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Une carte postale d’une lectrice et marché le 16 mars

Heureuse surprise aujourd’hui de découvrir dans la boite aux lettres une carte postale, envoyée par une lectrice. Quelle gentillesse, que de prendre le temps d’écrire…


La carte évoque l’arrivée prochaine du printemps

Il a fait froid ce matin. Il a du faire froid dans votre village.

J’ai lu la bande dessinée dans le style ukiyoé ‘Tsudukeru’ (Continuer) de Wakamé Tamago.

Sur chaque page il y a plein de choses, des petites fleurs, des petits animaux,

à chaque fois on découvre quelque chose et c’est amusant.

J’ai bien ri à la page 3 lorsqu’il s’agit de se dessiner de façon réaliste.

A propos, à la télé, sur la NHK, il y a justement un feuilleton sur les ukiyoés.


C’est le side effect d’écrire des BDs: les rencontres; les connexions et ces communications, tout cela fait chaud au cœur !


Le 16 Mars le dimanche dans un temple bouddhiste au nord de Himeji, dans la bourgade de Hayashida, il y aura un petit marché (est-ce-que le mot marché s’applique vraiment dans ce cas) avec des libraires indépendants et des collectionneurs de livres.

J’y serai pour vendre mes Bandes Dessinées: Tout Ira Bien (je n’ai que la version française), Retour Sur Terre (la version japonaise) et Continuer / つづける。

Voici l’affiche pour le marché. C’est la prêtre du temple qui en a fait le design. C’est très réussi, et évoque ici aussi le printemps ….

Le nom du temple: 教覚寺 - traduction approximative: le temple de l’éveil.

Je suis allé visiter le temple pour faire un repérage il y a quelque temps. Magnifique.

Pas mal de choses à préparer pour le marché, entre autres, faire imprimer d’autres copies de la version japonaise de retour sur terre et puis faire une table pour y présenter mes productions….

A suivre !!!

Curieux de voir ce que ça va donner

Hier samedi le soleil et le temps doux évoquaient le printemps.

Très agréable.

Propice pour faire quelques projets. Remplacer la roue d’une brouette. Refaire le grillage autour d’un prunier planté l’année dernière pour mieux le protéger des chevreuils. Nettoyer le potager.

Et puis, aller installer une grande bassine dans ma montagne (ici au village on dit yama mais je pense que ‘dans mon bois’ ou ‘dans ma forêt’ est sans doute plus approprié).

Je choisis un emplacement dégagé et lumineux. Je bloque la bassine avec des troncs d’arbres et y pose au fond quelques pierres.

Les prochaines pluies viendront emplir la bassine qui deviendra un point d’eau pour les animaux. Le fait est tout le terrain étant pentu, il n’y a quasiment pas de point d’eau. Je me demande comment ils font!

Je suis très curieux d’observer d’ici quelques semaines comment la bassine va s’emplir et si il y aura des changements notables. Je pourrai installer un camera pour filmer les visiteurs de la nouvelle oasis.

En espérant que les sangliers ne foutent pas tout en l’air. Ce sont des coquins ….

Dormir avec les chats

La semaine dernière nous avons eu quelques nuits où la température est descendue jusqu’à moins 8. Certaines régions du Japon ont eu des records de neige.

Jeudi j’ai pris froid, je me suis enrhumé… il caillait tellement dans le bureau!

et j’ai alors passé les trois journées suivantes au lit, ayant déplacé le futon juste devant le poêle à bois à la maison, et j’ai ainsi dormi autant que les chats, en leur compagnie, pendant trois jours. Les chats qui ont pu aussi tester le futon.

Mon épouse s’est aussi bien occupée de moi que des chats: que du bonheur. Etre seul dans de telles conditions doit être bien différent. Ce repos forcé était bénéfique.


Conclusion il faut que je regarde au chauffage de mon bureau, et je vais commencer par en remplacer les fenêtres qui sont en très mauvais état et laissent tout passer.

J’hésite à faire installer un poêle à bois dans le bureau, car je ne vois pas vraiment où l’installer, il n’y a pas de mûrs, mais que des fenêtres ! Ce sera la deuxième étape, je pense.


Côté bande dessinée

  • je prends des notes sur un futur projet; surtout une liste d’idées. Cette phase de réflexion – mijotage – macération – infusion – trempage peut prendre beaucoup de temps ! Mais pourquoi s’arrêter; il vaut mieux continuer.
  • J’ai reçu un nouveau lot de 200 copies de Continuer la semaine dernière.
  • Mi mai il y aura un petit marché dans un temple bouddhiste et j’y tiendrai un stand pour présenter mes BD…

Mon grand projet final qui sera l’apogée de notre installation à la campagne il y a 12 ans (penser en cycles de 12 ans), de notre libération partielle des envies de la ville, sera ma libération du travail au bureau.

J’ai commencé à travailler en 95, (j’aurai 54 ans cette année) ça fait 30 ans non stop. Mon job actuel: que j’ai pu emporter avec moi au village, je l’ai depuis 2007, soit bientôt 20 ans! Je n’aurais jamais pensé rester si longtemps au départ.

Ce travail nous lui avons donné beaucoup et il nous a donné énormément en retour. Mais les meilleures choses ont une fin et je vais me préparer à y mettre fin pour commencer une nouvelle étape dont les éléments :

  • vie simple à la campagne et auto production. – Activité Physique et alimentation
  • Création de livres – bandes dessinées. – Activité intellectuelle
  • Et quelque chose d’autre à définir, ouverte sur le monde, qui permettra de rencontrer des gens. -Activité sociale
    • monter ma boite d’édition pour distribuer mes livres au Japon ? c’est une question. Un gros avantage serait que ça m’amènerait à voyager partout au Japon et rencontrer plein de gens intéressants. on peut essayer … il y a plus de risques à ne pas essayer je dirais.
    • peut être simplement ma galerie d’exposition; à doubler en café.

Tous les éléments sont là…

Qu’en pensez-vous les amis.


BD, visiteurs de marque, sanctuaire shintô, Noël

Ma nouvelle Bande Dessinée

Au sujet de ma nouvelle bande dessinée, j’ai reçu la semaine dernière des exemplaires imprimés et fait une nouvelle relecture et ensuite une trentaine de corrections. J’ai tout renvoyé de nouveau à l’imprimeur pour faire un autre test.

J’ai vu par contre que les frais d’impression ont augmenté depuis ma dernière BD Retour Sur Terre. L’inflation est partout présente. Et je me suis lancé dans de savants calculs pour déterminer le prix de vente de la bande dessinée.

Si tout est bon je pourrai annoncer le produit final et le vendre à partir de janvier.

D’un point de vue économique je pourrais faire imprimer à Hong Kong par exemple, le coût serait divisé par deux mais ce serait contraire à mon attachement aux choses simples et au principe de rester local. Surtout que mon « produit » n’est pas du tout un produit de première nécessité…

Je fais corrections et ajustements depuis septembre, cette phase prend vraiment beaucoup de temps!!!

Mais encore mon but c’est que les lecteurs et les lectrices soient satisfaits de leur achat… et donc ces trois mois assez pénibles avec les corrections sont nécessaires.

Peut-être que j’ai écrit exactement la même phrase dans le dernier article !!


Des visiteurs de marque

Ces deux dernières semaines nous avons reçu des visiteurs de marque.

Pierre, qui lit le blog depuis 10 ans depuis le Canada était de passage dans la région avec son épouse et nous avons pu faire connaissance: C’était vraiment chouette. Pour marquer le coup j’avais préparé un hachis parmentier. Pierre, qui est Québécois, a dit que ça ressemblait à du pâté chinois, soit ce que l’on donnait dans le temps aux ouvriers chinois qui ont bâti les lignes de chemin de fer au Canada. Ca nous a bien fait rire. Nous aurions pu discuter beaucoup plus longtemps, il y avait tant de sujets à traiter ! Pierre a expérience au Japon tout à fait exceptionnelle et j’aurais pu préparer un véritable questionnaire mais plutôt nous nous sommes concentrés sur l’instant présent.

Le dimanche avant la visite ministérielle de Pierre une voiture peu commune, une mitsuoka viewt est venue s’arrêter devant chez nous. En sortent trois charmantes dames: l’épouse de monsieur Kenzaburo Iwata, une jeune disciple de 83 ans et une de leur amie.

Venir comme ça à l’improviste, c’est après réflexion une sorte de politesse. On s’excuse de ne pas s’être annoncé mais aussi cela évite à la personne à qui l’on rend visite d’avoir à se préparer… Ce qui était chouette c’est que pour la visite de Pierre je venais de faire le ménage dans le bureau !!! Lucky !!

Nous avons discuté avec ces trois dames tout à fait charmantes et très drôles. Et passé un excellent moment.

En fait cette visite n’était pas désintéressée: madame N, la disciple de 83 ans voulait me donner des livres de sa collection d’œuvres de M Iwata. Ce sont en fait les premiers numéros de son fanzine hérahéra tsushin ! de 1992…

Absolument incroyable.

Tout à fait superbe.

Comme tous ces numéros et beaucoup de livres sont aujourd’hui épuisés et introuvables il est vraiment difficile d’appréhender l’importance de l’œuvre de monsieur Iwata, cette œuvre est presque plus littéraire et journalistique qu’artistique même…

Faire la connaissance de monsieur Iwata a été un énorme fait marquant de 2024 pour moi …


Aller voir le sanctuaire des boules bleues

Aujourd’hui nous sommes allés voir le sanctuaire shinto AoDama (boules bleues), à 60 km d’ici vers le nord est. C’est dans un superbe endroit. Le sanctuaire est connu pour les sept cryptomères géants qui le protègent.

Rien que de voir des arbres majestueux comme ça, ça rend heureux ! Ca calme, et ça rappelle combien l’on est petit et insignifiant. Ca réduit la pression ..

Lorsque nous arrivons il y a des villageois assemblés qui installent le kadomatsu, la décoration du nouvel an. Ils ont l’air si heureux ! Lorsque l’on laisse les gens tranquilles dans leur élément et qu’on ne les enquiquine pas, ils tendent naturellement vers le bonheur.

Juste à côté du sanctuaire se trouve une petite boutique que nous allons voir.

Deux coupes à saké (guinomi) m’intéressent. Des deux je dois en choisir une. Elles sont identiques en forme mais chacune a certains défauts, des petites craquelures qui se sont produites lors de la cuisson de la céramique.

Quels sont les défauts que je préfère ? Ces craquelures révèlent en effet la nature minérale de la coupe et lui donnent un caractère … et sa beauté … Oh voilà qui est passionnant … la capacité, dans l’esthétique japonais, à dériver la beauté de défauts …


Noël

Aujourd’hui c’est le 22 décembre.

J’avais bien remarqué l’année dernière que, au boulot, le vice président de notre division, dans son message annuel de vœux, avait sciemment évité d’utiliser le mot Christmas

On voit comment le wokisme a contaminé les cervelles des volailles dans les entreprises … Je crains que cette année ce soit pareil … qu’il parle des Holiday mais surtout pas du Christmas … Enfin !!

Joyeux Noël à toutes et à tous!

Déblocages: La lecture en Japonais

J’ai pu réaliser récemment plusieurs déblocages. En voici un, d’abord, sur le sujet de la lecture en Japonais.


Je vis au Japon depuis plus de vingt ans et pourtant je lis très, très peu en Japonais. En tout cas, je ne lis pas en Japonais pour le plaisir, mais plutôt par nécessité. Ce qui est vraiment dommage et un finit par constituer un handicap.

Le fait que mon travail se fait tout en Anglais n’aide pas du tout. Et en plus beaucoup des infos que je consulte ou consomme sont elles aussi en Anglais, que ce soient des podcasts ou des vidéos sur youtube.


La découverte plus tôt cette année du fanzine de monsieur Iwata a aidé mon cerveau à former de nouvelles connexions. Cet été j’ai lu des recueils de chroniques qu’il avait écrites pour le Kobe Shinbun.

Donc j’avais une pile de héra hera tsushin (le fanzine en question) à côté de mon futon. Un soir que je bouquine avant de me coucher, je comprends tout d’un coup que ce héra héra tsushin que j’aime tant est un peu l’équivalent contemporain des Heures Oisives de Urabé Kenko (14è siècle). Je me suis mis alors à relire les Heures Oisives, en Français. C’est l’un de mes livres préférés et il m’a suivi partout. En le relisant avec énormément de plaisir je découvre qu’il évoque le temple de Engyo ji de Himeji (à 10 km de la maison). J’y prends tellement de plaisir que j’achète une édition de l’époque de Meiji afin d’essayer de me rapprocher un tout petit peu du sujet et de l’esprit …

Cet ancien livre décrit un ancien monde révolu. Et ces belles illustrations. La calligraphie, qui imite une écriture au pinceau et se nomme kusushimoji rend le book tout à fait inbitable au novice que je suis et resterai.

J’ai parlé des heures oisives et des points communs avec héra héra tsushin à Monsieur Iwata et ça lui a fait très plaisir …. il a même mis dans son fanzine une photocopie de mon exemplaire des heures oisives !

(magazine du 27 mai 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202405.html#top

Plus tard je lui ai aussi donné un dessin de lui et de urabe kenko dans la même maison, à des époques différentes. Il l’a mis aussi dans son fanzine.

(magazine du 2 août 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202408.html


Un autre événement c’est un workshop sur le théatre noh, dans un restaurant pas loin d’ici. Des acteurs de noh viennent nous présenter leur art, en particulier leurs instruments de musique. Au préalable nous devions, les participants, préparer un petit texte sur le noh, ce que j’avais fait avec plaisir …

Le workshop se passe très bien et à la fin nous emportons avec nous les copies des textes écrits par les autres participants. Ma première réaction -typique- était ah non je ne vais pas lire ça (trop difficile). Mais finalement une fois de retour à la maison je me mets à lire les textes écrits pas les autres participants.

En particulier le texte écrit par un participant qui compare l’histoire de la pièce de noh « hachi ki » à certains passages de la bible. Ce texte est magistral et sa lecture me donne beaucoup de plaisir.

Finalement: je me dis: hey, je peux lire des choses « compliquées » comme ça, sans avoir recours au dictionnaire… C’est comme une révélation..!


Pour tester cette « théorie » je vais chercher un roman contemporain; La Fille de la supérette (コンビニ人間, Konbini Ningen). Le texte est simple dans un contexte que je connais et ce livre finalement se laisse lire. Sur les pages je copie les mots et les idéogrammes que j’ignore.

Je lis ce livre avec plaisir. Constater que je peux lire avec un effort raisonnable un roman en Japonais me donne confiance et dissout mes réticences.

Ainsi je peux découvrir de nouveau le Japonais écrit. Et il y a vraiment des pépites à découvrir, dans les expressions et les tournures de phrases. OMG !!


Quel idiot que je suis mais mieux vaut tard que jamais; sans doute absorbé dans le travail et toutes les autres choses, ces 20 dernières années, je n’avais pas essayé vraiment de lire en Japonais.

Or, il y a tant de choses à apprendre.


En même temps, en tant qu’auteur de BD, je me renseigne sur la nécessité de créer une maison d’édition.

Je m’intéresse aussi aux librairies, au Japon. Avec la digitalisation, le vieillissement de la population, et l’accaparement des cerveaux par les smart phones, beaucoup de librairies au Japon ont fermé. En 20 ans, un tiers des librairies au Japon a fermé.

La magie encore de youtube, (cette même magie qui contribue aux faillites de librairies) m’informe que, au milieu de ce marasme, il y a des cas exceptionnels, comme par exemple une librairie ouverte 24 heures sur 24, car elle est jointe à un convenience store (konbini) Family Mart. Ce qui est fou, c’est que cette librairie n’est qu’à 40 km d’ici. Trop curieux j’attends la nuit et je vais voir….

Pour y trouver quelques romans contemporains auxquels je vais m’essayer. Il faut, en effet, continuer à apprendre…

Récolter et consommer du makomo

Makomo. Une plante dont je n’avais jamais entendu parler. Un jeune agriculteur à 15 km d’ici en a planté dans sa rizière. Il y a même eu une petite fête organisée, en mai, et avec quelques dizaines de personnes, nous y étions allés, pour planter du Makomo. Ca se plante comme du riz.

C’était la première fois que je m’aventurais dans une rizière inondée. La sensation d’être les pieds dans l’eau, de s’enfoncer et de glisser dans la boue et de sentir le sol dur au fond c’est presque magique…

Tout ça c’est Reiko vraiment une personne formidable et pleine de créativité qui a monté cet évènement. Elle connecte les idées et les gens, car établie dans le même village que l’agriculteur elle monte une école d’agriculture et de noh. J’ai pu participer modestement puisque j’ai fait le dessin que cette école utilise.

Bref, la semaine dernière nous nous sommes retrouvés dans la rizière pour cette fois récolter le makomo.

Ce makomo, on peut traduire par riz sauvage. Or, ici interviennent les dieux, car par l’effet d’un champignon la tige du makomo va enfler et produire une tige blanche; gonflée et tendre, qui se consomme.

Ici un extrait de wikipédia pour prouver que je ne suis pas fou:

 mais pour la production d’un légume particulier : ses tiges enflées par les galles causée par un champignon du groupe des charbonsUstilago esculenta. Lorsque le champignon envahit la plante-hôte, il provoque une hypertrophie, augmentant la taille des cellules et leur nombre. L’infection par le champignon Ustilago esculenta inhibe la floraison de la plante et interdit la mise à graines de sorte que la plante doit être reproduite par multiplication végétative grâce à ses rhizomes. Les nouvelles pousses sont infectées par les spores présentes dans le milieu environnant, qui est généralement une rizière6.

Les tiges enflées sont récoltées comme légumes appelés gau-soon et kal-peh-soon6 (également, gau sun et kah peh sung)7 et jiaobai en Chine8. Leur nom japonais est makomotake9.

Aller dans la rizière on est entouré des ces tiges très hautes et on oublie rapidement le monde alentour. Les pieds dans l’eau on observe ce microcosme différent. Les araignées. Les grenouilles. C’est superbe. Parmi les tiges on cherche celles qui sous l’effet du champignon montrent cette protubérance blanche, on la coupe.

Rien n’est perdu avec le makomo. Arrivé à la maison on récupère ces parties blanches. Elles font penser un peu au salsifi et à l’asperge. Mais on garde aussi les grandes feuilles car séchées au soleil on peut les passer dans une grande marmite comme lorsque nous préparons le thé: on obtient une infusion délicieuse et sucrée.

Pour cuisiner le makomo on a essayé plusieurs façons différentes; cuit avec le riz, ou bien en poêlée avec du beurre.

Un vrai régal.

Lorsque en mai nous avons planté le makomo.

La rizière avec le makomo, pas encore récolté

Biotope vivant

Récolte

Récolte

L’agriculteur coupe les tiges récoltées

On voit bien les protubérances blanches…

Mais à la maison on récupère les longues tiges

Que l’on fait sécher au soleil. Puis je les passe dans une marmite

Et avec cela nous pourrons boire du thé de makomo!

Premier essai de cuisine avec les « choses blanches », à la poêle avec du porc

Un régal

Vous pouvez suivre l’agriculteur sur instagram et trouver plus de photos: https://www.instagram.com/yauchishizennouen24/

Plier et ne pas rompre, harmonie

Article en Japonais

Je suis en phase avec l’harmonie générale qui règne au Japon.

J’apprécie chaque minute que j’y passe.

Disons plutôt que, maintenant, je réussis à moins perturber l’harmonie générale qui y règne. Je me fonds mieux dans la nature.


On a vraiment transitionné dans l’automne après un mois de septembre longtemps chaud. Les anciens confirment que les étés sont plus chauds et plus longs.

Il y a encore quelques indices de l’été… comme les pieds de tomates. et les aubergines qui continuent à donner.

Il a fait tellement chaud, avec Saki chan, on a quasiment abandonné notre projet d’agriculture nonchalante l’été.

Déjà, j’ai peu de temps, et avec la chaleur nous faisons très attention à éviter le 熱中症 – hyperthermie.

Par contre l’automne venu nous continuons et cette semaine nous avons planté des navets et radis japonais. Cependant, cette fois-ci nous utilisons une bâche en plastique pour éviter les herbes… En gros j’abandonne mes convictions ou idéologies anti plastik pour une démarche beaucoup plus pragmatik ! On évolue.


Cette semaine encore ma voisine Elisabeth, une dame vraiment formidable et si intelligente, elle est vraiment incroyable. Je l’appelle Elisabeth car elle a vécue expatriée au Royaume Uni plusieurs années et est bilingue en Anglais. Dans ma BD Retour Sur Terre je l’avais dessinée sur deux cases mais j’aurais pu faire franchement monter les oeufs en neige sur plusieurs pages, avec Elisabeth !!

Cette semaine encore donc elle m’a pris trois exemplaires de ma BD, qu’elle va ensuite redonner à un monsieur mystérieux qui vit à Okayama … C’est un amoureux de la nature, il aime beaucoup les insectes, je l’ai nommé mushiméganésensei -en ce moment apparement il s’occupe beaucoup de papillons- eh bien ce monsieur a dû offrir ma BD à une quarantaine voire une cinquantaine de personnes.

Quel honneur pour moi.

  • Je devrais aller lui rendre visite pour faire sa connaissance et le remercier
  • Il y a deux ans je lui avais adressé un délicieux gâteau allemand de noël, un Stollen, fait par un ami allemand à Tokyo, Benjamin.
  • En fréquentant et suivant de très près monsieur Kenzaburo Iwata j’ai bien compris que, en tant qu’artiste c’est bien de construire et d’entretenir une relation avec son lectorat. Iwata san après chaque rencontre envoie une carte postale ! En observant monsieur Iwata j’apprends et comprends toutes mes lacunes. Disons que si je veux devenir un créateur je dois agir et travailler comme un professionnel.

J’ai reçu les test d’impressions de mon nouveau livre.

Quand j’ai reçu l’impression j’étais un peu paralysé et au bord des larmes. le premier jour j’ai été complètement déprimé par le résultat mais le lendemain après une nouvelle lecture absolument positif et très fier …. C’est grave docteur ???

La qualité du papier et les couleurs sont vraiment top.

Le format A4 en orientation paysage est excellent.

Par contre j’ai un petit problème avec l’équilibre -l’harmonie- entre les pages de dessin style ukiyoé et les pages style BD … Mon épouse et mon ami Franck me conseillent de séparer les pages, voire d’en faire deux books. Mais je vais d’abord essayer de changer les pages style BD pour qu’elles n’étouffent pas les pages ukiyoé…

Voici par exemple la page sur le thème de la liberté.

Il faut que les deux éléments différents s’aident l’un l’autre comme des réactifs mais il ne faut pas qu’ils se dérangent. C’est une question de dosage. Ici je trouve que la page de droite (style BD) prend trop de place par rapport à la page ukiyoé.

Voici une nouvelle version d’essqi; où la page de droite est moins chargée: (j’ai encore à ajouter les dialogues en japonais, le livre sera bilingue FR JP).

Je trouve que c’est mieux. Qu’en pensez-vous ?


Samedi soir dernier nous sommes allés diner avec monsieur Kenzaburo Iwata et son associté monsieur Sako. Nous sommes allés à Anzai un petit restaurant à Himeji dans la même rue que le restaurant Le Chat Botté, tenu par Dimitri. Le chef d’Anzai est un ami d’enfance de monsieur Iwata et pour l’ouverture du restaurant monsieur Iwata à peint une immense raie. (Hiramé, en Japonais).

La raie trône juste derrière le comptoir, face aux clients. C’est superbe !!!

Vous voyez les points noirs sur le dessin ? Monsieur Iwata nous a raconté que lorsqu’il a fait le dessin, il a collé des feuilles de papier sur des planches et a fait le dessin dehors, dans son jardin. C’était l’hiver. Il est rentré chez lui prendre un café chaud. Il s’est mis à neiger. Et la neige a fait ces points noirs que l’on peut discerner.

Si vous vous promenez à Himeji vous pourrez noter par ci par là des œuvres de monsieur Iwata. Regardez bien … Son style, et le style de ses caractères sont si particuliers qu’on peut les reconnaitre facilement.

Donc pour aller dîner avec monsieur Iwata je m’étais préparé et pour faire écho au dessin de la raie j’avais mis mon T Shirt avec la plie … cela nous a bien fait rigoler !

J’ai mis mes designs de T shirts et de sacs sur un nouveau site, made in Japan. ….

je plie et ne romps pas …

Acheter un bentô à la gare

L’avion pour Seattle où j’ai trois jours de meetings cette semaine part de Tokyo, de l’aéreport de Haneda. Il y a 10 ans il y avait un direct Osaka KIX Seattle et c’était bien pratique: il suffisait alors de prendre le bus qui relie direct himeji à KIX mais le vol a été arrété un ou deux ans après notre emmenagement à Himeji.

Donc je prends d’abord le shinkansen pour aller à Tokyo et ensuite prendre l’avion. Pourquoi pas, j’aime beaucoup le Shinkansen ! Conseil aux voyageurs: voyager en première classe dans le Shinkansen. C’est tranquille, confortable, spacieux….

Au fond: le chateau de Himeji

Avant de monter dans le Shinkansen sur le quai de la gare de Himeji je vais voir la petite boutique où une dame très attentionnée vend des friandises, des bentôs et des boissons.

Je remarque que derrière elle il y a la reproduction d’une gravure de monsieur Iwata qui représente les très célèbres fêtes de Himeji. Au fond, la silhouette du chateau et devant, une foule pleine de joie et de puissance.

Je lui demande si elle connait monsieur Iwata elle me dit que pas personnellement, non; alors je lui parle de l’interview que j’ai faite de lui et lui en résume très brièvement les propos, et en particulier: faire les choses en mode ténuki (mode nonchalant) pour pouvoir les faire dans la durée.

Alors elle se met à sauter sur ses petits pieds et elle me dit:

« ‘c’est exactement ça pour moi !! je fait tout en ténuki !!! et comme ça, j’ai pu travailler ici pendant 16 ans !! »


Voila qui est merveilleux !!

Pour marquer le coup je lui achète son bentô le plus cher !!


L’aéroport de Hanéda est vraiment bien. Super propre. Il y avait d’ailleurs une émission TV qui avait fait le portrait d’une dame qui travaille au nettoyage de l’aéroport et qui avec sa façon de travailler formidable est devenue une célébrité … En cherchant le lien vers la vidéo je vois qu’elle a commencé son propre channel youtube et qu’elle a plus de 30 000 followers. Dingue ! https://www.youtube.com/@user-wy9eu7sb5o

Nettoyage du sanctuaire et bientôt à Seattle

Dans dix jours je retourne à Seattle voir les collègues, cela fera 6 ans je crois que je ne suis pas allé au bureau ! Je me demande si ma carte marche toujours pour ouvrir les portes.

La raison de ce business trip, ma chef prend sa retraite et nous nous retrouverons toute l’équipe pour faire connaissance de son remplaçant.

En Février j’aurais pu postuler pour remplacer ma chef mais j’ai rapidement abandonné cette idée, car travailler encore plus que maintenant, jusqu’à 14 ou 15 heures par jour et la plupart dans des meetings c’est simplement impossible, je suis en ce moment au contraire sur une autre vague, pas la vague où on veut travailler plus pour gagner plus mais la vague où je voudrais travailler moins et gagner moins.

Une fois que les besoins essentiels sont satisfaits et que l’on a sa propre maison est-il nécessaire de courir encore plus vite dans la cage du hamster, sachant que plus l’on gagne plus l’on paie des impôts etc…

Voila moi je faire comme les chats …. être tranquille !!!

J’ai énormément d’estime pour ma chef et la remplacer aurait été un honneur mais … j’ai d’autres choses à faire!

Déjà notre quotidien est très pris avec le travail et mon activité de blogueur dessinateur, déjà je vois que le potager souffre de mes absences prolongées.

Pour célébrer le départ en retraite de ma chef adorée je lui ai préparé une surprise: un dessin d’elle transformée en blanche neige qui prépare une soupe pour ses petits nains … c’est à dire nous les membres de l’équipe. Ce dessin m’a peut être pris entre 15 et 20 heures … et j’espère que ça lui fera plaisir ! En le dessinant j’avais souvent les larmes aux yeux à penser à toute la bonne camaraderie que nous avons avec les autres membres de l’équipe ….


Dimanche dernier était une belle journée. Nous avons retrouvé nos voisins immédiats et sommes allés nettoyer le sanctuaire shintô du hameau. Il fait chaud et humide et j’ai du transpirer plus d’un litre. C’était cool de se retrouver tous ensemble et de faire le ménage ….

Je l’ignorais mais autrefois il y avait un autre sanctuaire shintô, encore plus profond dans la vallée … Il a du être détruit.

allez un bon coup de balai !!!!

Dans le sanctuaire un voisin a affiché un dessin qu’il avait fait, représentant les enfants du village qui autrefois les jours de fête allaient au sanctuaire et jouaient au sumo. Le gagnant des combats gagnait 10 ou 20 yens pour s’acheter des bonbons.

Toute cette époque est révolute: il y a beaucoup moins d’enfant, et les enfants restent chez eux devant leur switch nintendô. Nous assistons au changement dramatique des pratiques ….

Le dessin du voisin m’a donné l’idée d’imprimer la page de ma BD Retour Sur Terre qui se passe justement dans ce sanctuaire. et …. de l’accrocher dans le sanctuaire. Ce serait très drôle. Sauf que c’est peut être un peu déplacé ?

J’avais écrit un article en 2016 sur le sanctuaire … et fait aussi une vidéo il y a 3 ans https://www.youtube.com/watch?v=YVRoNA3KLV0


Plus tard nous sommes rentrés à la maison j’ai pris une douche et je suis parti avec notre fils voir un spectacle de Noh à Himeji. Notre fils était parti l’année dernière étudier la physique en Allemagne et il est de retour avec nous pour quelques semaines. En Allemagne c’est merveilleux car il va voir des concerts de musique classique 2 ou 3 fois par semaine et ce pour une bouchée de pain. Quelle chance !

Et je me suis dit pourquoi pas aller ensemble tous les deux voir quelque chose de très japonais: un spectacle de noh. Ce spectacle en l’occurrence c’était Hachi no ki par zéami. Le noh, c’est vraiment très étonnant… !

Si vous venez voyager au Japon vraiment je vous recommande d’aller voir un noh. Vous n’y comprendrez certainement rien comme moi mais c’est une quelque chose à connaitre.


Pour mon projet de BD je suis presque à la fin, il me reste à faire deux pages, les deux dernières. Ensuite je la ferai imprimer en 5 copies pour avoir une version d’essai qui deviendra un point de départ pour une vague de corrections et de rectifications. Il faut aussi que je trouve un titre ! Depuis une dizaine de jours je suis bloqué pour ces deux dernières pages, j’ai une idée mais je veux trouver quelque chose de mieux … Dans ce cas là j’arrête et j’attends que ça vienne … L’idée viendra lorsque je ne l’attends plus …


C’était formidable

L’interview de monsieur Iwata s’est très bien passée et c’était formidable.

Nous étions installés dans un petit bâtiment où il stocke des œuvres. Il y avait avec nous son assistant monsieur S., une personne tout à fait charmante et étonnante.

Sa maison ressemble à la nôtre; dans le sens où sur un grand terrain se dressent quatre différents bâtiments. Nous sommes voisins, moins de trente kilomètres nous séparent.

Il vit en bordure de la ville de Himeji, d’un côté de sa maison sommeille une rizière, de l’autre, un grand potager.

Le style des petits bâtiments est moderne, en bois et -ça n’est certainement pas une coïncidence- rappelle la maison de Hayao Miyazaki à Tokyo (j’étais passé devant en vélo lors d’une longue balade lorsque nous vivions à Tokyo et la présence d’une deux chevaux Citroën devant la maison confirmait la présence du maître).


Monsieur Iwata était en train de travailler sur une gravure sur bois, représentant la ligne de chemin de fer qui relie la ville de Himeji au nord … la ligne ‘bantan’ ban – banshuu la région historique de Himeji, tan – tajima la région historique éponyme. Une superbe composition.

J’avoue que je craignais de ne pas être à la hauteur. Est ce que j’arriverais à poser mes questions; à entretenir le flot de la conversation et pour mon plus grand soulagement dès notre arrivée la conversation coule naturellement et s’ensuivent des moments merveilleux.

A plusieurs reprises j’ai été complètement choqué par les réponses et la pensée de monsieur Iwata …

A un moment par exemple je dis quelque chose comme la vie c’est un peu comme un marathon c’est à dire que ça n’est pas un sprint, et que l’on peut faire des pauses; des pauses pipi et des pauses banane ….

Lui alors il réfléchit et puis il dit: la vie, c’est une danse !!!

Voila quelque chose à laquelle que je n’avais JAMAIS pensé !! Incroyable.

Bref, de cet interview nous revenons éclairés et humbles !!

A gros coups de ciseaux électroniques, j’ai réduit 3 heures de vidéo en quinze minutes.

Il faudra encore plusieurs heures de travail pour finir les sous titres en Français et publier la vidéo sur youtube….

Encore une belle aventure.


Pour remercier monsieur Iwata et monsieur S pour leur générosité je dessine une carte postale que je leur envoie, avec mes remerciements. Je fais la carte postale « dans le style Iwata » c’est à dire que je noircis une page sur mon software de BD et ensuite je dessine en utilisant la gomme, comme si je gravais une planche de bois …

Ce qui est très amusant et flatteur c’est qu’aujourd’hui monsieur Iwata a publié la carte postale dans son fanzine hérahéra: https://www.hera-hera.net/nikki.html#top (date du 23 juillet)