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Le noyer et le chat
Il y a dix ans j’avais planté un noyer dans le jardin. Placé à quelques mètres de la rivière il avait très bien poussé. Seulement une fois cependant, il avait donné des noix, j’en avais fait un article.

Mais à la fin de l’été dernier il a tout d’un coup perdu toutes ses feuilles, et ce printemps on a eu beau attendre en espérant: rien. pas de bourgeon, pas de feuille…. rien du tout.

Je l’ai coupé.
J’ai remarqué après l’avoir découpé un petit trou dans le tronc; très certainement l’œuvre d’un capricorne… Voila la raison de la mort soudaine du noyer.

D’ailleurs il y a un coquin qui se balade la ….

Le donner à manger à notre poêle à bois calcifier ça aurait été un peu trop triste, alors pour garder un contact avec le noyer j’en fait une paire de baguettes (des grandes baguettes, pour cuisiner) et une spatule.



Je passe ainsi trois bonnes heures silencieuses avec le noyer, dont le bois continuera à nous tenir compagnie….
La saison des pluies est officiellement terminée et il a commencé à faire chaud. Notre chatte Minou n’est pas rentrée à la maison pendant trois jours et nous nous sommes inquiétés.
Elle est rentrée; très frêle, très fragile. Elle a dû se déshydrater, perdant un quart de son poids !
Où a-t-elle passé ces trois jours. Était-elle bloquée quelque part, pas exemple dans la grange d’un voisin, on ne le saura jamais car elle nous ne le dira pas !
Mais quel soulagement de la savoir de retour…
Minou elle est très sauvage mais on voit qu’elle comprend et anticipe nos pensées … et moi aussi je comprends ce qu’elle veut … peut-être est-elle la réincarnation d’une princesse, une aristocrate… Notre autre chatte Scotch elle est très différente, c’est plutôt comme si elle était une extra-terrestre, et venait directement de l’espace.
Fin des vacances
Article en Japonais https://wakametamago.wordpress.com/2024/07/30/%e5%85%88%e9%80%b1%e3%81%af%e4%bb%95%e4%ba%8b%e3%82%92%e4%bc%91%e3%81%bf%e3%81%be%e3%81%97%e3%81%9f/
Fin d’une semaine de vacances et demain c’est retour au taff. Bon comme le taff c’est à la maison et que je n’ai pas besoin de voir mes chers collègues que j’adore en vrai, le retour au taff devrait se faire tranquillement.
C’est que j’ai encore besoin de mon salaire pour rester cash flow neutral. Les rendements de nos petits investissements ne permettent pas encore de couvrir toutes nos dépenses courantes, et d’être cash flow neutral. Donc je dois continuer à travailler.
Les vacances nous sommes restés à la maison et c’était formidable. A part une journée où nous sommes allés sur la côte nord, sur une belle plage de la mer du Japon et c’était vraiment cool de nager. L’aller retour se fait facilement dans la journée. Sur le retour nous sommes passés par la ville de Izushi, où l’on a découvert un beau fabricant de saké.

Sinon pendant les vacances j’ai passé beaucoup de temps à jardiner, à ranger du bois; cuisiner; alternant ratatouilles et burger (en testant les divers mélanges; viande et tofu ou viande et tofu et aubergine), à dessiner, et puis finalement faire l’éditing vidéo, pour la vidéo d’entretien avec monsieur Iwata. Bref, tous les trucs que j’aime.
Côté jardinage les tomates commencent juste à donner. Certains légumes vont peut être se rattraper en aout. Saki chan m’a informé par contre qu’un animal mystérieux a mangé toutes les feuilles de nos patates douces. Il m’a dit ça en rigolant; et je l’ai écouté … en rigolant !! On ne prend pas cela trop au sérieux.
Les nuits sont chaudes mais les matinées offrent une trêve … on doit être à 28 degrés … faudra que je vérifie. L’été au Japon se lever très tôt à quatre heures permettra de passer trois heures agréablement, dehors, dans une fraicheur relative. On peut aussi profiter de beaux levers de soleil.

Au sujet de mon prochain projet de livre j’ai quasiment fini la première phase, c’est à dire tous les dessins.
Je me dis que le plus dur a été fait. Je suis super fier de ça. Je commence donc la deuxième phase avec la vérification des textes (la BD sera bilingue Français Japonais) et des petits ajouts et des corrections.
Par exemple sur une page où j’évoque que l’on se construit à la manière d’un forgeron qui s’assemble lui-même avec ses expériences, j’ai ajouté le portrait de Pierre N qui suit le blog depuis très longtemps et qui; forgeron de son métier m’a donné beaucoup d’indications techniques pour dessiner une forge japonaise traditionnelle.
Cette deuxième phase pourrait durer indéfiniment, c’est comme affûter la lame d’un outil… mais permettra d’apporter une cohérence au tout, et de garder un bon équilibre entre le drôle, le léger, et le sérieux.
Au sujet encore de M Iwata, je l’ai retrouvé la semaine dernière, il interviewait dans un restaurant à 10 km d’ici un ornithologue émérite qui fait des photos incroyables. Il se consacre aux échasses blanches. セイタカシギ

Entretemps je suis passé à la bibliothèque du village et ai « réservé » six livres de M Iwata, qui étaient dans d’autres bibliothèques de la ville de Himeji. Les livres sont arrivés le lendemain à la bibliothèque du village et je suis donc allé les chercher. C’est toujours formidable de voir comment ces services fonctionnent parfaitement au Japon. J’arrive à la bibliothèque et deux charmantes dames m’appellent ha monsieur wakamé tamago nous avons vos livres !! Les livres que j’ai empruntés sont magnifiques et donnent un bon aperçu de la quantité d’œuvres, et de dessins que monsieur Iwata a réalisés !!! C’est vraiment impressionnant. Cela m’aide pour mes commentaires sur la vidéo.
Ces vacances nous avons apprécié un quotidien répétitif dans le calme avec une constance dans les ingrédients: un chat, une casserole pour faire mijoter des trucs dehors, et pourquoi pas une petite bière bien fraiche. C’est tous ces petits bonheurs que l’on peut ramasser avec un filet à papillon ….


Faire son chemin à la machette
Samedi matin 5 heures. Le temps est sublime, il y a une magnifique lumière, le soleil est toujours caché derrière la montagne et donc il fait encore un peu frais. On est encore protégé de ses javelots de photons.

C’est un moment magique et pour bien en profiter je me suis installé dehors dans le jardin pour écrire cet article. J’entends les chants des grenouilles. Les chants des insectes. Les chants des oiseaux.

Les pluies continuelles (c’est la saison des pluies) nous ont dissuadés d’aller dans le jardin cette semaine, sauf hier, il a fait beau et nous avons alors récolté un seau de pommes de terre.
Je parlais dans l’article précédent de mon collègue Christopher; cette semaine on a fait un truc très sympa: chaque jour on a regardé tous les deux un épisode d’une série d’entretiens avec Joseph Campbell, qui a du être réalisée dans les années 80 dans le ranch de George Lucas. (le skywalker ranch). La série d’entretiens se nomme la Puissance du Mythe. (Voici le link du blog de Christopher: https://mushroom-paladin.com/; et ici un article qu’il avait fait sur moi https://mushroom-paladin.com/f/how-the-ai-war-is-won-the-king-maker très drôle !!!!)
Il regarde l’épisode dans sa soirée aux US, il m’envoie une photo de sa TV, vers ce même moment je me mets sur mon rameur dans le bureau, et je regarde le même épisode, en ramant.
Ramer en regardant quelque chose de compliqué comme cela je peux comprendre et retenir au plus 50 pour cents, car souvent je me focalise sur le compteur du rameur et n’écoute plus, ou alors ma pensée se met parfois à faire de longues promenades mais c’est comme ça souvent aussi que j’ai de nouvelles idées pour mes dessins.
Les mythes. Les religions. Par exemple; les similarités entre des passages du livre de la genèse et d’autres mythes …. Ce sont des sujets tout à fait passionnants. Dans ma jeunesse étudiant en école d’ingénieur j’avais pris une option anthropologie et cela m’avait passionné, j’avais alors lu beaucoup des Mircea Eliade et Marcel Griaule … C’est peut être les seuls trucs que j’ai retenus de mon école d’ingénieur d’ailleurs …
Il y a vraiment des choses magnifiques dans ces documentaires. https://www.youtube.com/watch?v=hEqR73j_oMY Certains propos sont repris aujourd’hui par Jordan Peterson. Passionnant. Je connecte tout cela aussi avec un formidable podcast par Jonathan Pageau, sur Dante et la divine comédie.
Encore un problème: comment pouvoir passer du temps et s’éduquer sur des sujets passionnants comme ça quand le travail nous occupe 10 heures par jour si ce n’est plus. …

Une image créée avec IA par Chris avec ses champignons magiques les connexions intergalactiques et Joseph Campbell…
Pour ces élections en France j’ai voté électroniquement de nouveau. Le deuxième tour. J’avais l’impression d’être en classe économique; sur un vol aeroflot, et une énorme hôtesse de l’air, ancienne haltérophile aux bras velus (toutes ses anciennes piqures de testostérone) pousse vers moi un chariot avec les plats et me dit BEEF OR FISH mais moi je veux du CHICKEN
Franchement avec la technologie actuelle on pourrait se défaire de tous ces députés qui vivent et s’engraissent à nos frais, et généraliser le vote électronique, une fois par mois. Pour approuver ou désapprouver toute nouvelle loi. Référendum continu. Ce serait un équivalent des votations suisses et alors ce serait vraiment la démocratie. Techniquement c’est faisable.
Car pourquoi essayer de résoudre les problèmes du 21è siècle avec une technologie du 19è ?
Laurent aux yeux bleus a réagi à mon dernier article sur fessebouc, lorsque j’évoquais certains aspects de la vie politique japonaise qui semblent avantageux.
Et oui, on finit par se dire que l’indifférence des Japonais vis a vis de la politique est peut-être salutaire, dans ce monde si chaotique (oui, mais on pourrait dire cela seulement si ce pays n’etait pas ronge de l’interieur par le système quasi-mafieux patriarcal-ultra-libéral du Jiminto, qui sacrifie les femmes et les campagnes, et de fait entraine automatiquement une chute du taux de fécondité jusqu’a 0,9 a Tokyo !… d’ou aussi un manque d’ouverture et de rêves pour nos enfants élevés ici au Japon…
En effet ce système japonais a été successfull dans l’après-guerre mais aujourd’hui comme Laurent aux yeux bleus je ne vois pas comment il sera capable d’évoluer, de se réinventer: en tout cas il a été incapable de s’attaquer au gravissime problème de la natalité, et il continue toujours sur sa même trajectoire comme si de rien n’était, à faire des jeux olympiques à Tokyo, des expositions universelles à Osaka toutes ces choses du 19è siècle dont le monde on n’a plus vraiment besoin … sans voir le mur de béton épais de 20 mètres , au bout du rail. L’impact va faire très mal.
Être jeune au Japon aujourd’hui ? Oui, la garantie de trouver un boulot. Mais une très grande chance d’être payé le minimum, pour juste de quoi survivre. Et pour longtemps. Un peu comme en France, sauf qu’on y est peut être souvent au chômage. C’est difficile. Et comment s’en sortir en vivant à Tokyo avec un petit salaire … Pas étonnant que les gens n’y fassent plus d’enfants …
Dans tous les cas c’est la démerde, c’est à dire qu’il faut penser et agir par soi-même, et essayer faire son propre chemin, comme dans la jungle, à la machette … stage commando de survie tropicale … Je dis ça, mais moi j’ai toujours été guidé par mes peurs …
Côté projet de nouveau livre BD, j’ai fait d’énormes progrès cette semaine. Le prochain livre fera un peu moins de 80 pages. J’ai scotché ensemble deux classeurs pour faire 80 pages max et où je mets mes dessins à mesure que je les fais. Cela me permet de bien visualiser et de mesurer la progression.

Ici j’ai un bon sketch pour le dessin qui accompagnera la gomen machine

Ici un dessin style ukiyoé sur le thème du travail que je ne veux pas faire ….. manque encore le petit dessin pour l’accompagner
Dans tout cela le plus important c’est le process de fabrication plutôt que le résultat
car à chaque nouveau dessin
je change,
j’évolue,
je progresse….
je vieillis …
et ça m’occupe …
chaque nouveau dessin, chaque seau rempli de pommes de terres récoltées c’est comme un coup de machette dans la jungle … On avance …
Deux hacks
Hack: bidouille, astuce technique ou solution inventive qui résout des problèmes de manière novatrice.
Un hack pour les nuits chaudes
Cet été il a fait chaud. Certaines nuits ayant été super chaudes -par exemple 27 degrés la nuit avec plus de 80 pour cents d’humidité- nous avons passé quelques nuits à l’arrière de notre camion, dans le jardin. On se met sous une moustiquaire.

Installation assez spartiate mais dehors la nuit il fait beaucoup plus frais qu’à la maison.
C’est impressionnant de voir les dizaines des moustiques qui essaient de venir nous piquer, de l’autre côté de la moustiquaire.
Dehors et à l’abri des serpents sur la plateforme du camion, on peut admirer les étoiles, et écouter tous les bruits de la nuit, et de la forêt. On peut voir aussi des étoiles filantes … C’est une belle expérience.
Joindre l’agréable à l’utile …
Un Hack contre le burn out
Ces deux dernières années j’ai senti à plusieurs reprises au travail un risque de burn out. Le travail, il y en a toujours et chaque jour presque plus. Je me suis souvent pris à travailler 12, 13, 16 heures par jour. Et parfois aussi le samedi matin… Le problème au fond n’est pas lié à la quantité de travail, mais à mon incapacité à bien gérer mon temps. Et attention quand je fais des journées aussi longues, le plus souvent, c’est parce que je fais des recherches et essaie d’améliorer mes systèmes ou bien que j’expérimente quelque chose de nouveau. C’est comme un jeu. Et je m’y prends un peu trop ….
Le résultat et c’est pour cela que je parle de burnout, c’est que très souvent donc je me suis senti dépassé par le travail et j’ai senti que j’étais quasiment à la merci de celui-ci.
Ici mon nouveau hack contre le burn out c’est au début de la journée, de décider combien d’heures mettre dans le travail. Et sur le PC d’activer un timer qui va constamment afficher le temps qui reste.
Ce timer, dont je fixe la durée chaque jour en fonction de ma forme et de mon état d’esprit signifie que JE suis aux commandes et que JE décide.
Exemple, hier jeudi je me suis levé très tôt (à cause des nuits chaudes), je me suis levé à 2 heures 30. J’ai commencé à travailler à 3 heures du matin. Comme j’étais en bonne forme malgré tout, j’avais la pêche, j’ai décidé de travailler 10 heures. Je mets donc le timer pour 10 heures. Donc de 3 heures à 13 heures. Ce temps inclue quelques petites pauses et le petit déjeuner.
Avec ça je suis assez serein. Et j’ai en effet fait les 10 heures avec de très bons résultats. Après, je suis allé faire une bonne heure de vélo et suis allé m’occuper du jardin (débroussailler).
La veille le mercredi j’avais moins la pêche et je m’étais fixé 8 heures max. Je n’ai tenu que 7 …
Ce système de timer semble bien marcher pour moi. Ca fait la deuxième semaine …
Comment survivre à l’été japonais (les nuits surtout)
Vous connaissez l’été au Japon ?
Il fait chaud et très humide. C’est une saison formidable certes mais la chaleur humide; jour et nuit, cela peut être très fatigant. Souvent en fin aout après deux mois dans la cocote minute on se sent raplapla.

En journée ici à la campagne ça va encore; il fait beaucoup plus frais qu’en ville. Et aussi grâce aux montagnes la durée d’ensoleillement est plus courte de deux heures, par rapport à un endroit qui serait en plaine.
L’été ici ce sont les nuits qui sont assez difficiles.
On essaie de dormir sans clim mais les nuits chaudes il est difficile de bien dormir.
Longtemps j’ai donc carressé l’idée de dormir dehors dans le jardin. Car dehors il y fais moins chaud que dans la maison.
Mais me mettre par terre, dans une tente, sachant les visites nocturnes que nous recevons (chevreuils, renard etc) ça a toujours fini par ‘bof’.
Jusqu’à samedi où j’ai eu cette excellente idée: dormir dehors, mais pas par terre ..:
dormir dans mon camion !
Question dimension ça marche à la perfection. Le plateau du camion fait 1.4 mètre sur 1.94 mètre.
En plus les petits rabats font 28 cm de haut et donnent un sentiment de sécurité. On est dans un petit cocon!

Passer tout de suite à l’action: garer le camion dans le jardin. Et puis poser une planche de bois qui recouvre le plateau du camion … et c’est fait !!

Pour dormir à l’arrière du camion je mets une moustiquaire et puis c’est parfait: dehors il fait frais.
Et puis on dort à la belle étoile.

Il faut par contre s’habituer à tous les bruits. Il y des grenouilles qui chantent jusqu’à minuit. Et puis tous les insectes. Sans oublier les animaux, chevreuils en particulier, qui descendent de la montagne vers 9 ou 10 heures du soir, en faisant immanquablement du rafut (bruit de branches cassées ou alors quand ils viennent se balader dans la rivière)
Mais tout ça j’aime bien.


J’ai dormi comme ça 5 nuits comme celà; dehors à l’arrière du camion. On peut dormir comme un gros bébé !
Une autre option maintenant c’est de passer la nuit à différents endroits, comme par exemple en pleine forêt. Facile, hein, avec le camion ! Attention aux ours !
A propos, Minou aussi en profite

Les (petits) bonheurs quotidiens
Août … Ce mois a été bien chaud. Aujourd’hui c’était la première fois ce mois que la température est allée en dessous des trente degrés. Je reprends la plume!
Qu’est ce qu’on a fait ? Entre le travail et une visite hebdomadaire au jardin, on n’a pas fait grand chose… C’était pas mal d’ailleurs… l’été Japonais n’est pas fait pour travailler… ça devrait être interdit de bosser par un temps pareil ! Chaleur et humidité 24 h sur 24.
Dans mon petit bureau, de trois mètres carrés, il faisait jusqu’à 38 degrés en fin de matinée et 80 pour cents d’humidité … Heureusement que je commence tôt… vers 4 heures du mat’…. J’ai pas la clim dans mon petit bureau, j’en veux pas d’ailleurs … Y a juste un ventilateur …

Les samedis on s’est occupés aussi du champ. Attention où on met les pieds car on y a vu deux vipères.
Les cacahouètes poussent bien.

Mon fils est en première année de lycée. Avec le covid ses vacances d’été ont été écourtées et réduites à une petite semaine, histoire de rattraper le retard pris lors du lockdown qui a duré d avril à mai. On peut se demander si c’est aussi important que celà. Mais on admire aussi le sérieux et le sens de responsabilités des enseignants. Je me rappelle aussi que malade j’avais raté la leçon sur les équations différentielles en quatrième quand moi même j’étais au lycée et que ça avait été vraiment difficile de rattrapper ce cours ….
Et vous, qu’avez vous fait cet été ?
Avez vous voyagé malgré le virus ? Avez vous pu prendre des vacances ?
Je change de sujet …. En juillet j’ai commandé le dernier book de Lloyd Kahn … Connaissez vous Lloyd Kahn ? C’est un éditeur américain, un personnage assez atypique; très libre. Il vit en Californie. On peut faire sa connaissance dans cette vidéo.
Ce personnage c’est une source d’inspiration. Son dernier livre décrit avec plusieurs centaines de photos sa maison, en fait une sorte de ferme, où il vit depuis plus de quarante ans. On voit bien que tout son quotidien y regorge de petits bonheurs.

The Half-Acre Homestead: 46 Years of Building & Gardening
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Et le lien sur Amazon Canada pour Pierre: (si ça t’intéresse!)
https://www.amazon.ca/dp/0936070811/ref=cm_sw_em_r_mt_dp_3C2qFb668PV1H
Dans le book il présente les différents bâtiments qu’il a construits sur son terrain. Il y a beaucoup de photos; le texte, c’est plutôt des notes assez brèves. Mais l’on peut visiter sa cuisine, son poullaillier, son atelier, son bureau, son jardin etc … C’est vraiment très bien. Il y a des photos des pains que sa femme fait etc … Ses poules …. les animaux qu’il trouve écrasés sur la route … Ca me fait penser à wakame tamago … j’aimerais arriver à ce niveau, c’est sûr.

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Ca fait aussi penser que tout simplement le bonheur est à portée de la main il suffit de savoir lui prêter attention. Et pas besoin de choses compliquées ni de pognon. C’est le message de ce book là, et c’est d’ailleurs aussi le message de ce blog!
Pour passer l’été
Des cordelettes pour arranger les pieds de tomates dans le jardin.
Un gas burner. Utile pour tuer les sangsues, je les attrape, elles se baladent sur mes bottes, avec la pince d’un Leatherman, et puis hop, au lance flamme! Ce qu’il faut, c’est les attrapper avant qu’elles me rentrent dans le slip.
Une bouteille de pastis pour garder le moral et rester cool.

Passer l’été au Japon
Comment passer l’été au Japon avec une telle chaleur ?
Quand je vivais à Tokyo, l’été était mon gros cauchemard, c’est sûr, les trains bondés le matin après avoir bien sué sur le long chemin vers la gare, avec une chemise et une cravatte …
A un moment je prenais le premier train le matin pour aller au boulot, c’était vers 1998, pour éviter la foule et les premiers rayons du soleil; donc le train de 5 heures, j’arrive au bureau à 6 heures le matin …. et je vois un collègue, un homme très respectable, dans la cinquantaine, en train de dormir sur son bureau, en slip. On s’est tout de suite salués おはようございます。
Ce collègue passait souvent la nuit au bureau, et dans les toilettes du 3è étage il avait planqué, sous le lavabo, sa collection de Manga Golgo 13 … Je les ai lues moi aussi…
Voilà un bon souvenir ! Vingt ans plus tard ça me fait encore rigoler …
Depuis notre installation à la campagne c’est un peu différent; notre relation avec l’été Japonais a un peu changé. C’est une saison difficile, avec la chaleur doublée de l’humidité, mais on a en fait envie de profiter de cette saison … et de ses bons côtés. Les bons légumes, les beaux insectes dans le jardin, tout leur vacarme ininterrompu.
Et puis cet air de vacances, même si on continue à pougner tous les jours.
Avec notre installation à la campagne; ça fait six ans, nous avons passé six étés sans climatisation. Pas mal. Il est certain, la chaleur ici n’est pas étouffante comme en ville où le béton de toutes parts chauffé à blanc restitue sa chaleur pendant la nuit en continu…
Entourés des montagnes, des arbres et de toute la verdure, et puis notre maison est plutôt fraîche.
Ici, il est bien plus aisé d’accepter la chaleur de l’été, et tout ce qui va avec.
- Transpirer tant que l’on peut. C’est une sorte de désintoxication forcée.
- Il faut compenser; et essayer de se rafraîchir le plus possible.
- Mettre des glaçons dans la bière.
- Manger des glaces, kakigori カキ氷,
- des plats froids, ratatouilles froides,
- et manger de la pastèque !
- Aller se tremper les pieds dans la rivière.

- Il faut aussi économiser ses forces. Si possible, faire des siestes. Essayer de rester cool.
- Essayer d’ajuster ses horaires. On peut commencer à travailler vers 5 heures, le matin, de 5 à 8, avant qu’il ne commence à faire shyper chaud, puis se mettre à l’ombre, boire du thé et s’y remettre en fin d’après midi, dès que les montagnes se remettent à offrir un peu d’ombre …
Mais tous les anciens du village sont d’accord sur le point qu’il faisait moins chaud autrefois. Avant; 33 degrés ici étaient exceptionnels alors que ces dernières années c’est une température estivale moyenne.
Eh oui ça va continuer à chauffer.
Ces journées d’été
Il fait très chaud. On parle de canicule pour la région du Kansai. Il faisait trente sept degrés aujourd’hui.
Voici une liste des événements de ces derniers jours…
- Notre fils a encore trouvé un petit chaton sur le bord de la route; sur son chemin d’école. Très affaibli, il ne devait avoir que quelques jours. Nous l’avons recueilli et depuis il a repris des forces.

Depuis il a commencé à s’habituer à la maison. Il explore. oh génial un paquet de chips … Au fond du caniveau où notre fils l’a trouvé, il n’aurait sans doute pas survécu la chaleur.

Nos chats Scotch et Minou depuis hésitent à entrer dans la maison… l’odeur de ce petit intrus est une violation inacceptable du territoire … Mais d’ici quelques jours tout le monde devrait s’habituer je pense … La vie est faite de compromis.
- Mon épouse a préparé des uméboshis. Ici encore les anciens objets de madame M se révèlent indispensables.

- Suite aux très fortes pluies d’il y a dix jours, un petit canal attenant à la rivière qui longe notre maison et traverse le hameau a été bouché par du sable et des pierres. (ces canaux servent à l’irrigation des rizières, en aval). Avec les typhons il y aura d’autres pluies très fortes et il est crucial de laisser la rivière libérée de tout obstacle.
Avec ma petite pelle j’entreprends de dégager tout cela.
Avec la chaleur et le soleil qui tappent je m’y prends à plusieurs reprises, sans forcer, avec moultes pauses.
Toujours agréable de travailler dans la rivière, on redevient enfant …

A chaque pause je m’allonge sur un banc à l’ombre du hanaré dans le jardin. J’observe longuement les nuages merveilleux. J’ai le droit; hein, il fait si chaud .. Voici des moments bien précieux.

- Les dernières pluies ont aussi descendu de belles pierres. Il y en a une dont la forme plate et allongée est intéressante. Elle doit faire 80 ou 100 kg, no idea, je la déplace dans la rivière sur trente mètres pour ensuite la hisser le long d’un petit passage qui arrive sur la route.

Pour cette opération titanesque j’ai préparé un petit chariot, fixant des roulettes sur une ancienne palette … comme je n’avais pas de rondelles métalliques à disposition j’utilise des pièces de cinq yens (elles sont perforées en leur milieu)… très pratique ! Voilà … chaque pays devrait avoir des pièces perforées … de préférence, celles de petite valeur. En plus cela ferait d’énormes économies de métal …


Cette belle pierre arrivée à destination facilitera l’accès au hanaré côté rivière. Nous y avons mis un banc mais il est assez haut… (sur la photo, sur le banc, un oreiller en céramique, idéal pour la sieste).
Passque quand il fait chaud comme ça il faut se la couler douce, suivre le rythme, se calmer, faire la sieste … et là encore les chats nous montrent l’exemple à suivre.
- Ici Minou qui sait tirer de l’ombre d’une table quelques moments de répit.

- Dans le jardin on installe une cuisine d’été improvisée. Préparation d’une ratatouille.

- Le matin on va donner un coup de main aux habitants du hameau au fond de la vallée pour préparer une fête de nuit aux flambeaux, ou fête du feu.

Les montagnes qui entourent précieusement ce petit hameau comme un joyau sont superbes. J’aime beaucoup ces travaux avec les autres habitants; toujours l’occasion de passer un bon moment et d’apprendre de nombreuses choses et de mieux faire connaissance.
A monsieur O je lui fais la remarque que, Denis, lecteur du blog saigne ses chevreuils la tête en haut. Un autre villageois confirme connaitre quelqu’un qui les saigne; comme Denis, la tête en haut. Monsieur O philosophe écoute avec respect mais conclut la discussion avec moi je le fais la tête en bas !
Monsieur K est une connaissance plus récente, lui aussi est un chasseur et un personnage tout en couleur. Fin cuisinier il nous a fait goûter à ses préparations de chevreuil, tout en finesse. Il me dit Tu aimes la tortue ? TURTLE !!!

Fait toujours aussi chaud mais on aimerait bien construire une petite cabane tout en haut d’une montagne.
Les étés au Japon (et la chaleur)
Il y a 4 ans nous vivions encore à Tokyo. Les étés étaient si chauds! Chaleur. Humidité. Sauna permanent. Encore plus chaud quand on met une cravate pour le boulot… A Tokyo la chaleur était une obsession .. J’y pensais sans cesse … L’été c’était l’horreur !!!
Mais depuis notre installation à la campagne, c’est très différent.
une cigale
D’abord les nuits sont fraiches. Il n’y a guère que deux nuits chaque année où il fait très très chaud et où il est difficile de dormir.
Et nous pouvons vivre très bien sans climatisation. Les ventilateurs suffisent. Nous sommes pourtant peut-être les seuls du village qui sommes sans la clim… Quelle régression générale n’est-ce-pas. La maison, une maison japonaise traditionnelle, est fraiche également, grâce aux murs de terre, à l’entrée doma etc ..
De plus il faut ajouter que dès quatre heures de l’aprèm, notre maison est sous l’ombre de la montagne….
Aussi, dès la mi aout, les nuits sont plus fraiches. On peut alors déjà pressentir la fin de l’été. Ce que je ne sentais pas vraiment lorsque nous étions a Tokyo. Il fallait alors attendre jusqu’à septembre pour sentir une différence.
Nous remarquons à la maison que vers fin août, alors qu’il fait moins chaud, certains insectes viennent se promener. Ainsi l’année dernière un énorme cafard, gros comme le poing d’un boxeur, était venu s’écraser sur la table à manger un soir, fin aout. Nous étions tous attablés pour le diner. De chance, le cafard avait manqué le plat de spagghetis fumantes de quelques centimètres.


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