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Une semaine riche en événements

Côté boulot la semaine dernière a été assez chargée avec la présentation annuelle des budgets. Je fais ce job actuel et les budgets depuis 12 ans mais chaque année le contexte est différent et les chiffres augmentent à chaque fois.

La présentation se fait en deux fois, la première à un VP (vice président) mercredi à partir de 4 h du matin puis la deuxième à un CVP (corporate vice president), le vendredi à une heure du matin.

Les deux présentations se passent bien. Même si je suis rodé, à ce niveau, les senior executives, car ils ont accès à toutes les informations du business, sous tous les angles imaginables, ont le don de poser des questions tout à fait inattendues … donc il y a toujours une dose d’adrénaline.

La première réunion le mercredi finit bien et même plus tôt que prévu, à 4 heures trente du matin. J’en profite pour foncer dans mon camion et rouler 8 minutes dans la nuit, attention aux chevreuils sur le bord de la route, pour filer jusqu’au convenience store du village (ouvert 24 heures sur 24) … pour acheter une copie du journal de Kobé.

Le journaliste m’avait prévenu que l’article sur CONTINUER ma dernière bande dessinée paraitrait mercredi. Autant dire que, entre les présentations pour le boulot, et cet article qui doit sortir ma tête est entièrement pleine, même qu’il en coule de par les oreilles.

https://www.kobe-np.co.jp/news/himeji/202503/0018794846.shtml

Et en effet il y a écrit un article énorme ! sur toute une demie page. Je suis super content…

Le titre d’ailleurs a plein d’impact … un travail global (international) et un BD super locale … ça m’a fait bien rire! il a fait mouche …


Plus tard, mercredi encore, deux artisans viennent installer des doubles fenêtres dans ma maison-bureau. En fait on laisse les fenêtres existantes et épaisses comme une feuille de papier de cigarette, mais on installe, côté intérieur, de nouvelles fenêtres, en supplément. C’est pour un peu mieux isoler la maison, car l’hiver on s’y pèle trop les vouilles … Le deuxième step sera éventuellement d’y installer un petit poêle à bois.

Si il n’y avait pas de contrainte d’espace, j’y ferais installer une cuisinière à bois, comme celle qu’il y avait chez ma grand-mère Hélène à Saint Félix dans les charentes … pour moi c’est un souvenir d’enfance, ce gros engin où l’on fait du feu, il y a des chevillette, des bobinettes et dès fois il en sortait une magnifique tarte aux prunes ! Ces souvenirs d’enfance sont inscrits profondément dans la mémoire…

Ca devait être un truc comme ça:

Si on me disait … tu gagnes au loto, tu veux une lambo ? non; je veux une vieille cuisinière à bois !!!

Ce serait cool, je pourrais faire cuire des tartes pendant que je fais mes présentations de budgets aux VPs …. Attention à que ça ne brûle pas ….

Les deux artisans font un super boulot. C’est une tâche délicate, car la maison est ancienne, et elle penche .. tout est un peu de travers .. ça n’est pas évident, et ça prend toute la journée.


La deuxième présentation le vendredi s’est également bien passée.

Je m’étais couché la veille à sept heures du soir, dormi comme un bébé, pour me réveiller à minuit pour la réunion avec le CVP cette fois. Continuant à travailler jusqu’à 8 heures du matin j’ai pris une énorme pause et suis allé travailler tout le reste de la journée dans le jardin c’était absolument magnifique. Il fait encore froid mais je prépare quelques semis, j’arrange des petits trucs… j’observe les coccinelles … les araignées ont la pêche …

Tout ce monde bien réel …

Plus tard dans l’après midi monsieur Ohino dont je parlais dans l’article précédent est passé à la maison m’apporter du riz qu’il a produit – sans labour, sans produit en cide – je lui en achète deux kilos, j’ai hâte de le gouter. C’est peut être comme le riz que jes gens mangeaient autrefois. Je ne comprends pas tout ce qu’il raconte; cependant…. C’est pas grave; j’ai l’habitude …

Et j’aimerais bien; cet été, aller voir sa rizière observer et prendre des photos … il doit y avoir plein d’insectes, de grenouilles … des serpents … ce doit être magnifique …

On prend le thé, il est venu avec son épouse et son jeune fils, à qui je montre un album d’astérix, le domaine des dieux .. ça a l’air de l’intéresser.


Récolter et consommer du makomo

Makomo. Une plante dont je n’avais jamais entendu parler. Un jeune agriculteur à 15 km d’ici en a planté dans sa rizière. Il y a même eu une petite fête organisée, en mai, et avec quelques dizaines de personnes, nous y étions allés, pour planter du Makomo. Ca se plante comme du riz.

C’était la première fois que je m’aventurais dans une rizière inondée. La sensation d’être les pieds dans l’eau, de s’enfoncer et de glisser dans la boue et de sentir le sol dur au fond c’est presque magique…

Tout ça c’est Reiko vraiment une personne formidable et pleine de créativité qui a monté cet évènement. Elle connecte les idées et les gens, car établie dans le même village que l’agriculteur elle monte une école d’agriculture et de noh. J’ai pu participer modestement puisque j’ai fait le dessin que cette école utilise.

Bref, la semaine dernière nous nous sommes retrouvés dans la rizière pour cette fois récolter le makomo.

Ce makomo, on peut traduire par riz sauvage. Or, ici interviennent les dieux, car par l’effet d’un champignon la tige du makomo va enfler et produire une tige blanche; gonflée et tendre, qui se consomme.

Ici un extrait de wikipédia pour prouver que je ne suis pas fou:

 mais pour la production d’un légume particulier : ses tiges enflées par les galles causée par un champignon du groupe des charbonsUstilago esculenta. Lorsque le champignon envahit la plante-hôte, il provoque une hypertrophie, augmentant la taille des cellules et leur nombre. L’infection par le champignon Ustilago esculenta inhibe la floraison de la plante et interdit la mise à graines de sorte que la plante doit être reproduite par multiplication végétative grâce à ses rhizomes. Les nouvelles pousses sont infectées par les spores présentes dans le milieu environnant, qui est généralement une rizière6.

Les tiges enflées sont récoltées comme légumes appelés gau-soon et kal-peh-soon6 (également, gau sun et kah peh sung)7 et jiaobai en Chine8. Leur nom japonais est makomotake9.

Aller dans la rizière on est entouré des ces tiges très hautes et on oublie rapidement le monde alentour. Les pieds dans l’eau on observe ce microcosme différent. Les araignées. Les grenouilles. C’est superbe. Parmi les tiges on cherche celles qui sous l’effet du champignon montrent cette protubérance blanche, on la coupe.

Rien n’est perdu avec le makomo. Arrivé à la maison on récupère ces parties blanches. Elles font penser un peu au salsifi et à l’asperge. Mais on garde aussi les grandes feuilles car séchées au soleil on peut les passer dans une grande marmite comme lorsque nous préparons le thé: on obtient une infusion délicieuse et sucrée.

Pour cuisiner le makomo on a essayé plusieurs façons différentes; cuit avec le riz, ou bien en poêlée avec du beurre.

Un vrai régal.

Lorsque en mai nous avons planté le makomo.

La rizière avec le makomo, pas encore récolté

Biotope vivant

Récolte

Récolte

L’agriculteur coupe les tiges récoltées

On voit bien les protubérances blanches…

Mais à la maison on récupère les longues tiges

Que l’on fait sécher au soleil. Puis je les passe dans une marmite

Et avec cela nous pourrons boire du thé de makomo!

Premier essai de cuisine avec les « choses blanches », à la poêle avec du porc

Un régal

Vous pouvez suivre l’agriculteur sur instagram et trouver plus de photos: https://www.instagram.com/yauchishizennouen24/

Intelligences Humaine et Artificielle

Article en Japonais

Mercredi c’était, dans un restaurant du coin, mon interview par Iwata Kenzaburo.

Ca s’est très bien passé et ce fut l’occasion de faire de nouvelles connaissances, dont une lectrice qui avait commandé ma BD en version française et japonaise il y a deux ans: c’est une chanteuse soprano qui a étudié en France et maîtrise parfaitement le français.

Quelle belle rencontre! Elle m’a offert un de ses CD, un CD de chansons où elle chante en japonais et en français des chansons d’Emile Jacques Dalcroze, un compositeur suisse. C’est absolument superbe. Le CD maintenant tourne en boucle dans mon camion (je n’ai pas d’autre lecteur CD sinon)…

D’autres rencontres, avec un chasseur professionnel que monsieur Iwata avait interviewé il y a quelques mois. Et puis un gars très sympathique qui comme moi a quitté Tokyo mais travaille en remote pour une boite dans l’IT. Et enfin Benoît, un musicien burkinabais.

Ces interviews; dans le restaurant, l’assistant de monsieur Iwata prend des notes et les publie ensuite dans le fanzine hérahéra.

C’est vraiment bien organisé.

On commence par un petit morceau de musique; joué au koto par une collégienne du village.

Puis on fait l’interview, pendant 30 minutes.

Autre petite pause musicale, avec un couple de musiciens du village. Leur chanson est très drôle et mélange texte et chants d’oiseaux. Vous pouvez les suivre sur Spotify: https://open.spotify.com/intl-fr/artist/3M6fq1I66LVV44BCrtIWa2?si=C9REeL8UTWOHRvUAf00owg

Puis encore 30 minutes pour continuer l’interview… Et c’est fait.

Ensuite tout le monde rentre chez soi…. ce processus de rentrer chez soi … prend une heure, car tout le monde préférerait rester plus longtemps, plutôt que de rentrer chez soi !!!

Bref: c’est merveilleux. Cet événement allie intelligemment tous les sens, la musique, le langage; le contact humain, la beauté puisque le cadre est fleuri et magnifique. C’est vraiment très beau.

Dostoïevski a écrit que la beauté sauvera le monde et c’est vraiment ce que l’on a senti.


Dans le jardin les choses suivent leur cours. Je pourrai bientôt récolter les pommes de terre. Les haricots grimpants sont sur leur fin. J’ai remarqué que des petites guêpes aiment bien y établir leur nid, ce qui est finalement une mauvaise idée car avec le vent les longues tiges des zaricots peuvent plier et se renverser: exposant alors le petit nid au soleil et à la pluie ! Ainsi j’ai remarqué dans les zaricots plusieurs nids de guêpe qui ont finalement été abandonnés, car exposés à la pluie …

Il fait tout de même moins chaud que d’habitude et les légumes progressent plus lentement.

Cette année aussi nous faisons pousser des légumes dans le champ de Sakichan et nous voyons la même chose, un développement assez lent des taro, et des patates douces.

Pour faire joli et faire plaisir aux oiseaux nous avons aussi planté une centaine de tournesols.


En suivant les événements mondiaux je pense à l’importance d’avoir une exit strategy, une stratégie pour se sortir d’une situation difficile.

La guerre en Ukraine traine en longueur. Il semble que les russes avaient une exit strategy au début des hostilités car un traité de paix a failli être signé au tout début de la guerre mais les US ont insisté pour que cela ne se fasse pas …. et donc cette porte fermée, l’exit strategy semble inexistante: la guerre va durer encore combien de temps?

Macron dit envoyer des militaires français pour entrainer des pauvres ukrainiens quinquagénaires ou adolescents. Les entrainer à quoi ? à de faire sauter sur des mines ? Il devrait plutôt chercher à se désengager le plus possible et chercher des moyens de désescalade, pour une exit strategy. Macron fait cela par calcul politique mais il sous estime le possible prix à payer.

Chirac avait vraiment été très bon lorsqu’il avait dit non à la deuxième guerre du golf. Finalement dans cette affaire ukrainienne les deux chefs d’état les plus malins sont Erdogan et Orban…

On peut se demander aussi si Israel a une exit strategy …

On voit tous ces événements qui se répètent. Les dirigeants politiques ayant une vraie compréhension des événements et des enjeux sur le moyen et long terme semblent faire exception, sera-t-il possible un jour de remplacer les médiocres par une intelligence artificielle ?

(au sujet de Macron, pour autant, il maîtrise le sujet d’exit strategy; son mariage avec Brigitte le démontre; qui sait d’ailleurs, peut-être ne s’est-il jamais aventuré à l’intérieur)


Donc ce concept d’exit strategy. Cela s’applique à moi aussi …. J’ai le même boulot depuis 17 ans … incroyable !! Quelle est mon exit strategy. Ma cheffe elle prend sa retraite, elle a 67 ans. Et elle m’a posé la question la semaine dernière à savoir que quand je pense m’arréter… Elle doit sentir mon manque de motivation parfois … Bien sûr au Japon même comme ailleurs le système des retraites va juste s’évaporer dans les airs, comme les volutes de tabac des Gitanes de Serge Gainsbourg … à défaut d’être un fumeur de havanes …..

A moi aussi il me faudrait une intelligence artificielle pour bien me conseiller … remplacer mes rorones …


Côté projet galerie, je fais des petits progrès, j’ai fini un banc, et puis monté un petit muret pour éviter des chutes …

Les pieds du banc … un cryptomère qui était tombé dans notre montagne …

Je remets aussi en état une partie du sol … Ils ont vraiment fait cette grange avec les moyens du bord ! Mais ils n’avaient peut être pas le choix. Et finalement ça a très bien tenu donc pourquoi s’enquiquiner.

Plusieurs petites choses pêle-mêle

Avec mon voisin et ami Saki chan on se retrouve tous les lundis matins pour faire le point. Nous étions devant un petit feu, dehors et regardions le soleil se lever pas à pas, sur la vallée. Avec son chien cha cha.

A un moment on a parlé démographie; quiconque vit au Japon est conscient de l’énorme changement qui s’annonce avec le manque d’enfants dans le pays… on consulte le web qui nous confirme que la population du Japon en 1850 n’était que de 32 millions… aujourd’hui 125 … eh bien on “risque” de retourner vers les 32…

Quelques notes sur des choses apprises ou consultées récemment:

  • La vie du Père Michel Jaouen sur lequel je souhaite me renseigner un peu.

« Le Père Michel Jaouen (1920-2016) : « Démerdez-vous pour être heureux ! «  » on https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/le-pere-michel-jaouen-1920-2016-demerdez-vous-pour-etre-heureux-6708208

  • Un podcast écouté à moitié mais non moins intéressant, par Sam Harris sur l’hubris et le chaos de la politique étrangère américaine et occidentale, avec Rory Stewart
  • Et puis finalement j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt l’interview de Poutine par Tucker Carlson. Sur le sujet de Poutine et de la guerre en Ukraine j’observe que j’ai personnellement changé d’avis plusieurs fois… Il est clair que la pauvre Europe comme un poulet sans tête; et les anglais les premiers, s’est laissée embobiner dans un gros merdier … sans parler des pauvres moujiks ukrainiens et russes qui paient le prix fort; celui de leur vie …

D’ailleurs “avoir un avis” sur la chose ne veut pas dire … grand chose … la guerre a commencé et elle continue; et on ne sait pas quand elle va finir.

Cela fait penser au célèbre tableau de Brueghel, la parabole des aveugles; un aveugle en guide un autre pour former une longue procession et tomber tous ensemble dans la fosse à purin. C’est exactement ce qui s’est passé, chaque antagoniste s’est laissé guider par un autre, et tous … sont aveugles ….

A retrouver dans l’évangile selon St Matthieu; 15: “Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse.”

Tout le monde est-il perdant ? je me dis que les US jusqu’à maintenant ont fait de très bons deals en donnant leurs vieux stocks et en équipant de nombreux pays européens avec leur matériel militaire dernier cri… les affaires continuent. Par contre ils perdent beaucoup en crédibilité. Les US essaient désormais et péniblement de se désengager en limitant leurs soutien à l’Ukraine … le Japon, la Corée du Sud qui dépendent tant des US pour leur défense vont prendre note … juste quelques années après la débandade en Afghanistan ça fait beaucoup…

Côté jardin, on sent la fin de l’hiver se rapprocher et on commence quelques préparations dans le jardin. On a d’ailleurs l’année dernière installé des structures permanentes dans le champ de Saki chan, l’idée étant d’être le plus efficace possible … c’est à dire de ne pas avoir à nous occuper à chaque saison installer et retirer les filets; tissus, supports … toute la petite logistique …

Ces structures permanentes forment des cellules métalliques qui protègent éventuellement des chevreuils et aussi servent de support aux haricots et concombres etc … L’été on peut ajouter une toile plastique pour protéger les tomates de la pluie et des corbeaux…

Donc samedi nous débroussaillons et déposons du fumier de vache. Histoire d’être prêts pour planter des trucs, plus tard.

Nous faisons ensuite un civet de chevreuil, un chevreuil a été pris la semaine dernière par monsieur H et il m’en a fait donner de beaux morceaux. Je fais le civet dans le dutch oven, et le résultat est excellent.

A noter que après avoir découpé la viande il y avait quelques déchets que j’ai posés sur une pierre au milieu de la rivière et bien comme prévu cinq minutes plus tard tout à disparu, les corbeaux ont tout de suite repairé l’aubaine… (j’avais fait une video similaire).

Plus tard encore je raconte à Saki chan cette histoire avec les corbeaux, comment presque par magie ils arrivent à détecter des morceaux de viande de façon instantanée … comment font-ils, car dans notre hameau il n’y a qu’un couple de corbeaux, ils couvrent donc un large territoire ….

Saki chan me raconte alors que il y a quelques années, lorsqu’il avait des poules “boris brown” et qu’il pouvait les laisser en liberté dans son atelier les corbeaux étaient à l’affut et dès qu’ils entendaient une poule chantonner après la ponte d’un œuf, ils se ruaient pour essayer d’emporter l’œuf … il aurait vu plusieurs fois un corbeau s’envoler, avec un œuf dans son bec.

Fin de l’abondance ? Fin de l’insouciance ?

J’aime bien ce ton théâtral et cette dramatisation dans la bouche du président français:

Nous assistons à une grande bascule et un grand bouleversement [Voir le point 2 ci-dessous] (…) nous vivons la fin de ce qui pourrait apparaître comme une abondance« , a déclaré Emmanuel Macron avant d’ajouter : « C’est la fin de l’insouciance

[https://www.rtl.fr/actu/politique/emmanuel-macron-lance-la-rentree-politique-c-est-la-fin-de-l-insouciance-7900178709]

  1. Ici (et partout ailleurs) le jardin et les choses qui continuent à y pousser toutes seules apportent une contradiction qui rassure; certes, le monde peut partir en nouilles, on peut se mettre d’accord sur ce point mais cela n’empêche pas le jardin; les insectes, les vers de terre et les légumes de faire leur boulot. Il faut sur la terre les pieds garder. Ne pas céder à la panique.

2) Le grand bouleversement qu’évoque Emmanuel, les spécialistes appellent ça, dans leur jargon, le « retour de bite ».

Un peu sur le même sujet: dans ces temps incertains, où même les leaders politiques semblent céder au pessimisme j’ai trouvé un indice, comme laissé par le Petit Poucet; vers une solution possible…. dans le supermarché de la ville voisine: un sac empli de grosses saucisses … et qui porte l’étiquette

Le Sac de la Joie お楽しみ袋!!

Voilà ne nous laissons pas abattre; ni tromper pas les messages et … la solution d’ailleurs que je devrais m’appliquer : ne pas lire les niouzes !!

C’était un dimanche …

Un dimanche bien rempli.

A regarder les photos que j’ai prises on peut suivre ce que nous avons fait …

Ecrit un article sur le blog en version japonaise sur mon ami Mariano, qui vit pas trop loin d’ici dans la région de Shimane à la campagne aussi. Mariano est musicien et j’y parle de sa musique merveilleuse.

Aux lecteurs du Japon nous proposons un bundle ‘que font les français dans la campagne japonaise’: une BD Retour Sur Terre en version japonaise (失われた田舎暮らしを求めて) et un CD de Mariano pour 2500 Yens. Adresse du site de Mariano; https://safe-and-sound.jimdosite.com/

Ensuite je pars retrouver Sakichan, il est 7 heures du matin. On prend un café dans son atelier et je plante dans notre champ une cinquantaine de pieds de cacahouètes.

A ce moment il y a … je ne sais pas comment il s’appelle mais c’est un habitant de la vallée .. peut être qu’il s’appelle shu chan; on le voit ici en chaussettes, c’est parce qu’il vient de bosser dans sa rizière… Il me raconte pas mal de trucs sur le fait que 1 faire son riz ne lui revient pas moins cher que s’il devait l’acheter 2 autrefois on semait le riz au moins un mois plus tôt qu’aujourd’hui et 3 que le riz aujourd’hui est bien meilleur qu’autrefois.

Il me demande si on fait du riz en France, et dans mon cerveau, au fond à gauche en prenant l’escalier qui mène aux souterrains je me souviens qu’on produit du riz dans la région de la Camargue ?? Je n’en sais pas plus.

Ensuite je rentre à la maison. et je pars avec ma chère épouse que j’aime tant et nous allons acheter des oeufs bio. C’est à quinze kilomètres au nord, et ces oeufs sont si bons que ça vaut le coup. Au début dans le camion je mets des chansons d’aznavour mais je sens que la patience de mon épouse est limitée et à un moment je switche sur paul simon.

Sur le chemin du retour nous passons par ce petit sanctuaire shinto.

Puis nous allons faire une pause dans un café très sympathique, où ma BD est en vente. J’ai d’ailleurs fait une petite BD sur ce café, pas encore traduit en français, je l’ai faite directement en Japonais ... l’article est ici.

Puis; retour à la maison. Jardinage. Je récolte des chou fleur et les prépare. Bois du thé.

En fin d’après midi pour le diner on se fait griller des choses de la mer: crevettes, poisson et calamar … avec un petit saké fait dans le village … C’est super bon !

Une journée paisible à la campagne

Ce fut un dimanche bien productif mais tranquille aussi. Qu’il est bon de s’affairer au jardin. J’ai planté quelques pieds d’épinard et nettoyé des rangs de légumes, retirant les ‘mauvaises herbes’.

Le jardin est encore plein de choses plantées avant le début de l’hiver. Chou, Chou chinois (hakusai), brocolis … Mais je commence à planter de nouvelles choses aussi.

La nature se réveille juste. On voit des coccinelles. quelques araignées mais pas plus. D’ici quelques semaines tout va se remettre à grouiller.

S’occuper de la terre. Faire pousser des légumes.

Les joies simples et universelles du jardinier.

Je pense aux Ukrainiens qui devaient faire pareil, bien tranquilles, dans leur campagnes ou leurs datchas; choux, patates, pareil … et puis tout d’un coup tout est foutu et a sombré dans la violence et le chaos.

Après le jardinage je fais quelques brochettes de poulet. J’ai laissé la viande mariner depuis la veille dans un mélange magique; sel; huile d’olive, ail et oignon, yogourt, épices indiens (garam masal punjabi) et red chili…

C’était assez réussi.

La Pizzeria du village et des pommes de terre

Si on m’avait dit un jour, que la Russie attaquerait l’Ukraine et y enverrait son armée et se mettrait à y bombarder les villes je ne l’aurais, franchement, pas cru. Voila un événement terrifiant!

Bon, si on m’avait dit dans les années 90 qu’un jour la France enverrait des soldats en Afghanistan je ne l’aurais pas cru non plus.

Difficile d’imaginer les conséquences de ce qui se passe en Ukraine.

Je pense à tout cela ce samedi matin mais je n’arrête pas de penser à ce qui se passe la bas depuis que tout a commencé la semaine dernière. Beaucoup de tristesse pour les Ukrainiens et les Russes.

Aujourd’hui on sentait l’arrivée du printemps et j’en ai profité pour planter des pommes de terre. Quel bonheur de pouvoir travailler dans un champ, toucher la terre. Et vivre en paix.

Comme je l’écrivais plus tôt; je me lance dans un nouveau projet de bande dessinée, des petites histoires sur une page, qui se déroulent dans le village. Je me dit que cela peut peut être « aboutir » à quelque chose.

Ici dans cet épisode que j’ai fini juste avant d’aller planter les patates je raconte comment les animaux du village, vont s’acheter des pizzas. Qui n’aime pas les pizzas. Surtout qu’il y a une pizzeria dans le village!

Ah zut ! pas encore traduit en Français! (je fais ces histoires courtes directement en Japonais)…

J’ai imprimé cette petit histoire et l’ai apportée à monsieur K qui tient la pizzeria.

Il était juste en train de faire un feu pour commencer à chauffer le four à pizza.

On discute de la situation en Europe et on se dit: ben merde si plutôt que de dépenser des milliards pour distribuer des missiles anti char aux ukrainiens, si, à chaque soldat russe on offrait 10 000 dollars et un aller simple pour les US ? Problème résolu ! N’importe quel job aux US est beaucoup mieux que ce que leur offre l’armée russkof, c’est sûr !

Récolter topinambours, cacahouètes et gingembre

Ce samedi avec Saki chan (lui aussi est dans la bande dessinée retour sur terre) nous nous retrouvons le matin dans son atelier.

Petite canette de café autour du feu.

Et puis; armés de bêches nous allons dans le champ adjacent pour y récolter des merveilles.

En l’occurrence quelques topinambours. C’est la première fois que nous en faisons. On est curieux de voir quelle gueule ça a.

Ensuite nous passons une bonne heure à récolter les cacahouètes.

Ca a bien poussé. La terre est bonne. On discerne dans quelques mottes tous les petits tunnels laissés par les vers de terre. La terre est bonne et cède facilement sous les avances délicates de la bêche.

On met les cacahouètes dans un vieux seau.

Le seau doit dater d’avant guerre dit Saki chan.

Le seau appartenait autrefois au village, car le nom du village y a été tracé au pinceau, dans une belle calligraphie d’ailleurs, et ce qui est caractéristique c’est que les caractères ont été tracés de droite à gauche, ce qui était l’usage courant jusqu’à la guerre.

Lire « ichi no tani » qui est le nom de la vallée. Se lit ici de droite à gauche

Aujourd’hui cette écriture de droite à gauche se retrouve encore pour les noms de bateaux et parfois de camions. Sur les camions c’est marrant car parfois le nom de la société de transport est écrite avec les caractères romains, mais de droite à gauche !

A la vue de ce seau antique commence une discussion, on continue à récolter les cacahouètes mais je dis tiens ce seau a pu appartenir au père du chef du village actuel !

Saki chan se rappelle de son prénom, tout droit sorti d’un film de samurai ou d’une pièce de kabuki. Quel nom ! lui dis je ! Et je l’ai oublié …

Il est courant même aujourd’hui d’inclure dans le nom de ses fils un numéro. Ce numéro indiquant leur ordre de naissance.

Saki chan regarde la quantité de cacahouètes et il dit: autrefois y avait pas d’électricité… les gens faisaient des gosses et des gosses, ils n’avaient rien d’autre à faire… malgré la pauvreté à l’époque …

et il ajoute mais bon à force de faire des gosses quand les gens décidaient d’arrêter d’en faire souvent si c’était une fille la dernière, ils l’appellaient  »Tomé » (s’arrêter).

Voyez qu’à discuter pendant la récolte des cacahouètes on peut apprendre des trucs.

Les cacahouètes finies nous allons récolter du gingembre.

Couverture pour ‘Retour Sur Terre’; nouvelle version

J’ai bien réfléchi à tous vos commentaires et feedbacks sur la couverture de la bande dessinée Retour Sur Terre.

Tous vos commentaires m’ont bien permis de réfléchir et de revoir cette couverture ….

Qu’est ce que j’ai changé ?

J’ai retiré mon pseudo wakame tamago de la capsule (commentaire de Pierre P)

Les flammes autour de la capsule spatiale … C’est vrai je voulais exprimer de la violence quand je les avais dessinées. J’avais sans doute un boost de testostérone ….

Je les ai remplacées par des fumées bleues, comme des fumées de vapeurs, beaucoup plus pacifiques …. Moins menaçantes ! (commentaire de Didier M sur l’aspect vraiment menaçant de la capsule: ‘‘la capsule de rentrée atmosphérique enveloppée de ses flammes représente clairement une menace létale qui pèse sur l’apparente quiétude de cette belle région.  »)

Petit détail j’ai ajouté des rangs de salades et d’haricots dans le champ en bas au centre…. dans le jardin de madame T.

J’ai remis TOKYO la station spatiale, mais cette fois elle est plus petite, et coloriée en gris elle devrait moins sauter aux yeux à la première vue (commentaire de Pierre N)

Le commentaire de Daniel A où il disait en gros de faire à l’essentiel: le village, pas de capsule m’avait beaucoup surpris et intéressé. En effet; rien ne vaut la simplicité. Surtout pour la couverture d’un book ! mais je me dis que cette capsule apporte un côté drôle, étrange, un peu burlesque. D’autant que, la capsule apparait vraiment dans la BD. Même si c’est très bref.

Je peux pas m’empêcher d’ajouter des petits détails

C’est un peu obsessionnel. Mais j’adore ajouter des petits détails. Je prends vraiment beaucoup de plaisir à ajouter ces petits détails. C’est peut être ce que je préfère. J’ai été traumatisé par la coccinelle de Gotlib !

Sur la couverture comme j’ai retiré le nom wakamé tamago de la capsule il y a un peu de place et j’ajoute des trucs …

J’avais ajouté une pelle et une hache mais je complète avec ….

C’est quoi ça ?

Pour ceux et celles qui ne lisent pas le Japonais; pouvez vous deviner ce que c’est ?

Je pense être fini sur la BD. J’ai fait plus d’une centaine de corrections en août et ce week end a été super productif ….

Cette semaine je vais donc commander une nouvelle impression d’essai c’est le third shot, et si tout va bien ce sera définitif. Enfin, rien n’est jamais définitif!

En tout cas merci encore pour votre suivi, celà me donne beaucoup de courage.