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Une semaine riche en événements

Côté boulot la semaine dernière a été assez chargée avec la présentation annuelle des budgets. Je fais ce job actuel et les budgets depuis 12 ans mais chaque année le contexte est différent et les chiffres augmentent à chaque fois.

La présentation se fait en deux fois, la première à un VP (vice président) mercredi à partir de 4 h du matin puis la deuxième à un CVP (corporate vice president), le vendredi à une heure du matin.

Les deux présentations se passent bien. Même si je suis rodé, à ce niveau, les senior executives, car ils ont accès à toutes les informations du business, sous tous les angles imaginables, ont le don de poser des questions tout à fait inattendues … donc il y a toujours une dose d’adrénaline.

La première réunion le mercredi finit bien et même plus tôt que prévu, à 4 heures trente du matin. J’en profite pour foncer dans mon camion et rouler 8 minutes dans la nuit, attention aux chevreuils sur le bord de la route, pour filer jusqu’au convenience store du village (ouvert 24 heures sur 24) … pour acheter une copie du journal de Kobé.

Le journaliste m’avait prévenu que l’article sur CONTINUER ma dernière bande dessinée paraitrait mercredi. Autant dire que, entre les présentations pour le boulot, et cet article qui doit sortir ma tête est entièrement pleine, même qu’il en coule de par les oreilles.

https://www.kobe-np.co.jp/news/himeji/202503/0018794846.shtml

Et en effet il y a écrit un article énorme ! sur toute une demie page. Je suis super content…

Le titre d’ailleurs a plein d’impact … un travail global (international) et un BD super locale … ça m’a fait bien rire! il a fait mouche …


Plus tard, mercredi encore, deux artisans viennent installer des doubles fenêtres dans ma maison-bureau. En fait on laisse les fenêtres existantes et épaisses comme une feuille de papier de cigarette, mais on installe, côté intérieur, de nouvelles fenêtres, en supplément. C’est pour un peu mieux isoler la maison, car l’hiver on s’y pèle trop les vouilles … Le deuxième step sera éventuellement d’y installer un petit poêle à bois.

Si il n’y avait pas de contrainte d’espace, j’y ferais installer une cuisinière à bois, comme celle qu’il y avait chez ma grand-mère Hélène à Saint Félix dans les charentes … pour moi c’est un souvenir d’enfance, ce gros engin où l’on fait du feu, il y a des chevillette, des bobinettes et dès fois il en sortait une magnifique tarte aux prunes ! Ces souvenirs d’enfance sont inscrits profondément dans la mémoire…

Ca devait être un truc comme ça:

Si on me disait … tu gagnes au loto, tu veux une lambo ? non; je veux une vieille cuisinière à bois !!!

Ce serait cool, je pourrais faire cuire des tartes pendant que je fais mes présentations de budgets aux VPs …. Attention à que ça ne brûle pas ….

Les deux artisans font un super boulot. C’est une tâche délicate, car la maison est ancienne, et elle penche .. tout est un peu de travers .. ça n’est pas évident, et ça prend toute la journée.


La deuxième présentation le vendredi s’est également bien passée.

Je m’étais couché la veille à sept heures du soir, dormi comme un bébé, pour me réveiller à minuit pour la réunion avec le CVP cette fois. Continuant à travailler jusqu’à 8 heures du matin j’ai pris une énorme pause et suis allé travailler tout le reste de la journée dans le jardin c’était absolument magnifique. Il fait encore froid mais je prépare quelques semis, j’arrange des petits trucs… j’observe les coccinelles … les araignées ont la pêche …

Tout ce monde bien réel …

Plus tard dans l’après midi monsieur Ohino dont je parlais dans l’article précédent est passé à la maison m’apporter du riz qu’il a produit – sans labour, sans produit en cide – je lui en achète deux kilos, j’ai hâte de le gouter. C’est peut être comme le riz que jes gens mangeaient autrefois. Je ne comprends pas tout ce qu’il raconte; cependant…. C’est pas grave; j’ai l’habitude …

Et j’aimerais bien; cet été, aller voir sa rizière observer et prendre des photos … il doit y avoir plein d’insectes, de grenouilles … des serpents … ce doit être magnifique …

On prend le thé, il est venu avec son épouse et son jeune fils, à qui je montre un album d’astérix, le domaine des dieux .. ça a l’air de l’intéresser.


Entretien entre M Iwata et un jeune agriculteur

Hier j’ai bouclé le boulot tôt, vers midi, pour aller voir un entretien entre monsieur Iwata et un jeune agriculteur, établi à Himeji.

Toutes les deux semaines il y a ainsi un entretien, les dates sont alignées au calendrier solaire traditionnel en 24 divisions, durant lequel monsieur Iwata -78 ans- développe une conversation avec un guest. J’ai eu l’honneur par deux fois d’y participer et d’être interviewé. Pour moi aller voir ces entretiens c’est devenu comme une thérapie …

Ca se déroule dans un restaurant, un endroit magnifique, installé dans une ancienne ferme de 150 ans.

Tout y est beau, et rien que d’y passer deux heures, on se sent rafraichi et inspiré.

Si vous êtes à Himeji un midi et avez une bonne demie journée de libre je vous conseille d’aller y déjeuner (il y a un arrêt de bus mais il faut un peu marcher); contactez moi si ça vous intéresse.

Hier j’avais le soleil dans l’objectif optique de mon téléphone et ici j’emprunte les photos de https://www.instagram.com/komegalleryotemae/

Hier l’entretien était avec Ohino Takuya un jeune agriculteur qui produit du riz au nord de Himeji, en suivant une méthode entièrement naturelle et en orbite autour des principes:

  • pas de labour
  • pas d’entrant ni de sortant (no input no output)
  • ne considère pas les insectes et les ‘mauvaises’ herbes comme des ennemis.

Je pense que monsieur Ohino est obligé, pour que le public le comprenne, de définir sa méthode et sa philosophie avec des phrases négatives, car, oui 95 pour cents des agriculteurs et jardiniers ici: labourent, apportent plein d’entrants avec les engrais, et pour eux, les oiseaux les insectes les mauvaises herbes sont des ennemis !

On pourrait reformuler les définitions avec des phrases positives:

  • laisser la terre tranquille pour le bien-être de ses petits habitants et des plantes
  • laisser le riz se développer avec sa propre force intérieure
  • considérer les insectes les oiseaux et les herbes comme des guests…

Tout cela va au-delà d’une méthode technique pour produire quelque chose, c’est à n’en pas douter une philosophie de la vie !!! On voit d’ailleurs le calme profond de la personnalité de monsieur Ohino …


L’entretien est en deux parties de 30 minutes; entre les deux parties, un duo de musiciens du village -箱庭- joue des morceaux qu’ils choisissent en fonction de la saison ou du profil de l’invité… Hier ils jouent une chanson sur le printemps. Vous pouvez les suivre sur spotify.


Au cours de l’entretien je note ces quelques phrases:

できたらできたぶんをとる

Récolter ce qui est disponible

無理のない稲

Un plant de riz qui ne se force pas

田んぼの子供の声が聞こえる

Une rizière où l’on entend des voix d’enfants

いい田んぼ

Une bonne rizière

一人分作る

Produire assez pour une personne

Souvent ces entretiens ne fournissent pas de « solution » directe; prête à utiliser, non, mais, toujours, ils entrouvrent de nouvelles portes, des fenêtres cachées, ou oubliées …. à chacun ensuite de faire les premiers pas et de faire son chemin.

A propos, monsieur Iwata qui conduit ces entretiens est ainsi pleinement dans son rôle et sa qualité d’artiste: il dévoile des signes, et ouvre l’horizon vers de nouvelles possibilités.

En ce qui me concerne dans le jardin, je suis à 66 pour cents de la methode: je ne laboure pas, j’apporte cependant régulièrement du fumier de poules ou de cheval, quant aux oiseaux et les herbes, je ne suis qu’un locataire dans leur domaine …. Bien sûr j’aimerais pouvoir m’améliorer car je suis un jardinier bien maladroit ….

Curieux de voir ce que ça va donner

Hier samedi le soleil et le temps doux évoquaient le printemps.

Très agréable.

Propice pour faire quelques projets. Remplacer la roue d’une brouette. Refaire le grillage autour d’un prunier planté l’année dernière pour mieux le protéger des chevreuils. Nettoyer le potager.

Et puis, aller installer une grande bassine dans ma montagne (ici au village on dit yama mais je pense que ‘dans mon bois’ ou ‘dans ma forêt’ est sans doute plus approprié).

Je choisis un emplacement dégagé et lumineux. Je bloque la bassine avec des troncs d’arbres et y pose au fond quelques pierres.

Les prochaines pluies viendront emplir la bassine qui deviendra un point d’eau pour les animaux. Le fait est tout le terrain étant pentu, il n’y a quasiment pas de point d’eau. Je me demande comment ils font!

Je suis très curieux d’observer d’ici quelques semaines comment la bassine va s’emplir et si il y aura des changements notables. Je pourrai installer un camera pour filmer les visiteurs de la nouvelle oasis.

En espérant que les sangliers ne foutent pas tout en l’air. Ce sont des coquins ….

C’était bien O bon

La semaine dernière c’était O bon.

Le O bon c’est la fête des morts ici: les défunts reviennent chez eux et les familles au préalable se sont rassemblées pour les accueillir.

Ca se déroule en trois phases, le mukaé bon (préparations pour l’acceuil des défunts), le chu-nichi (les familles sont ensemble), et le okuri-bon (les défunts repartent).

J’écris ça mais je ne l’ai jamais vraiment vécu car ma femme « ne le pratique pas » et nous sommes à 600 km de sa famille …

En pensant à ce ‘principe’ de o-bon je me suis dit que c’est quelque chose de génial. J’aimerais pouvoir revoir ma mère comme ça et qu’elle vienne nous voir à la maison ! Elle qui nous a quittés il y a 7 ans.

J’en parle à ma femme et très sérieusement elle me dit qu’il suffit que je le demande et ma maman reviendra nous voir, au o-bon. On aimerait tous pouvoir faire le o-bon et que ça marche …


Mercredi soir c’était la fête du o-bon dans le village. J’y suis allé mais n’y suis pas resté trop longtemps, à peine deux heures, car le lendemain j’avais une réunion pour le travail, très tôt, à 3h30.

Revoir les voisins et pouvoir passer du temps ensemble avec eux m’a bien touché et fait plaisir. Ils sont si gentils. Je suis toujours surpris par leur gentillesse. Je me forcerais, je crois que je n’arriverais jamais à être aussi gentil qu’eux! C’est peut-être mon côté Charentais …

J’aime bien la cuisine de la salle des fêtes. Autrefois s’y préparaient de grands repas, pendant des obsèques par exemple.

Monsieur Fuku est la; dès que j’arrive il me montre où sont les bières, Monsieur S. m’accueille, je discute avec monsieur H. que je n’avais pas vu depuis longtemps, je m’étais un peu inquiété d’ailleurs, il me raconte qu’il s’est blessé il y a quelques mois en tombant du toit du sanctuaire shintô qu’il était en train de nettoyer ….

Monsieur Fuku, dans ma nouvelle BD en préparation …

Notre prête bouddhiste préféré aussi dans la nouvelle BD en préparation

Je passe du temps avec les plus jeunes; ceux de ma génération, cinquantaine ou late fourties, ils sont regroupés autour d’un petit barbecue où sifflent les saucisses et brochettes de poulet. On prend des nouvelles. Comment vont les enfants, où en sont-ils dans leurs études, lycée, université…

Le prêtre bouddhiste du village, son temple est juste en face de la salle des fêtes, est avec nous. Il a visionné sur youtube la vidéo de monsieur iwata et a beaucoup aimé.

Un peu plus tard vers 1900 heures plus de monde arrive, les familles et beaucoup d’enfants. Alors commence vraiment la fête, avec la musique, le tambour japonais et les danses … Il y a beaucoup d’enfants, peut-être une vingtaine d’enfants.

Le directeur de la banque postale arrive, encore dans son superbe costume, il rentre du travail et est passé nous voir directement. Quelle classe ! J’aurais du le prendre en photo …

Je me dis c’est bien précieux ces moments. La population du village continue de baisser comme partout au Japon, malgré quelques arrivées de nouveaux, et qui sait encore combien d’années on pourra continuer à avoir une belle fête comme ça!

Morceaux Choisis de Vidéos

Il y a du sens.

Ici au village nous goûtons une vie paisible et tranquille. Nous vivons en sécurité, et si danger il y a, il vient alors de la nature -car des pluies diluviennes et continues pourraient convaincre les montagnes de nous ratatiner facile dans un courant de boue-, mais, en général, pas de l’homme.

Ce matin je suis au travail, je suis assez concentré sur un truc, un nouveau dashboard power BI avec le but de simplifier nos process pour les forecasts financiers.

Ma femme tout d’un coup arrive en courant et me dit viens tout de suite voir madame M, elle t’appelle et a besoin d’aide. Il y a un serpent chez elle !!

Ah ! je laisse mon bureau; vais chercher une perche, un genre de sécateur avec un long manche et cours chez la voisine.

Elle est tout en émois: le petit serpent qui est devant la porte de sa maison lui fait peur !!

Il s’agit d’une couleuvre, assez jeune. Toute belle!

J’essaie de la rassurer mais attendez c’est une couleuvre elle ne vous fera aucun mal, mais elle est vraiment en panique, et je comprends, je sais; il y a des personnes qui ont réellement horreur des serpents. Je ne veux cependant pas blesser la couleuvre et donc j’essaie de la faire fuir, avec le bout fermé du sécateur.

En même temps je ne sais pas comment faire pour l’attraper gentiment …

C’est marrant on a l’impression qu’elle veut vraiment rentrer dans la maison… elle se colle contre la porte coulissante … mais je parviens à la faire partir et alors elle va se planquer à côté, à 5 mètres, dans le jardin de madame M.

Ca ne suffit pas à madame M qui voudrait que nous attrapions la couleuvre mais pour la mettre où ? Elle est au village chez elle autant que nous sommes chez nous !

Je répète à M. que la couleuvre finira par partir et qu’il vaut mieux la laisser tranquille dans le jardin vu qu’elle ne représente pas de danger particulier. Si ça avait été une vipère je l’aurais alors butée! Madame M. vit avec son fils et sa belle fille et ils ont deux jeunes enfants. et une vipère à proximité de leur maison serait un véritable danger pour les enfants.

Je retourne au bureau.

Ma femme me voyant me barrer va parler à un autre voisin qui très cool conseille de faire brûler de l’encens près de la maison, l’odeur devrait faire fuir le petit reptile dit-il. Il est vraiment smart et il est d’ailleurs dans ma bande dessinée; dans la page 18 pour être exact.

Je suis de nouveau avec mon PC et continue le travail avec Power BI. Je fais de bons progrès. Une heure plus tard je sors du bureau pour aller me faire un café, et c’est qui que je vois ?

La couleuvre, juste devant la porte de mon home office.

Je lui adresse la parole comme l’aurait fait Saint François d’Assise sauf que c’est en Français, et pas en un dialecte toscan du 12è siècle; et en gros

je lui demande de prendre bien soin d’elle, de faire attention, et d’éviter le danger.

Et puis je me dis voila:

  • d’abord la couleuvre est allée chez madame M; car elle est en réalité l’esprit de son mari décédé: c’est l’esprit de monsieur M qui est décédé il y a 5 ans.
  • Et puis, elle est passée ici me voir pour me remercier de ne pas l’avoir butée.

La couleuvre me fait un clin d’œil et puis s’en va en serpentant dans la direction de la rivière, elle se glisse dans un petit espace entre la maison et un muret; et disparait.

Je vais voir ma femme et lui raconte l’histoire.

Ma femme acquiesce et va voir madame M. Elle demande à voir son jardin pour vérifier qu’il s’agissait bien de la même couleuvre ? Et en effet la couleuvre du jardin est bien partie donc il s’agit bien du même serpent. Comme ça Madame M est rassurée.

Mais ma femme lui fait aussi part de mes remarques, à savoir qu’il s’agissait sans doute de l’esprit de son mari défunt, venu lui rendre visite.

Madame M ouvre grand les yeux et dit: mais oui, c’est aujourd’hui mon anniversaire ! Et en plus je suis de l’année du serpent !

Et elle a un immense sourire.

Un nouveau projet pour 2013: « Open Garage »

article connexe en Japonais https://wakametamago.wordpress.com/2023/01/11/%e3%82%aa%e3%83%bc%e3%83%97%e3%83%b3%e3%82%ac%e3%83%ac%e3%83%bc%e3%82%b8%e8%a8%88%e7%94%bb%e5%a7%8b%e5%8b%95%ef%bc%81%ef%bc%81/

Un projet auquel je pense pour cette année c’est arranger le rez-de-chaussée du hangar de « la maison de madame M »

J’ai acheté la maison il y a quatre ans et depuis j’y ai installé mon bureau, et tout un espace où je gère la logistique des envois de mes bande dessinées. Mais je n’ai pas touché à … la grange ?

Je ne vois pas trop comment nommer en français ce petit bâtiment avec un étage. Le rez de chaussée était autrefois pour garder mobylette et motoculteur. La petite pièce à tatami au premier étage était la chambre de la fille des anciens habitants.

En Japonais je dis 倉庫、 donc pourquoi pas hangar en Français….

L’idée donc c’est nettoyer et arranger le rez-de-chaussée de cette petite bâtisse, lequel consiste de deux pièces, une qui fait 3 mètres sur 4, la deuxième faisant 4x4m.

Et que faire ?

Un petit espace, ouvert grâce à ses nombreuses fenêtres et portes sur la rivière et les montagnes autour, où j’exposerai mes productions artistiques, dessins extraits de mes bande dessinées, et dessins tout court comme les dessin de style ukiyoé que je fais depuis peu.

J’ouvrirai cet espace un week-end, tous les 2 ou 3 mois.

Quelques visiteurs viendraient; curieux de voir ce que je fabrique peut être et nous passerions un moment à faire connaissance et à discuter.

Autant dire que je n’ai JAMAIS fait ce genre de chose, et c’est une raison de plus d’essayer. C’est donc la prochaine étape du développement du projet wakamé tamago….

Au fond le but c’est d’expérimenter, et faire des connaissances; créer la chance de nouvelles amitiés est un but qui suffit à justifier le temps que je vais passer à ça.

Comment nommer ce lieu d’échange et de découvertes ? Ce sera オープンガレージ; soit le ‘garage ouvert’. ガレージ Garage c’est dans l’air du temps, c’est un terme à la mode ici au Japon.

Je vous tiens au courant !

L’été en résumé

L’été au Japon, chaleur et humidité, cette saison parfois nous teste et nous demande beaucoup !

Maintenant on est fin août les jours de grande chaleur sont passés et les nuits sont plus fraiches.

Ah oui, pour moi le plus difficile c’est la nuit, la nuit étouffante et humide qui empêche de dormir, dur dur quand on doit aller travailler très tôt le lendemain matin. La privation de sommeil; grande spécialité du guépéou que Soljenitsine décrit en longueurs dans l’archipel du goulag …

Mais bien sûr il y a aussi tellement de bons moments. Toute cette énergie que l’on voit partout, tout ce qui pousse dans le jardin et le transforme en une véritable jungle et puis tous les animaux qui s’en donnent à cœur joie c’est si formidable. Les insectes; les serpents c’est merveilleux de pouvoir les observer. En été la campagne japonaise est si belle. Tout resplendit!!

La solution: il faudrait être en vacances tout l’été !! et ne pas avoir à se lever très tôt le matin pour travailler … pour pleinement profiter de cette saison tout à fait époustouflante.

Le jardin a donné tout l’été. Beaucoup d’aubergines de tomates de poivrons et même des courgettes, que je n’ai jamais réussies. Et puis une quantité faramineuse de citrouilles.

Je remplis des paniers tous les 3 ou 4 jours et fais des méga ratatouilles. Parfois j’emplis un panier vers midi; et je laisse mijoter la ratatouille dehors à l’entrée du bureau pendant je finis mes mails. C’est bien de pouvoir faire plusieurs choses en même temps comma ça.

Lundi matin. 7 heures. Il ne fait pas encore super chaud. Réunion avec Saki et le chien tchatcha. On se prend un café et on discute des choses. Les nouvelles du monde avec la guerre en Ukraine sont particulièrement mauvaises. Tout part en couilles. Pour garder le morale la conversation se rabat sur le champ et les divers travaux que nous devons y faire.

Et oui! je partage mon temps entre le travail dans l’IT; à la maison et le travail au champ. C’est parfois difficile de concilier les deux. Le champ aurait besoin de beaucoup plus d’attention.

ici tout compte fait l’été n’a pas été si caniculaire. On a vu pire. Il y a eu en effet beaucoup de pluie. Ici après une nuit d’orage; je regarde le niveau de la rivière, de mon bureau.

En Juillet j’ai fait la découverte d’un marchand de disques et de cassettes, à une trentaine de kilomètres d’ici. Un endroit et un business improbables mais le business en fait semble bien marcher ! On trouve toujours des surprises…

Avec le camion en quatorze mois j’ai fait dix mille kilomètres.

Minou fait la sieste en mode grand écart; à l’ombre sous une table. Il fait chaud!!!

Très difficile de dormir certaines nuit; avec la chaleur humide. Ici je me réveille vers les deux heures et prends une photo de la maison.

Plus tard j’essaie de retrouver le sommeil et m’installant dans le jardin, dans un hamac. Les étoiles sont magnifiques. La caméra du mobile arrive à prendre ça:

En l’espace d’une petite heure on observe plusieurs poignées d’étoiles filantes !

Août c’est le début de la saison de la pèche au filet pour les ayu. Mon ami Saki fait ça chaque été; et il nous en fait toujours profiter. C’est un vrai régal.

Sur le parking d’un temple aperçu cette voiture avec toutes peluches de Capybara, le plus grand rongeur du monde (non ça n’est pas macron)

Plus tard dans le temple on découvre ces sculptures tout à fait étonnantes !!

Dans la chaleur moite les chats, ici Scotch, se laissent fondre comme un cornet de glace.

Message du temple pendant la semaine du o bon. O bon c’est la fête des morts, au Japon. Mi Août. On dit que les âmes des défunts reviennent aux villages visiter les familles.  »O bon la tiédeur de ceux qui nous ont quittés est encore vive« 

Déjà la lumière d’août en cet fin d’après midi. Je ne me lasse pas de la beauté des lieux.

Cet été et ça a été la clef du succès, je me suis tenu à un excellent rythme. Après le travail à la maison, je commence vers 4 ou 5 heures le matin, je bosse jusqu’à 13 ou 14 heures et après je me fais 10 km sur un rameur (pas sur l’eau; à la maison; zut). Ce rameur me fait le plus grand bien. Après on peut litéralement essorer le T shirt!

Parfois quand il fait beau je monte ensuite sur mon vélo et vais voir le fond de la vallée, pourquoi se priver d’une si belle vue!

Pour les cigales c’est la fin d’un très long voyage. Combien d’années aura celle-ci passées sous terre, avant de venir se perdre dans l’été?

Fin août on récolte les édamamés. Juillet et août ont été très pluvieux, et les édamamés en ont un peu souffert. On récolte ce qui n’a pas été perdu.

Ici se sont les patates douces. Elles ont l’air d’avoir une super pêche !!! On attend fin septembre pour commencer la récolte.

Un méga projet cet été c’était la préparation d’une exposition de mes dessins. L’expose commence cette semaine !!! Comment ça va se passer ? Des gens vont venir ??

L’expo est du 26 août au 3 septembre.

Le 3 septembre, un samedi, je serai à la galerie toute la journée.

Adresse de la galerie:

ギャラリーわびすけ / Galerie « wabisuke »

〒663-8113 兵庫県西宮市甲子園口1丁目4−3

663-8113 Nishinomiya Koushien guchi 1-4-3

アクセス: http://bcbweb.bai.ne.jp/waviske/access.html

Une visite inattendue

Hier un petit camion blanc vient s’arrêter devant la maison. Il est 4 heures de l’après midi et nous n’attendons personne.

En descend monsieur Shimizu.

Oh ! il est venu nous voir il y a deux semaines, à l’improviste aussi. Il était venu avec son épouse.

« J’ai entendu parler de vous dans le village et il semble que vous vous intéressiez à notre dialecte local, et je vous apporte quelques documentations à ce sujet ». Nous avait il dit. Comment a t il entendu parler de nous ?? Pour le remercier de sa visite et de ces documents je lui avais offert un exemplaire de ma BD Retour sur terre, en version Japonaise (失われた田舎暮らしを求めて)

Pour cette deuxième visite nous le convions à venir s’asseoir dans le jardin où nous pourrons échanger tranquillement.

Monsieur Shimizu fait très bien pour âge. Il est très alerte, curieux et son esprit est très vif. Il est né nous dit il en 1931, en l’an 6 de l’ère Showa, ce qui lui donne 91 ans.

Il nous montre plusieurs documentations qu’il a éditées sur l’histoire du village et nous raconte des histoires merveilleuses.

  • Une pierre très ancienne sur lesquelles les gens dit on jouaient autrefois.
  • Un rocher énorme qui serait tombé dit on après un tremblement de terre.
  • Et puis ces pierres rondes que j’ai remarquées plusieurs fois en montagne et qui explique t il ont été placées autrefois après une grande bataille au 16è siècle où seraient tombées plusieurs combattants, des samourais! Monsieur Shimizu connait d’ailleurs le nombre exact de ces pierres bien caractéristiques, que l’on peut trouver sur chaque flanc de montagne dans notre vallée.

Ensuite il nous fait parcourir un recueil de notes et d’expressions du patois local. Je note que plusieurs de ces expressions Saki chan mon ami les utilise tout le temps.

Après, il sort de sa sacoche ma BD et nous dit: je l’ai lue trois fois et j’ai quelques questions et remarques. Il a en effet calligraphié ses questions sur un petit bandeau en papier!

Sur la première page, où je dessine à la façon du jeu de l’oie comment je suis allé vivre au Japon, (et comment mon grand père élevait des lapins dans son jardin) il nous raconte comment son père allait chasser des lièvres en montagne. C’était pour permettre aux enfant de prendre des protéine, nous dit-il, c’était peut être pendant ou juste après la guerre …

Il nous dit qu’ils avaient six poules et qu’il chassait les belettes.

Il a beaucoup de remarques comme cela et de souvenirs et tout fait mouche… Ce qui est aussi très amusant c’est qu’il connait de nombreux personnages de la BD; et par exemple la soeur de Saki chan qui y est un personnage principal, a été l’élève à l’école de monsieur Shimizu !

Il a vraiment épluché la BD dans tous les détails et même il nous montre une coquille que nous avons laissée dans le texte japonais, alors que nous avons dû le lire et relire une bonne cinquantaine de fois!

Je suis vraiment très honoré qu’un sacré monsieur comme monsieur Shimizu me lise ainsi trois fois; et très sérieusement.

Il dit son approbation sur la double page où je parle des pauvres cryptomères et nous donne beaucoup de détails sur l’histoire de ces arbres, et puis un autre ancien de la vallée très connu ici; qui avait élu le meilleur élagueur du Japon ! (il est d’ailleurs photographié ici en coupant un arbre, il devait avoir 90 ans aussi…)

Il y a un moment dans la BD où ça diverge vers la fantaisie -les animaux deviennent les personnages principaux- et il dit ah oui ici c’est très drôle !!!

Nous passons un bon moment en compagnie de monsieur Shimizu et il y a une chose que nous retenons: la curiosité intellectuelle, l’amour du savoir et de la connaissance permettent de rester jeune dans la tête.

La prochaine fois que je fais des crêpes j’irai lui en apporter.

Quel plaisir toujours de se faire de nouveaux amis !
Il dit mais alors c’est quoi que tu as mis sur la capsule spatiale ? Ha ? une brouette ?!
Dans la case de ma vie d’employé de bureau à Tokyo il note que lui utilise la souris de l’ordinateur avec la main gauche, et pas la droite comme moi dans le dessin
En référence au fait décrit dans la BD que les femmes et les hommes sont à différentes tables pendant les fêtes, il nous parle de la mixité à l’école; autrefois
Et oui ! Nous nous nous sommes trompé de kanji !

Préparation des pousses de bambou, en BD

C’est la saison des pousses de bambou.

Un vrai régal. J’en avais parlé dans un article, avec photos il y a plusieurs années.

On va en chercher en montagne mais en général les sangliers sont passés avant nous. La nature les avantage car ils peuvent les sentir alors que les pousses de bambous sont encore dans la terre…

On n’est pas pas les seuls à apprécier ce cadeau de la montagne!

Cette fois ci j’en parle en BD…

Vous pouvez consulter la version originale, en Japonais, ici.

Voyez comment le sanglier fait cuire le riz, comme autrefois, dans un kamado !!

Ah voila mon ami Saki chan …