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Entretien entre M Iwata et un jeune agriculteur

Hier j’ai bouclé le boulot tôt, vers midi, pour aller voir un entretien entre monsieur Iwata et un jeune agriculteur, établi à Himeji.

Toutes les deux semaines il y a ainsi un entretien, les dates sont alignées au calendrier solaire traditionnel en 24 divisions, durant lequel monsieur Iwata -78 ans- développe une conversation avec un guest. J’ai eu l’honneur par deux fois d’y participer et d’être interviewé. Pour moi aller voir ces entretiens c’est devenu comme une thérapie …

Ca se déroule dans un restaurant, un endroit magnifique, installé dans une ancienne ferme de 150 ans.

Tout y est beau, et rien que d’y passer deux heures, on se sent rafraichi et inspiré.

Si vous êtes à Himeji un midi et avez une bonne demie journée de libre je vous conseille d’aller y déjeuner (il y a un arrêt de bus mais il faut un peu marcher); contactez moi si ça vous intéresse.

Hier j’avais le soleil dans l’objectif optique de mon téléphone et ici j’emprunte les photos de https://www.instagram.com/komegalleryotemae/

Hier l’entretien était avec Ohino Takuya un jeune agriculteur qui produit du riz au nord de Himeji, en suivant une méthode entièrement naturelle et en orbite autour des principes:

  • pas de labour
  • pas d’entrant ni de sortant (no input no output)
  • ne considère pas les insectes et les ‘mauvaises’ herbes comme des ennemis.

Je pense que monsieur Ohino est obligé, pour que le public le comprenne, de définir sa méthode et sa philosophie avec des phrases négatives, car, oui 95 pour cents des agriculteurs et jardiniers ici: labourent, apportent plein d’entrants avec les engrais, et pour eux, les oiseaux les insectes les mauvaises herbes sont des ennemis !

On pourrait reformuler les définitions avec des phrases positives:

  • laisser la terre tranquille pour le bien-être de ses petits habitants et des plantes
  • laisser le riz se développer avec sa propre force intérieure
  • considérer les insectes les oiseaux et les herbes comme des guests…

Tout cela va au-delà d’une méthode technique pour produire quelque chose, c’est à n’en pas douter une philosophie de la vie !!! On voit d’ailleurs le calme profond de la personnalité de monsieur Ohino …


L’entretien est en deux parties de 30 minutes; entre les deux parties, un duo de musiciens du village -箱庭- joue des morceaux qu’ils choisissent en fonction de la saison ou du profil de l’invité… Hier ils jouent une chanson sur le printemps. Vous pouvez les suivre sur spotify.


Au cours de l’entretien je note ces quelques phrases:

できたらできたぶんをとる

Récolter ce qui est disponible

無理のない稲

Un plant de riz qui ne se force pas

田んぼの子供の声が聞こえる

Une rizière où l’on entend des voix d’enfants

いい田んぼ

Une bonne rizière

一人分作る

Produire assez pour une personne

Souvent ces entretiens ne fournissent pas de « solution » directe; prête à utiliser, non, mais, toujours, ils entrouvrent de nouvelles portes, des fenêtres cachées, ou oubliées …. à chacun ensuite de faire les premiers pas et de faire son chemin.

A propos, monsieur Iwata qui conduit ces entretiens est ainsi pleinement dans son rôle et sa qualité d’artiste: il dévoile des signes, et ouvre l’horizon vers de nouvelles possibilités.

En ce qui me concerne dans le jardin, je suis à 66 pour cents de la methode: je ne laboure pas, j’apporte cependant régulièrement du fumier de poules ou de cheval, quant aux oiseaux et les herbes, je ne suis qu’un locataire dans leur domaine …. Bien sûr j’aimerais pouvoir m’améliorer car je suis un jardinier bien maladroit ….

Vivement le printemps

Vivement que le printemps arrive et s’installe… Les nuits ici sont encore froides.

Je suis en avance sur mon schedule car tout le bois a été fendu et est déjà rangé. Nous sommes prêts pour les hivers prochains.

Hier j’ai reçu un coup de fil d’un ami du village pour m’informer que trois cryptomères, coupés, sont disponibles à aller chercher au bord d’un chemin, j’irai les chercher cette semaine. Il doit y en avoir pour quatre camionnées. Du bois il n’y en a jamais de trop.

Vivement l’arrivée du printemps que l’on puisse écouter les oiseaux, observer les insectes dans le jardin et que, comme un gros chat, on puisse se réchauffer dehors au soleil.

Ca va être formidable !


Des nuits la température est descendue vers moins huit, flinguant des brocolis innocents qui œuvraient patiemment à leur croissance. Je les avais pourtant recouverts d’un tissu. Peut-être qu’ils vont reprendre ? Il faut observer.


Beaucoup de personnes m’aident et m’apportent leur soutien dans mes projets de bandes dessinées. En les achetant en ligne, ou en les mettant en vente dans leur commerce.

Mercredi une employée du bureau de la poste du village est venue chez nous à la maison pour accompagner un client qui voulait acheter ma nouvelle BD ! Quelle gentillesse !

En fait ces projets de bande dessinées ça n’est pas pour les sous, mais pour ces connexions avec les lecteurs et ces rencontres, qu’elles soient à distance ou en personne, c’est une façon de communiquer, et cela enrichit la vie, c’est incroyable.

Voila … Mes BDs je les fais pour le bonheur de les faire et le bonheur des rencontres qu’elles rendent possibles. Et ce bonheur n’est pas taxable; il n’est pas soumis à la TVA …. Attention il faut que je m’arrête ici car je ne voudrais pas donner l’idée à des politichiens qui liraient cette page de penser à taxer le bonheur !


Au sujet de monsieur Iwata: mercredi dernier dans un restaurant de la région il a fait son entretien bi mensuel cette fois avec un artisan de tambours japonais (wa daiko 和太鼓). Entretien passionnant! L’artisan continue une tradition familiale de fabrication de tambour et il en est la 18è génération. Les sujets évoqués sont vastes; traitent les aspects personnels économiques et sociaux et me permettent d’entrevoir un monde que personnellement j’ignore complètement.

Cet entretien qui a lieu toutes les deux semaine, c’est une véritable bouffée d’oxygène! Le prochain entretien sera avec un agriculteur de la région.

Dormir avec les chats

La semaine dernière nous avons eu quelques nuits où la température est descendue jusqu’à moins 8. Certaines régions du Japon ont eu des records de neige.

Jeudi j’ai pris froid, je me suis enrhumé… il caillait tellement dans le bureau!

et j’ai alors passé les trois journées suivantes au lit, ayant déplacé le futon juste devant le poêle à bois à la maison, et j’ai ainsi dormi autant que les chats, en leur compagnie, pendant trois jours. Les chats qui ont pu aussi tester le futon.

Mon épouse s’est aussi bien occupée de moi que des chats: que du bonheur. Etre seul dans de telles conditions doit être bien différent. Ce repos forcé était bénéfique.


Conclusion il faut que je regarde au chauffage de mon bureau, et je vais commencer par en remplacer les fenêtres qui sont en très mauvais état et laissent tout passer.

J’hésite à faire installer un poêle à bois dans le bureau, car je ne vois pas vraiment où l’installer, il n’y a pas de mûrs, mais que des fenêtres ! Ce sera la deuxième étape, je pense.


Côté bande dessinée

  • je prends des notes sur un futur projet; surtout une liste d’idées. Cette phase de réflexion – mijotage – macération – infusion – trempage peut prendre beaucoup de temps ! Mais pourquoi s’arrêter; il vaut mieux continuer.
  • J’ai reçu un nouveau lot de 200 copies de Continuer la semaine dernière.
  • Mi mai il y aura un petit marché dans un temple bouddhiste et j’y tiendrai un stand pour présenter mes BD…

Mon grand projet final qui sera l’apogée de notre installation à la campagne il y a 12 ans (penser en cycles de 12 ans), de notre libération partielle des envies de la ville, sera ma libération du travail au bureau.

J’ai commencé à travailler en 95, (j’aurai 54 ans cette année) ça fait 30 ans non stop. Mon job actuel: que j’ai pu emporter avec moi au village, je l’ai depuis 2007, soit bientôt 20 ans! Je n’aurais jamais pensé rester si longtemps au départ.

Ce travail nous lui avons donné beaucoup et il nous a donné énormément en retour. Mais les meilleures choses ont une fin et je vais me préparer à y mettre fin pour commencer une nouvelle étape dont les éléments :

  • vie simple à la campagne et auto production. – Activité Physique et alimentation
  • Création de livres – bandes dessinées. – Activité intellectuelle
  • Et quelque chose d’autre à définir, ouverte sur le monde, qui permettra de rencontrer des gens. -Activité sociale
    • monter ma boite d’édition pour distribuer mes livres au Japon ? c’est une question. Un gros avantage serait que ça m’amènerait à voyager partout au Japon et rencontrer plein de gens intéressants. on peut essayer … il y a plus de risques à ne pas essayer je dirais.
    • peut être simplement ma galerie d’exposition; à doubler en café.

Tous les éléments sont là…

Qu’en pensez-vous les amis.


BD, visiteurs de marque, sanctuaire shintô, Noël

Ma nouvelle Bande Dessinée

Au sujet de ma nouvelle bande dessinée, j’ai reçu la semaine dernière des exemplaires imprimés et fait une nouvelle relecture et ensuite une trentaine de corrections. J’ai tout renvoyé de nouveau à l’imprimeur pour faire un autre test.

J’ai vu par contre que les frais d’impression ont augmenté depuis ma dernière BD Retour Sur Terre. L’inflation est partout présente. Et je me suis lancé dans de savants calculs pour déterminer le prix de vente de la bande dessinée.

Si tout est bon je pourrai annoncer le produit final et le vendre à partir de janvier.

D’un point de vue économique je pourrais faire imprimer à Hong Kong par exemple, le coût serait divisé par deux mais ce serait contraire à mon attachement aux choses simples et au principe de rester local. Surtout que mon « produit » n’est pas du tout un produit de première nécessité…

Je fais corrections et ajustements depuis septembre, cette phase prend vraiment beaucoup de temps!!!

Mais encore mon but c’est que les lecteurs et les lectrices soient satisfaits de leur achat… et donc ces trois mois assez pénibles avec les corrections sont nécessaires.

Peut-être que j’ai écrit exactement la même phrase dans le dernier article !!


Des visiteurs de marque

Ces deux dernières semaines nous avons reçu des visiteurs de marque.

Pierre, qui lit le blog depuis 10 ans depuis le Canada était de passage dans la région avec son épouse et nous avons pu faire connaissance: C’était vraiment chouette. Pour marquer le coup j’avais préparé un hachis parmentier. Pierre, qui est Québécois, a dit que ça ressemblait à du pâté chinois, soit ce que l’on donnait dans le temps aux ouvriers chinois qui ont bâti les lignes de chemin de fer au Canada. Ca nous a bien fait rire. Nous aurions pu discuter beaucoup plus longtemps, il y avait tant de sujets à traiter ! Pierre a expérience au Japon tout à fait exceptionnelle et j’aurais pu préparer un véritable questionnaire mais plutôt nous nous sommes concentrés sur l’instant présent.

Le dimanche avant la visite ministérielle de Pierre une voiture peu commune, une mitsuoka viewt est venue s’arrêter devant chez nous. En sortent trois charmantes dames: l’épouse de monsieur Kenzaburo Iwata, une jeune disciple de 83 ans et une de leur amie.

Venir comme ça à l’improviste, c’est après réflexion une sorte de politesse. On s’excuse de ne pas s’être annoncé mais aussi cela évite à la personne à qui l’on rend visite d’avoir à se préparer… Ce qui était chouette c’est que pour la visite de Pierre je venais de faire le ménage dans le bureau !!! Lucky !!

Nous avons discuté avec ces trois dames tout à fait charmantes et très drôles. Et passé un excellent moment.

En fait cette visite n’était pas désintéressée: madame N, la disciple de 83 ans voulait me donner des livres de sa collection d’œuvres de M Iwata. Ce sont en fait les premiers numéros de son fanzine hérahéra tsushin ! de 1992…

Absolument incroyable.

Tout à fait superbe.

Comme tous ces numéros et beaucoup de livres sont aujourd’hui épuisés et introuvables il est vraiment difficile d’appréhender l’importance de l’œuvre de monsieur Iwata, cette œuvre est presque plus littéraire et journalistique qu’artistique même…

Faire la connaissance de monsieur Iwata a été un énorme fait marquant de 2024 pour moi …


Aller voir le sanctuaire des boules bleues

Aujourd’hui nous sommes allés voir le sanctuaire shinto AoDama (boules bleues), à 60 km d’ici vers le nord est. C’est dans un superbe endroit. Le sanctuaire est connu pour les sept cryptomères géants qui le protègent.

Rien que de voir des arbres majestueux comme ça, ça rend heureux ! Ca calme, et ça rappelle combien l’on est petit et insignifiant. Ca réduit la pression ..

Lorsque nous arrivons il y a des villageois assemblés qui installent le kadomatsu, la décoration du nouvel an. Ils ont l’air si heureux ! Lorsque l’on laisse les gens tranquilles dans leur élément et qu’on ne les enquiquine pas, ils tendent naturellement vers le bonheur.

Juste à côté du sanctuaire se trouve une petite boutique que nous allons voir.

Deux coupes à saké (guinomi) m’intéressent. Des deux je dois en choisir une. Elles sont identiques en forme mais chacune a certains défauts, des petites craquelures qui se sont produites lors de la cuisson de la céramique.

Quels sont les défauts que je préfère ? Ces craquelures révèlent en effet la nature minérale de la coupe et lui donnent un caractère … et sa beauté … Oh voilà qui est passionnant … la capacité, dans l’esthétique japonais, à dériver la beauté de défauts …


Noël

Aujourd’hui c’est le 22 décembre.

J’avais bien remarqué l’année dernière que, au boulot, le vice président de notre division, dans son message annuel de vœux, avait sciemment évité d’utiliser le mot Christmas

On voit comment le wokisme a contaminé les cervelles des volailles dans les entreprises … Je crains que cette année ce soit pareil … qu’il parle des Holiday mais surtout pas du Christmas … Enfin !!

Joyeux Noël à toutes et à tous!

Déblocages: La lecture en Japonais

J’ai pu réaliser récemment plusieurs déblocages. En voici un, d’abord, sur le sujet de la lecture en Japonais.


Je vis au Japon depuis plus de vingt ans et pourtant je lis très, très peu en Japonais. En tout cas, je ne lis pas en Japonais pour le plaisir, mais plutôt par nécessité. Ce qui est vraiment dommage et un finit par constituer un handicap.

Le fait que mon travail se fait tout en Anglais n’aide pas du tout. Et en plus beaucoup des infos que je consulte ou consomme sont elles aussi en Anglais, que ce soient des podcasts ou des vidéos sur youtube.


La découverte plus tôt cette année du fanzine de monsieur Iwata a aidé mon cerveau à former de nouvelles connexions. Cet été j’ai lu des recueils de chroniques qu’il avait écrites pour le Kobe Shinbun.

Donc j’avais une pile de héra hera tsushin (le fanzine en question) à côté de mon futon. Un soir que je bouquine avant de me coucher, je comprends tout d’un coup que ce héra héra tsushin que j’aime tant est un peu l’équivalent contemporain des Heures Oisives de Urabé Kenko (14è siècle). Je me suis mis alors à relire les Heures Oisives, en Français. C’est l’un de mes livres préférés et il m’a suivi partout. En le relisant avec énormément de plaisir je découvre qu’il évoque le temple de Engyo ji de Himeji (à 10 km de la maison). J’y prends tellement de plaisir que j’achète une édition de l’époque de Meiji afin d’essayer de me rapprocher un tout petit peu du sujet et de l’esprit …

Cet ancien livre décrit un ancien monde révolu. Et ces belles illustrations. La calligraphie, qui imite une écriture au pinceau et se nomme kusushimoji rend le book tout à fait inbitable au novice que je suis et resterai.

J’ai parlé des heures oisives et des points communs avec héra héra tsushin à Monsieur Iwata et ça lui a fait très plaisir …. il a même mis dans son fanzine une photocopie de mon exemplaire des heures oisives !

(magazine du 27 mai 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202405.html#top

Plus tard je lui ai aussi donné un dessin de lui et de urabe kenko dans la même maison, à des époques différentes. Il l’a mis aussi dans son fanzine.

(magazine du 2 août 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202408.html


Un autre événement c’est un workshop sur le théatre noh, dans un restaurant pas loin d’ici. Des acteurs de noh viennent nous présenter leur art, en particulier leurs instruments de musique. Au préalable nous devions, les participants, préparer un petit texte sur le noh, ce que j’avais fait avec plaisir …

Le workshop se passe très bien et à la fin nous emportons avec nous les copies des textes écrits par les autres participants. Ma première réaction -typique- était ah non je ne vais pas lire ça (trop difficile). Mais finalement une fois de retour à la maison je me mets à lire les textes écrits pas les autres participants.

En particulier le texte écrit par un participant qui compare l’histoire de la pièce de noh « hachi ki » à certains passages de la bible. Ce texte est magistral et sa lecture me donne beaucoup de plaisir.

Finalement: je me dis: hey, je peux lire des choses « compliquées » comme ça, sans avoir recours au dictionnaire… C’est comme une révélation..!


Pour tester cette « théorie » je vais chercher un roman contemporain; La Fille de la supérette (コンビニ人間, Konbini Ningen). Le texte est simple dans un contexte que je connais et ce livre finalement se laisse lire. Sur les pages je copie les mots et les idéogrammes que j’ignore.

Je lis ce livre avec plaisir. Constater que je peux lire avec un effort raisonnable un roman en Japonais me donne confiance et dissout mes réticences.

Ainsi je peux découvrir de nouveau le Japonais écrit. Et il y a vraiment des pépites à découvrir, dans les expressions et les tournures de phrases. OMG !!


Quel idiot que je suis mais mieux vaut tard que jamais; sans doute absorbé dans le travail et toutes les autres choses, ces 20 dernières années, je n’avais pas essayé vraiment de lire en Japonais.

Or, il y a tant de choses à apprendre.


En même temps, en tant qu’auteur de BD, je me renseigne sur la nécessité de créer une maison d’édition.

Je m’intéresse aussi aux librairies, au Japon. Avec la digitalisation, le vieillissement de la population, et l’accaparement des cerveaux par les smart phones, beaucoup de librairies au Japon ont fermé. En 20 ans, un tiers des librairies au Japon a fermé.

La magie encore de youtube, (cette même magie qui contribue aux faillites de librairies) m’informe que, au milieu de ce marasme, il y a des cas exceptionnels, comme par exemple une librairie ouverte 24 heures sur 24, car elle est jointe à un convenience store (konbini) Family Mart. Ce qui est fou, c’est que cette librairie n’est qu’à 40 km d’ici. Trop curieux j’attends la nuit et je vais voir….

Pour y trouver quelques romans contemporains auxquels je vais m’essayer. Il faut, en effet, continuer à apprendre…

Plier et ne pas rompre, harmonie

Article en Japonais

Je suis en phase avec l’harmonie générale qui règne au Japon.

J’apprécie chaque minute que j’y passe.

Disons plutôt que, maintenant, je réussis à moins perturber l’harmonie générale qui y règne. Je me fonds mieux dans la nature.


On a vraiment transitionné dans l’automne après un mois de septembre longtemps chaud. Les anciens confirment que les étés sont plus chauds et plus longs.

Il y a encore quelques indices de l’été… comme les pieds de tomates. et les aubergines qui continuent à donner.

Il a fait tellement chaud, avec Saki chan, on a quasiment abandonné notre projet d’agriculture nonchalante l’été.

Déjà, j’ai peu de temps, et avec la chaleur nous faisons très attention à éviter le 熱中症 – hyperthermie.

Par contre l’automne venu nous continuons et cette semaine nous avons planté des navets et radis japonais. Cependant, cette fois-ci nous utilisons une bâche en plastique pour éviter les herbes… En gros j’abandonne mes convictions ou idéologies anti plastik pour une démarche beaucoup plus pragmatik ! On évolue.


Cette semaine encore ma voisine Elisabeth, une dame vraiment formidable et si intelligente, elle est vraiment incroyable. Je l’appelle Elisabeth car elle a vécue expatriée au Royaume Uni plusieurs années et est bilingue en Anglais. Dans ma BD Retour Sur Terre je l’avais dessinée sur deux cases mais j’aurais pu faire franchement monter les oeufs en neige sur plusieurs pages, avec Elisabeth !!

Cette semaine encore donc elle m’a pris trois exemplaires de ma BD, qu’elle va ensuite redonner à un monsieur mystérieux qui vit à Okayama … C’est un amoureux de la nature, il aime beaucoup les insectes, je l’ai nommé mushiméganésensei -en ce moment apparement il s’occupe beaucoup de papillons- eh bien ce monsieur a dû offrir ma BD à une quarantaine voire une cinquantaine de personnes.

Quel honneur pour moi.

  • Je devrais aller lui rendre visite pour faire sa connaissance et le remercier
  • Il y a deux ans je lui avais adressé un délicieux gâteau allemand de noël, un Stollen, fait par un ami allemand à Tokyo, Benjamin.
  • En fréquentant et suivant de très près monsieur Kenzaburo Iwata j’ai bien compris que, en tant qu’artiste c’est bien de construire et d’entretenir une relation avec son lectorat. Iwata san après chaque rencontre envoie une carte postale ! En observant monsieur Iwata j’apprends et comprends toutes mes lacunes. Disons que si je veux devenir un créateur je dois agir et travailler comme un professionnel.

J’ai reçu les test d’impressions de mon nouveau livre.

Quand j’ai reçu l’impression j’étais un peu paralysé et au bord des larmes. le premier jour j’ai été complètement déprimé par le résultat mais le lendemain après une nouvelle lecture absolument positif et très fier …. C’est grave docteur ???

La qualité du papier et les couleurs sont vraiment top.

Le format A4 en orientation paysage est excellent.

Par contre j’ai un petit problème avec l’équilibre -l’harmonie- entre les pages de dessin style ukiyoé et les pages style BD … Mon épouse et mon ami Franck me conseillent de séparer les pages, voire d’en faire deux books. Mais je vais d’abord essayer de changer les pages style BD pour qu’elles n’étouffent pas les pages ukiyoé…

Voici par exemple la page sur le thème de la liberté.

Il faut que les deux éléments différents s’aident l’un l’autre comme des réactifs mais il ne faut pas qu’ils se dérangent. C’est une question de dosage. Ici je trouve que la page de droite (style BD) prend trop de place par rapport à la page ukiyoé.

Voici une nouvelle version d’essqi; où la page de droite est moins chargée: (j’ai encore à ajouter les dialogues en japonais, le livre sera bilingue FR JP).

Je trouve que c’est mieux. Qu’en pensez-vous ?


Samedi soir dernier nous sommes allés diner avec monsieur Kenzaburo Iwata et son associté monsieur Sako. Nous sommes allés à Anzai un petit restaurant à Himeji dans la même rue que le restaurant Le Chat Botté, tenu par Dimitri. Le chef d’Anzai est un ami d’enfance de monsieur Iwata et pour l’ouverture du restaurant monsieur Iwata à peint une immense raie. (Hiramé, en Japonais).

La raie trône juste derrière le comptoir, face aux clients. C’est superbe !!!

Vous voyez les points noirs sur le dessin ? Monsieur Iwata nous a raconté que lorsqu’il a fait le dessin, il a collé des feuilles de papier sur des planches et a fait le dessin dehors, dans son jardin. C’était l’hiver. Il est rentré chez lui prendre un café chaud. Il s’est mis à neiger. Et la neige a fait ces points noirs que l’on peut discerner.

Si vous vous promenez à Himeji vous pourrez noter par ci par là des œuvres de monsieur Iwata. Regardez bien … Son style, et le style de ses caractères sont si particuliers qu’on peut les reconnaitre facilement.

Donc pour aller dîner avec monsieur Iwata je m’étais préparé et pour faire écho au dessin de la raie j’avais mis mon T Shirt avec la plie … cela nous a bien fait rigoler !

J’ai mis mes designs de T shirts et de sacs sur un nouveau site, made in Japan. ….

je plie et ne romps pas …

Acheter un bentô à la gare

L’avion pour Seattle où j’ai trois jours de meetings cette semaine part de Tokyo, de l’aéreport de Haneda. Il y a 10 ans il y avait un direct Osaka KIX Seattle et c’était bien pratique: il suffisait alors de prendre le bus qui relie direct himeji à KIX mais le vol a été arrété un ou deux ans après notre emmenagement à Himeji.

Donc je prends d’abord le shinkansen pour aller à Tokyo et ensuite prendre l’avion. Pourquoi pas, j’aime beaucoup le Shinkansen ! Conseil aux voyageurs: voyager en première classe dans le Shinkansen. C’est tranquille, confortable, spacieux….

Au fond: le chateau de Himeji

Avant de monter dans le Shinkansen sur le quai de la gare de Himeji je vais voir la petite boutique où une dame très attentionnée vend des friandises, des bentôs et des boissons.

Je remarque que derrière elle il y a la reproduction d’une gravure de monsieur Iwata qui représente les très célèbres fêtes de Himeji. Au fond, la silhouette du chateau et devant, une foule pleine de joie et de puissance.

Je lui demande si elle connait monsieur Iwata elle me dit que pas personnellement, non; alors je lui parle de l’interview que j’ai faite de lui et lui en résume très brièvement les propos, et en particulier: faire les choses en mode ténuki (mode nonchalant) pour pouvoir les faire dans la durée.

Alors elle se met à sauter sur ses petits pieds et elle me dit:

« ‘c’est exactement ça pour moi !! je fait tout en ténuki !!! et comme ça, j’ai pu travailler ici pendant 16 ans !! »


Voila qui est merveilleux !!

Pour marquer le coup je lui achète son bentô le plus cher !!


L’aéroport de Hanéda est vraiment bien. Super propre. Il y avait d’ailleurs une émission TV qui avait fait le portrait d’une dame qui travaille au nettoyage de l’aéroport et qui avec sa façon de travailler formidable est devenue une célébrité … En cherchant le lien vers la vidéo je vois qu’elle a commencé son propre channel youtube et qu’elle a plus de 30 000 followers. Dingue ! https://www.youtube.com/@user-wy9eu7sb5o

C’était bien O bon

La semaine dernière c’était O bon.

Le O bon c’est la fête des morts ici: les défunts reviennent chez eux et les familles au préalable se sont rassemblées pour les accueillir.

Ca se déroule en trois phases, le mukaé bon (préparations pour l’acceuil des défunts), le chu-nichi (les familles sont ensemble), et le okuri-bon (les défunts repartent).

J’écris ça mais je ne l’ai jamais vraiment vécu car ma femme « ne le pratique pas » et nous sommes à 600 km de sa famille …

En pensant à ce ‘principe’ de o-bon je me suis dit que c’est quelque chose de génial. J’aimerais pouvoir revoir ma mère comme ça et qu’elle vienne nous voir à la maison ! Elle qui nous a quittés il y a 7 ans.

J’en parle à ma femme et très sérieusement elle me dit qu’il suffit que je le demande et ma maman reviendra nous voir, au o-bon. On aimerait tous pouvoir faire le o-bon et que ça marche …


Mercredi soir c’était la fête du o-bon dans le village. J’y suis allé mais n’y suis pas resté trop longtemps, à peine deux heures, car le lendemain j’avais une réunion pour le travail, très tôt, à 3h30.

Revoir les voisins et pouvoir passer du temps ensemble avec eux m’a bien touché et fait plaisir. Ils sont si gentils. Je suis toujours surpris par leur gentillesse. Je me forcerais, je crois que je n’arriverais jamais à être aussi gentil qu’eux! C’est peut-être mon côté Charentais …

J’aime bien la cuisine de la salle des fêtes. Autrefois s’y préparaient de grands repas, pendant des obsèques par exemple.

Monsieur Fuku est la; dès que j’arrive il me montre où sont les bières, Monsieur S. m’accueille, je discute avec monsieur H. que je n’avais pas vu depuis longtemps, je m’étais un peu inquiété d’ailleurs, il me raconte qu’il s’est blessé il y a quelques mois en tombant du toit du sanctuaire shintô qu’il était en train de nettoyer ….

Monsieur Fuku, dans ma nouvelle BD en préparation …

Notre prête bouddhiste préféré aussi dans la nouvelle BD en préparation

Je passe du temps avec les plus jeunes; ceux de ma génération, cinquantaine ou late fourties, ils sont regroupés autour d’un petit barbecue où sifflent les saucisses et brochettes de poulet. On prend des nouvelles. Comment vont les enfants, où en sont-ils dans leurs études, lycée, université…

Le prêtre bouddhiste du village, son temple est juste en face de la salle des fêtes, est avec nous. Il a visionné sur youtube la vidéo de monsieur iwata et a beaucoup aimé.

Un peu plus tard vers 1900 heures plus de monde arrive, les familles et beaucoup d’enfants. Alors commence vraiment la fête, avec la musique, le tambour japonais et les danses … Il y a beaucoup d’enfants, peut-être une vingtaine d’enfants.

Le directeur de la banque postale arrive, encore dans son superbe costume, il rentre du travail et est passé nous voir directement. Quelle classe ! J’aurais du le prendre en photo …

Je me dis c’est bien précieux ces moments. La population du village continue de baisser comme partout au Japon, malgré quelques arrivées de nouveaux, et qui sait encore combien d’années on pourra continuer à avoir une belle fête comme ça!

La vidéo de l’interview de M Iwata est en ligne !

Ca y est la vidéo de l’interview de monsieur Iwata est en ligne.

Pour rappel: C’est un artiste qui vit à Himeji et produit des gravures sur bois mais a également écrit de nombreux livres. Il écrit également un magnifique fanzine; le hérahéra tsushin https://www.hera-hera.net/nikki.html

Faire le montage et ajouter les sous titres en français a pris beaucoup de temps mais je voulais vraiment vous faire découvrir et rencontrer ce personnage et artiste formidable.

Dans l’interview vous constaterez qu’il est plein d’humour.

Si, lors d’un voyage au Japon, vous souhaitez voir ou même acquérir ses œuvres, contactez moi et je pourrai vous guider vers sa galerie – musée, à Himeji.

Si vous avez des commentaires ou des questions pour monsieur Iwata, n’hésitez pas à le mes envoyer en commentaire sur l’article ou sur youtube et je les lui transmettrai.

Fin des vacances

Article en Japonais https://wakametamago.wordpress.com/2024/07/30/%e5%85%88%e9%80%b1%e3%81%af%e4%bb%95%e4%ba%8b%e3%82%92%e4%bc%91%e3%81%bf%e3%81%be%e3%81%97%e3%81%9f/

Fin d’une semaine de vacances et demain c’est retour au taff. Bon comme le taff c’est à la maison et que je n’ai pas besoin de voir mes chers collègues que j’adore en vrai, le retour au taff devrait se faire tranquillement.

C’est que j’ai encore besoin de mon salaire pour rester cash flow neutral. Les rendements de nos petits investissements ne permettent pas encore de couvrir toutes nos dépenses courantes, et d’être cash flow neutral. Donc je dois continuer à travailler.

Les vacances nous sommes restés à la maison et c’était formidable. A part une journée où nous sommes allés sur la côte nord, sur une belle plage de la mer du Japon et c’était vraiment cool de nager. L’aller retour se fait facilement dans la journée. Sur le retour nous sommes passés par la ville de Izushi, où l’on a découvert un beau fabricant de saké.

Sinon pendant les vacances j’ai passé beaucoup de temps à jardiner, à ranger du bois; cuisiner; alternant ratatouilles et burger (en testant les divers mélanges; viande et tofu ou viande et tofu et aubergine), à dessiner, et puis finalement faire l’éditing vidéo, pour la vidéo d’entretien avec monsieur Iwata. Bref, tous les trucs que j’aime.

Côté jardinage les tomates commencent juste à donner. Certains légumes vont peut être se rattraper en aout. Saki chan m’a informé par contre qu’un animal mystérieux a mangé toutes les feuilles de nos patates douces. Il m’a dit ça en rigolant; et je l’ai écouté … en rigolant !! On ne prend pas cela trop au sérieux.

Les nuits sont chaudes mais les matinées offrent une trêve … on doit être à 28 degrés … faudra que je vérifie. L’été au Japon se lever très tôt à quatre heures permettra de passer trois heures agréablement, dehors, dans une fraicheur relative. On peut aussi profiter de beaux levers de soleil.

Au sujet de mon prochain projet de livre j’ai quasiment fini la première phase, c’est à dire tous les dessins.

Je me dis que le plus dur a été fait. Je suis super fier de ça. Je commence donc la deuxième phase avec la vérification des textes (la BD sera bilingue Français Japonais) et des petits ajouts et des corrections.

Par exemple sur une page où j’évoque que l’on se construit à la manière d’un forgeron qui s’assemble lui-même avec ses expériences, j’ai ajouté le portrait de Pierre N qui suit le blog depuis très longtemps et qui; forgeron de son métier m’a donné beaucoup d’indications techniques pour dessiner une forge japonaise traditionnelle.

Cette deuxième phase pourrait durer indéfiniment, c’est comme affûter la lame d’un outil… mais permettra d’apporter une cohérence au tout, et de garder un bon équilibre entre le drôle, le léger, et le sérieux.

Au sujet encore de M Iwata, je l’ai retrouvé la semaine dernière, il interviewait dans un restaurant à 10 km d’ici un ornithologue émérite qui fait des photos incroyables. Il se consacre aux échasses blanches. セイタカシギ

Entretemps je suis passé à la bibliothèque du village et ai « réservé » six livres de M Iwata, qui étaient dans d’autres bibliothèques de la ville de Himeji. Les livres sont arrivés le lendemain à la bibliothèque du village et je suis donc allé les chercher. C’est toujours formidable de voir comment ces services fonctionnent parfaitement au Japon. J’arrive à la bibliothèque et deux charmantes dames m’appellent ha monsieur wakamé tamago nous avons vos livres !! Les livres que j’ai empruntés sont magnifiques et donnent un bon aperçu de la quantité d’œuvres, et de dessins que monsieur Iwata a réalisés !!! C’est vraiment impressionnant. Cela m’aide pour mes commentaires sur la vidéo.

Ces vacances nous avons apprécié un quotidien répétitif dans le calme avec une constance dans les ingrédients: un chat, une casserole pour faire mijoter des trucs dehors, et pourquoi pas une petite bière bien fraiche. C’est tous ces petits bonheurs que l’on peut ramasser avec un filet à papillon ….