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Visite à l’archipel et à Sasayama … et en bonus une recette facile !
Courte visite à Sasayama. Petite ville en bordure de Kyoto et d’Osaka, sur le côté ouest.
Sur la route on passe dans un magasin / galerie étonnant. On appelle ça un select shop ? Les objets en vente sont produits par des artisans / artistes contemporains, choisis dans tout le Japon. Il y a de très belles céramiques, des vêtements, des sacs étonnants faits en écorce d’arbres, et des pots de confiture d’haricots, des petits biscuits. Tout est franchement très beau; c’est comme une galerie d’art.
Le lieu s’appelle Archipelago (instagramme: archipelago.me), je pense à Soljenitsyne mais ils avaient à l’esprit j’imagine l’image de l’archipel -l’arc insulaire- qui forme le Japon et d’où viennent tous ces artistes formidables qu’ils ont sélectionnés avec soin.
La galerie elle-même est installée dans l’ancien entrepôt de la coopérative agricole d’un tout petit hameau, desservi par une gare non moins minuscule. Le nom de la gare, signifie l’ancien marché furuichi: 古市
On discute avec la proprio de la galerie, elle est très aimable. Ses deux jeunes enfants l’accompagnent et tiennent la caisse. Elle connait très bien tous ces artistes qu’elle a sélectionnés. Notre portefeuille s’est emballé d’ailleurs car nous lui achetons deux céramiques (une de Mashiko, une de Nara) et aussi un sécateur que j’utiliserai au jardin. Le sécateur est fait par un atelier de la région établi dans la ville de Ono, qui, avec une autre ville voisine, Miki, est très connue pour sa production d’outils. Franchement le sécateur est superbe.
On discute donc et elle nous explique qu’elle et son mari ont juste ouvert cette galerie il y a quelques mois et qu’ils sont venus vivre de Tokyo. (comme nous en 2012 donc …). Quel courage de se lancer dans une telle aventure me dis-je, dans un coin si reculé.
Elle nous dit aussi qu’en plus de cette galerie ils ont monté un café librairie ! mais qu’il est fermé ce dimanche mais si on veut bien elle va nous le montrer … on ne se fait pas prier…
Ce café librairie est superbement arrangé … et installé dans le bâtiment de l’ancienne banque agricole du village ! incroyable d’ailleurs on voit l’ancien coffre fort de la banque … personne n’a pu l’ouvrir nous dit-elle ah zut si j’aurais su, j’aurais apporté mon chalumeau !

Installer une galerie dans un tel bâtiment, c’est vraiment du wabi sabi.








On fait un petit tour dans le hameau paisible.










Ensuite nous allons à Sasayama.
Du château de Sasayama subsistent des superbes mûrs d’enceinte que je ne photographie pas.
On fait quelques rues, il y a quelques touristes, une rue est particulièrement bien préservée. Je m’arrête devant le superbe atelier d’un artisan de tatamis, monsieur Tadani. On voit qu’il utilise des machines anciennes.

Il est très ouvert est sympathique, on discute une bonne demie heure. Il fait les tatamis à l’ancienne et il nous explique l’histoire du tatami … Sujet passionnant. Justement on lui fait part de nos demis regrets car lorsque nous avons refait notre vieille maison pour nous y installer, nous avons viré tous les tatamis et fait installer un parquet.
Or, un tatami est si confortable … mais aussi qu’en penseraient les griffes des chats, et aussi les vomis des chats ??? mmmm …

Monsieur Tadani on discute avec lui on est tellement naturels on a l’impression que l’on se connait depuis 10 ans alors que ça ne fait que quelques minutes !
Il nous explique entre autre que lui n’utilise que de l’igusa (une espèce de jonc) produite à Kyushu, à Kumamoto, par quelques réfractaires… Il faut savoir que la majorité des tatamis aujourd’hui sont produits avec de l’igusa faite en Chine et contiennent aussi des plaques en plastique …
Voilà une belle rencontre.
Recette facile – ou une recette qu’il m’est difficile de rater.
Faire revenir du poulet coupé en petits morceaux (peut se substituer avec du goret) dans une marmite, un peu d’huile d’olive, de l’ail, un oignon.
Puis ajouter des haricots (ici je fais avec des pois-chiches) et ajouter:
2 cuillérées de sucre
6 cuillèrées à soupe de sauce de soja
3 cuillèrées à soupe de mirin
3 cuillèrées à soupe de saké
recouvrir d’eau
Laisser mijoter tranquillement.
Sur la fin, si on peut en trouver, ajouter du sansho. (celui-ci provient de notre montagne, je l’avais récolté le printemps dernier.)

Si c’est des haricots, je les fais bouillir au préalable.
J’appelle cette recette ‘oba no aji’ soit: « le goût de grand mère ».
Car si j’en fais une grosse marmite je vais en apporter à mon ami Saki chan et à sa femme pour leur dîner, et il me dit souvent « ah c’est oba no aji » soit « c’est exactement comme la cuisine de ma mère », laquelle a 95 ans…. Qu’est ce que ça m’amuse lorsqu’il dit ça!!!!
Tout ça c’est du bonheur …
Tranches de vie & bricolage
Hier vendredi j’avais laissé quelques petits trucs en plan au boulot et donc j’ai mis mon réveil assez tôt 430 AM ce samedi matin pour boucler ces petites choses tôt et pour ne pas avoir à les faire lundi !
Après, vers sept heures il fait déjà beau mais encore frais je vais dans le jardin que des courges, poussées inopinément cette année (sans doute des graines jetées l’année dernière) envahissent de façon décidée.
Et vers neuf heures je vais voir Saki chan mon acolite. Il est dans son atelier.
On se prend un café. J’ai apporté deux petits cigares de Cuba que nous dégustons tranquillement. On discute. Et tiens, dans la conversation vient une idée pour un dessin futur… A tester … ca peut être pas mal !
On s’apprête à récolter des patates douces. Malheureusement nous faisons une bien piètre récolte. L’été nous n’y avons pas du tout touché, et le rang de patates douces était dans une véritable jungle …. C’est peut être la raison. Il y a eu aussi très peu de pluies.
Je suis un peu déçu Mais bon: c’est comme ça et, bien sûr que c’est un peu ma faute, j’aurais dû mieux m’en occuper.
Il n’y a pas de magie….
Arrivent deux voisins qui eux viennent récolter le riz, leur rizière est juste à côté.

S’ensuit une discussion animée sur la canicule que nous avons eu cet été ! L’un des deux est forestier et l’autre (plus âgé, 72 ans je crois) travaille dans la construction. Et bien sûr la canicule ils ont eu l’occasion de la goûter, sur leurs chantiers !
Je me dis quelle chance de pouvoir faire partie de ce groupe et de cette conversation.
Saki chan m’offre un sac de châtaignes qu’il a récoltées.
Un peu plus tard je rentre à la maison et après une courte hésitation j’essaie de remettre en état la vieille porte coulissante de la grange où je veux faire ma galerie d’art « open garage« .

C’est, en effet, une horreur. Mais l’affaire est finalement moins compliquée que je pensais.
D’abord retirer ces affreuses vitres translucides.

Je commence par faire une nouvelle poignée avec un bois de chevreuil. Ajouter de la fantaisie quand c’est possible.

Puis remplacer les vitres par du plexigas.
Tout en faisant cela je prépare le dîner, je fais mijoter tranquillement des sardines avec du gingembre et des uméboshis. (pour 15 sardines de taille moyenne, 6 uméboshis, une grosse boule de gingembre, 3 CS de sucre, 6 CS de sauce de soja, 3 CS de mirin -vinaigre de riz-, 3 CS de saké). C’est un plat simple et très économique.

La porte a trois rangées de vitres mais je n’en remplace que deux avec du pléxi, la rangée la plus basse, je mets du contreplaqué. Comme ça la lumière arrivera juste à la hauteur du comptoir …
Voila ça prend forme …


Ensuite de retour à la maison pourquoi pas faire cuire du riz avec des châtaignes, on dit takikomigohan.

Ici encore c’est très simple; éplucher les châtaignes et les déposer sur le riz dans le rice cooker, et mettre en route ce dernier.

Et le dîner est génial car nous y avons tant de produits du jardin, ou du village.
les concombres du jardin à goûter avec du yuzu miso, mélangé à une vieille confiture de coings, coings trouvés en montagne l’année dernière.
Une petite courge du jardin passée à la poêle.
Le riz, récolté la semaine dernière par monsieur T qui a cuit mélangé avec les châtaignes de Saki chan.
Mes petites sardines qui ont mijoté avec le gingembre récolté l’année dernière, et les uméboshis faites il y a deux ans.
Et puis quoi d’autre ah oui, dans la salade j’ai ajouté des figues du jardin.
Quelle joie de pouvoir profiter de la générosité des amis, et du potager …
Préparation des pousses de bambou, en BD
C’est la saison des pousses de bambou.
Un vrai régal. J’en avais parlé dans un article, avec photos il y a plusieurs années.
On va en chercher en montagne mais en général les sangliers sont passés avant nous. La nature les avantage car ils peuvent les sentir alors que les pousses de bambous sont encore dans la terre…
On n’est pas pas les seuls à apprécier ce cadeau de la montagne!
Cette fois ci j’en parle en BD…
Vous pouvez consulter la version originale, en Japonais, ici.






Voyez comment le sanglier fait cuire le riz, comme autrefois, dans un kamado !!

Ah voila mon ami Saki chan …

Retourner sur Terre à Tours, à Yoïsho !!!
Coucou les zamis. J’ai une grosse nouvelle!
Ma bande dessinée Retour Sur Terre est désormais à Tours ! yes !!!
A Yoïsho! pour être exact.
Yoïsho! c’est un restaurant Japonais situé à Tours, au 11 avenue de Grammond.
Yoïsho! se focalise sur la soul food Japonaise.
On y trouve en effet les incontournables: des onigiris, des inari sushi et des tai yakis. Il y a aussi des sorbets faits maison…. sorbet au sucre de canne de Okinawa, au matcha, au yuzu … au sésame !! …. Et même de la kakigori !!!
pas besoin de climatisation l’été si vous pouvez vous offrir une bonne kakigori …. mmmm!!!!








Philippe a monté Yoïsho! .
J’ai fait la connaissance de Philippe il y a dix sept ans. Nous étions tous les deux alors à Tokyo. Nous cherchions chacun de notre côté des partenaires pour des projets de business. Je rencontre Philippe et quelle surprise:
Il est de la Rochelle en Charente .. comme mes parents … ma maman était née à La Rochelle … mon père y a passé sa jeunesse.
Enfant, Philippe passait ses vacances à l’ile d’Oléron – mes grands parents étaient d’Oléron et donc j’y passais aussi tous mes étés …
Ensuite on a découvert que nos anniversaires étaient éloignés d’un jour et d’un mois … étonnant …
Mais la cerise sur le gâteau c’est que … Philippe et moi avons vécu dans le même bled en région parisienne … la même ville (10 000 habitants à l’époque) et dans la même rue !!!
Vraiment incroyable tout cela!
Depuis nos chemins se sont séparés. Philippe est rentré en France et a démarré Yoïsho! à Tours. Je suis venu m’installer au village … Philippe tu me manques !!
Donc si vous êtes dans la région de Tours ou de passage:
- allez faire la bise à Philippe ou à Sachiko (choisir l’un des deux)
- dégustez leurs spécialités: onigiris, tai yakis, sorbets; thé japonais …
- et procurez vous une copie de la bande dessinée Retour Sur Terre !!!
Instagram: yoisho.france
Yoïsho! La Soul Food du JAPON au 11 Avenue de Grammont, 37000 Tours
mardi – samedi 11:00 – 17:00
Web: www.yoisho.fr

Feuilleter tranquillement un magazine
Voici ce que m’écrit mon ami et mentor F. qui est de retour en France pour quelques jours, pour ses affaires immobilières.
C’est le gros bordel en politique mais dans la rue les gens parlent de viande et de boire un café. Le matin les enfants courent à l’école.
Mais le peuple se passionne pour la question politique. Graffitis sur les murs adoptent un langage d’un autre temps: Peuple, lutte, justice. On invente des chansons de marche.
Et puis au soir revenu, échaudés, ils rentrent chez eux border les enfants et se coucher.
Oh là là, France!
Nous on est toujours au village et à midi nous sommes allés déjeuner dans un restaurant, paisiblement. En attendant les beignets de crevettes je feuillette un magazine, et découvre quelques pépites.
En fait le tout formule un résumé des choses que j’aime au Japon. Le raffinement, la cuisine et l’alcool, et puis ce côté délirant où beaucoup est permis et où on frôle parfois le mauvais goût.


Dans un pays où il y a peu d’enfants et où l’on vieillit bien.






On peut penser au système de retraite Japonais mais en vérité, ne pas s’arrêter est une clef de la longévité.




(ce qui est tout à fait rarissime, vu que les poissonniers au Japon portent toujours des bottes blanches)
Sardines au gingembre
Une fois n’est pas coutume voici une recette de cuisine … Une recette simple, les sardines au gingembre :
- Dans une casserole couvrir les sardines d’eau
- du gingembre finement coupé
- ajouter des uméboshi
- du sucre
- sauce de soja
- du mirin (vinaigre de riz)
- un peu de saké.
Pour les quantités il faut comme me l’explique ma femme faire 適当 c’est à dire en mettre comme il faut.


Mon resto préféré à Tokyo
Mon restaurant préféré à Tokyo: Y’s café. 03-3394-1557
Cinq ans que nous avons quitté Tokyo et si il y a une chose qui me manque c’est Y’ café (avec les amis aussi bien sur)
Dans le quartier de Nishiogiokubo. 西荻窪 Suginami ku. Gare Nishiogikubo sur la ligne JR Chuo. A quinze minutes de Shinjuku. Il faut sortir de la gare; s’engouffrer dans une petite rue direction nord et 8 minutes plus tard prendre la droite. Une grosse harley davidson bleue est toujours garée devant le resto donc difficile de le manquer.
L’ambiance est style îles des mers du Sud / Okinawa. Des poissons, des tortues sur les murs. L’ambiance est très relax.
La cuisine servie à Y’s Cafe est variée. Le curry japonais ou kare- raisu カレーライス y est excellent et c’est le meilleur que j’y mange au Japon (essayer le porc, ポークカレー).
Et noter le dry kare ドライカレー, un pur bonheur d’arômes et d’épices. Franchement j’en mangerais volontiers tous les jours.

Le menu est énorme, la seiche à la tomate イカ飯, les salades et les pickles sont tous des numbers one.
… Tout n’est pas seulement dans la bouffe. Il y le contact aussi. Les propriétaires sont si sympathiques. A force de manger chez eux, nous sommes devenus des amis.
Le patron peut intimider, avec un air de loubard surfeur, mais détrompez vous il est très timide. Et c’est toujours chouette quand son grand rire résonne de derrière les fourneaux.
Et son épouse, toujours un mot gentil et tant d’attention aux détails. Une belle équipe.

Ce sont de vrais pros et régulièrement ils inventent de nouveaux plats.
J’ai fait quelques dessins humoristiques représentant leur restaurant et très aimablement ils les ont accrochés aux murs.
Comme j’étais à Tokyo ce dimanche. j’en ai profité pour y faire encore un tour….
Si vous êtes à Tokyo, n’hésitez pas …


Pousses de bambou
Comme chaque année c’est la saison des pousses de bambou. J’apprends à vraiment apprécier ce mets délicieux. On dirait, la viande de la montagne. C’est un véritable régal. Tant pour la finesse du goût que la texture.
A chaque espèce de bambou sa saison pour en consommer les pousses. Là c’est la fin de la première saison de pousses de bambou. Il faut que je me renseigne sur le nom de l’espèce.
On les fait bouillir avec du son de riz pour en retirer l’amertume. Comme on peut voir; la pousse de bambou a une taille conséquente.
On les fait refroidir et ensuite on retire les feuilles extérieures. On peut penser au principe de l’artichaut. Les feuilles proches du coeur; blanches, translucides évoquent le goût de l’asperge.
Mais c’est vraiment le coeur du bambou qui intéresse le gourmet.
Il y a plusieurs façons de préparer les pousses de bambou; mais on peut les déguster telles quelles, ou avec un peu de sauce de soja et de wasabi.
Tout celà sous le regard bienveillant du chien tcha tcha.
A la campagne on peut en trouver vraiment partout. Il suffit d’aller dans un coin de montagne où ça pousse …
D’ailleurs dans la supérette pas loin d’ici, ils les offrent aux clients.
‘Pousses de bambou … servez vous … jusqu’à deux par personne …. (on les a récoltés à 16 heures)‘
Le soba de monsieur H
De bonne heure le matin je passe devant chez monsieur H. Il est sept heures. C’est samedi et il prépare les nouilles de sarrasin, le soba, pour son restaurant. Je m’incruste un peu et lui demande de me montrer comment il s’y prend.
Le yomogi
On fait sécher du yomogi.Le plante est une de mes plantes préférées.
En infusion ce sera un vrai régal. Et puis l’infusion de yomogi fait beaucoup de bien. On sent une amélioration générale de la circulation sanguine et ça donne une peau de bébé.
Le yomogi est une plante que l’on trouve un peu partout dans l’ile principale du Japon Honshuu, sur le bord des chemins et des rivières.
Il faut noter que le yomogi fait partie de la famille des armoises (Artemisia princeps, mugwort en anglais) et joue un rôle important dans la médecine traditionnelle Japonaise et Chinoise:
Car c’est avec le yomogi que l’on produit le moxa, cette substance que l’on brûle pour stimuler par la chaleur le point d’acupuncture.
D’ailleurs le terme « moxa » vient du mot Japonais mogusa qui désigne le duvet receuilli sous les feuilles du yomogi….


















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