ce spectacle en l’occurrence c’était Hachi no ki par zéami. Le noh, c’est vraiment très étonnant… !

Si vous venez voyager au Japon vraiment je vous recommande d’aller voir un noh. Vous n’y comprendrez certainement rien comme moi mais c’est une quelque chose à connaitre.


Pour mon projet de BD je suis presque à la fin, il me reste à faire deux pages, les deux dernières. Ensuite je la ferai imprimer en 5 copies pour avoir une version d’essai qui deviendra un point de départ pour une vague de corrections et de rectifications. Il faut aussi que je trouve un titre ! Depuis une dizaine de jours je suis bloqué pour ces deux dernières pages, j’ai une idée mais je veux trouver quelque chose de mieux … Dans ce cas là j’arrête et j’attends que ça vienne … L’idée viendra lorsque je ne l’attends plus …


C’était bien O bon

La semaine dernière c’était O bon.

Le O bon c’est la fête des morts ici: les défunts reviennent chez eux et les familles au préalable se sont rassemblées pour les accueillir.

Ca se déroule en trois phases, le mukaé bon (préparations pour l’acceuil des défunts), le chu-nichi (les familles sont ensemble), et le okuri-bon (les défunts repartent).

J’écris ça mais je ne l’ai jamais vraiment vécu car ma femme « ne le pratique pas » et nous sommes à 600 km de sa famille …

En pensant à ce ‘principe’ de o-bon je me suis dit que c’est quelque chose de génial. J’aimerais pouvoir revoir ma mère comme ça et qu’elle vienne nous voir à la maison ! Elle qui nous a quittés il y a 7 ans.

J’en parle à ma femme et très sérieusement elle me dit qu’il suffit que je le demande et ma maman reviendra nous voir, au o-bon. On aimerait tous pouvoir faire le o-bon et que ça marche …


Mercredi soir c’était la fête du o-bon dans le village. J’y suis allé mais n’y suis pas resté trop longtemps, à peine deux heures, car le lendemain j’avais une réunion pour le travail, très tôt, à 3h30.

Revoir les voisins et pouvoir passer du temps ensemble avec eux m’a bien touché et fait plaisir. Ils sont si gentils. Je suis toujours surpris par leur gentillesse. Je me forcerais, je crois que je n’arriverais jamais à être aussi gentil qu’eux! C’est peut-être mon côté Charentais …

J’aime bien la cuisine de la salle des fêtes. Autrefois s’y préparaient de grands repas, pendant des obsèques par exemple.

Monsieur Fuku est la; dès que j’arrive il me montre où sont les bières, Monsieur S. m’accueille, je discute avec monsieur H. que je n’avais pas vu depuis longtemps, je m’étais un peu inquiété d’ailleurs, il me raconte qu’il s’est blessé il y a quelques mois en tombant du toit du sanctuaire shintô qu’il était en train de nettoyer ….

Monsieur Fuku, dans ma nouvelle BD en préparation …

Notre prête bouddhiste préféré aussi dans la nouvelle BD en préparation

Je passe du temps avec les plus jeunes; ceux de ma génération, cinquantaine ou late fourties, ils sont regroupés autour d’un petit barbecue où sifflent les saucisses et brochettes de poulet. On prend des nouvelles. Comment vont les enfants, où en sont-ils dans leurs études, lycée, université…

Le prêtre bouddhiste du village, son temple est juste en face de la salle des fêtes, est avec nous. Il a visionné sur youtube la vidéo de monsieur iwata et a beaucoup aimé.

Un peu plus tard vers 1900 heures plus de monde arrive, les familles et beaucoup d’enfants. Alors commence vraiment la fête, avec la musique, le tambour japonais et les danses … Il y a beaucoup d’enfants, peut-être une vingtaine d’enfants.

Le directeur de la banque postale arrive, encore dans son superbe costume, il rentre du travail et est passé nous voir directement. Quelle classe ! J’aurais du le prendre en photo …

Je me dis c’est bien précieux ces moments. La population du village continue de baisser comme partout au Japon, malgré quelques arrivées de nouveaux, et qui sait encore combien d’années on pourra continuer à avoir une belle fête comme ça!