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Dormir avec les chats
La semaine dernière nous avons eu quelques nuits où la température est descendue jusqu’à moins 8. Certaines régions du Japon ont eu des records de neige.
Jeudi j’ai pris froid, je me suis enrhumé… il caillait tellement dans le bureau!
et j’ai alors passé les trois journées suivantes au lit, ayant déplacé le futon juste devant le poêle à bois à la maison, et j’ai ainsi dormi autant que les chats, en leur compagnie, pendant trois jours. Les chats qui ont pu aussi tester le futon.
Mon épouse s’est aussi bien occupée de moi que des chats: que du bonheur. Etre seul dans de telles conditions doit être bien différent. Ce repos forcé était bénéfique.
Conclusion il faut que je regarde au chauffage de mon bureau, et je vais commencer par en remplacer les fenêtres qui sont en très mauvais état et laissent tout passer.
J’hésite à faire installer un poêle à bois dans le bureau, car je ne vois pas vraiment où l’installer, il n’y a pas de mûrs, mais que des fenêtres ! Ce sera la deuxième étape, je pense.
Côté bande dessinée
- je prends des notes sur un futur projet; surtout une liste d’idées. Cette phase de réflexion – mijotage – macération – infusion – trempage peut prendre beaucoup de temps ! Mais pourquoi s’arrêter; il vaut mieux continuer.
- J’ai reçu un nouveau lot de 200 copies de Continuer la semaine dernière.
- La semaine prochaine monsieur Kenzaburo Iwata fera mon interview dans un restaurant de la région et nous parlerons de mon dernier livre.
- Mi mai il y aura un petit marché dans un temple bouddhiste et j’y tiendrai un stand pour présenter mes BD…
Mon grand projet final qui sera l’apogée de notre installation à la campagne il y a 12 ans (penser en cycles de 12 ans), de notre libération partielle des envies de la ville, sera ma libération du travail au bureau.
J’ai commencé à travailler en 95, (j’aurai 54 ans cette année) ça fait 30 ans non stop. Mon job actuel: que j’ai pu emporter avec moi au village, je l’ai depuis 2007, soit bientôt 20 ans! Je n’aurais jamais pensé rester si longtemps au départ.
Ce travail nous lui avons donné beaucoup et il nous a donné énormément en retour. Mais les meilleures choses ont une fin et je vais me préparer à y mettre fin pour commencer une nouvelle étape dont les éléments :
- vie simple à la campagne et auto production. – Activité Physique et alimentation
- Création de livres – bandes dessinées. – Activité intellectuelle
- Et quelque chose d’autre à définir, ouverte sur le monde, qui permettra de rencontrer des gens. -Activité sociale
- monter ma boite d’édition pour distribuer mes livres au Japon ? c’est une question. Un gros avantage serait que ça m’amènerait à voyager partout au Japon et rencontrer plein de gens intéressants. on peut essayer … il y a plus de risques à ne pas essayer je dirais.
- peut être simplement ma galerie d’exposition; à doubler en café.
Tous les éléments sont là…
Qu’en pensez-vous les amis.
Samedi dans les bois
Article en Japonais ici …https://wakametamago.wordpress.com/2024/06/18/%e5%9c%9f%e6%9b%9c%e6%97%a5%e3%80%81%e8%96%aa%e3%82%92%e5%8f%96%e3%82%8a%e3%81%ab%e8%a1%8c%e3%81%93%e3%81%86/
Ici on ne dit pas forêt mais montagne, car en effet ça n’est pas plat.
Samedi mon ami Saki chan est allé chercher du bois dans une vallée voisine de notre hameau, et je suis allé l’accompagner. Le bois c’est six cryptomères qu’il avait coupés l’an dernier, et, depuis; laissés à sécher.
Le chemin de montagne qui mène à l’endroit est complètement défoncé, de fortes pluies l’année dernière l’ont partiellement détruit, et on ne peut y aller qu’en petit camion kéitora.
Pour avancer il faut enclencher le mode 4 roues motrices du camion et se mettre dans le mode Low gear (vitesse basse). Je fais attention car à 20 cm près je pourrais tomber dans la rivière.
A peine un kilomètre sur ce petit chemin, et on se sent loin de tout le reste. Les arbres et les montagnes bouchent le paysage et font tout oublier, nous sommes dans un autre monde.
Ce lieu, je l’avais dessiné dans ma bande dessinée car il y a plusieurs années j’étais allé apporter du café à Saki chan qui était en train de couper des cryptomères pour construire une maison.

On travaille assez dur et prenons peu de pauses, mais on est bien comme ça à nous affairer. Avec sa pelleteuse équipée d’une grosse pince il saisit les troncs d’arbre de 25 mètres de long et les tire, et vazyla que je te les découpe par tronçons de quatre mètres avec ma tronçonneuse.
Ma tronçonneuse, de marque shindaiwa, une marque que je recommande, elle démarre toujours sans problème. Quand la tronçonneuse se tait on entend des champs d’oiseaux.
A sept heures d’ailleurs quand nous sommes d’abord allés repérer l’endroit on pouvait entendre une chouette.
C’est vraiment une belle journée. Un gros effort physique aussi. Le bois Saki chan va l’utiliser pour faire des fagots, qu’il vend au camping du village. Tous les morceaux qui ne lui conviennent pas; trop gros ou trop petits, conviendront très bien à notre poêle à bois, Calcifer. Je charge 5 camionnées … C’est du volume …




Bien entendu nos camions sont de la même couleur !!

Je veille à ne pas trop charger le camion vu l’état du chemin

Ensuite; couper; fendre … ranger … y a du boulot.
Vidéo où je coupe du bois
Vidéo tutube où je me filme en train de couper du bois.
On a coupé deux arbres dans notre montagne hier et tout ramené à la maison. Un cryptomère et un cyprès. Comme ces arbres faisaient vingt mètres de haut …. ça fait du volume et du boulot.
Tout finira dans le ventre de notre sympathique poêle à bois Calcifer.
Même par cette petite matinée de fin novembre où il fait frisquet, eh bien je finis par bien transpirer, à manipuler ces gros morceaux de bois.
Tous mes remerciements à ma tronçonneuse Martine.
Voilà. Tout se que l’on peut faire soi même on essaie de le faire, histoire d’être moins dépendant de la société, et d’apprendre des choses. Disons qu’on est bons pour le bois et le chauffage, une bonne partie des légumes, et les petites choses comme le thé et l’uméboshi.
Pour aller au stade suivant, le fameux stade des poules, il me faudrait le temps que je n’ai pas.
Vidéo! On coupe un arbre qui tombe sur la gopro
Mon ami S veut couper un grand cyptomère situé en bordure de forêt, juste au dessus de son hameau. Ce cryptomère est mort, peut être suite à la sécheresse de cette année en août. Sachant que je suis toujours à la recherche de bois pour alimenter ce gros glouton de Calcifer (notre poêle à bois) je me joins à l’aventure avec mon camion et ma caméra vidéo gopro.
Je trouve l’affaire très délicate car la souche de l’arbre est sur un endroit qui tombe quasiment à pic. Pas évident d’y travailler avec une tronçonneuse.
Pour l’opération S tire d’abord un câble, qu’il fixe à l’arbre mort, le plus haut possible, il utilise une échelle spéciale pour cela. L’autre extrémité du câble est fixée à un autre arbre. Dans la vidéo on le voit tendre le câble avec un treuil manuel. C’est nécessaire, car comme l’arbre est mort sa souche est peut être compromise, ce qui rend la chute de l’arbre plus difficile à contrôler, celà augmente le risque de brisure du tronc, sous les actions des forces en jeu lors de la coupe: le treuil permet de mieux contrôler là où l’arbre va s’effondrer.
Je fixe la caméra gopro pour voir filmer l’opération. Je la fixe à un arbre situé en marge de la trajectoire souhaitée de la chute …
Mais dans la vidéo grosse surprise puisque l’arbre (et plus tard je constaterai qu’une partie du tronc était pourrie), tombe un peu trop vers sa gauche et vient tomber à pic sur la gopro!
Celà nous fait bien rigoler.
Plus de peur que de mal; c’est une branche qui a frappé la caméra, pas le tronc d’arbre.
La caméra n’est pas cassée (bien vu gopro) et n’a pas du tout morflé.
Ensuite on débite l’arbre et je le charge dans mon camion.
On peut aussi admirer le splendide paysage, car la vue s’étend sur toute la vallée, ce coin surplombe le hameau, la lumière rasante de fin d’après midi inonde les montagnes en face et révèle de profondes palettes de couleur.
Encore, que du bonheur!
Vidéo: préparer le bois pour l’hiver
Je m’essaye à faire des vidéos sur notre quotidien.
Ici: je me filme lors de la préparation du bois pour les hivers prochains.
C’est donc aussi mon coming out !
C’est lundi dernier, j’ai passé la journée entière à fendre du bois 🙂
Je ne vais pas changer le monde
Ici le village et la vallée toute entière sont notre terrain de jeu.
Il y a bientôt deux ans nous achetions la maison de madame M à sa fille. Lui restaient des champs sur les bras et pour faire propre elle y a fait abattre les cryptomères. (que Mme M avait dû faire planter).
On s’était dit que j’irais récupérer le bois et qu’elle donc pouvait le laisser sur place.
Du bois rien que pour le chauffage, on en a toujours besoin. L’appétit de Calcifer est comme la dette du Japon: abyssal.
Je vais donc prendre du bois qui fendu et mis à sécher nous chauffera dans d’ici deux ans.

Cependant les troncs sont vraiment conséquents et en faire du simple bois de chauffe, c’est du gâchis. Ca me troue toujours le cul d’ailleurs de penser que ce beau bois de cryptomère ne vaut quasiment rien. Intéressant … des millions, de mètres cubes de beau bois qui se perdent à travers tout le pays (passqu’on importe à la place du bois du Canada etc et ailleurs), est ce que ces millions de mètres cubes de bois pourraient emplir les abysses de la dette ?
(non: un m3 de cryptomère vaut à peu près 12,000 yens Il faudrait kaziment un milliard de mètres cubes de bois pour payer les 11000 milliards de dollars de la dette japonaise).

Je ne vais pas changer le monde.

Mais par contre avec ma tronçonneuse je peux tirer de belles planches des plus gros troncs et faire quelque chose de beau. un banc par exemple ou encore mieux, un banc que j’installerais le long de la maison, sur six mètres, devenant l’extension du engawa. Oh yeah.


Et à l’occasion les rares gens de passage devant la maison pourraient constater que ces cryptomères qui sommeillent partout dans les forêts sont; malgré leur valeur marchande dérisoire, un très beau matériau.

Je tire donc quelques planches.
On n’est pas insensible à cette alchimie, où, avec une tronçonneuse et quelques heures (deux heures vingt pour cinq planches de 1.8m sur 26- 30 cm) on peut transformer un tronc d’arbre abandonné en une série de belles planches.



En parlant de banc, en 2017 j’avais fait un banc que j’avais installé devant l’ancienne supérette du village. Depuis, quand je passe devant, je vois que ce banc est très populaire, auprès des enfants et des vielles dames. J’y ajoute un deuxième.

Refaire le plancher (1)
On a donc décidé de refaire le plancher de la petite maison que nous avons achetée l’année dernière.
Au début je pensais faire beaucoup des travaux, avec l’aide de mon ami S, charpentier de son état, mais en réalité c’est un projet beaucoup plus complexe que je ne l’avais imaginé.
Une raison pour celà c’est qu’une maison japonaise ancienne comme celle-ci a tendance à s’affaisser. En effet il n’y a pas de fondation. Les poutres sont simplement posées sur des pierres, elles mêmes reposant sur le sol. Pendant 60 ou 80 ans les choses bougent, à pas de fourmis certes. Donc les éléments finissent par ne pas être alignés parfaitement.
Une grosse partie du travail donc c’est de s’assurer que le nouveau plancher s’aligne correctement avec le bas des fenêtres etc. Voilà une tâche délicate; si je m’étais lancé tout seul dans l’aventure, j’aurais échoué misérablement !
Tout cela m’aide à mieux comprendre comment ces maisons ont été construites. Construites d’ailleurs avec une grande économie de moyens, une poignée de grosses pierres, du bois, de la terre et le tout est solide et durable. Des maisons écologiques !
La durabilité d’une maison comme celle-ci surpasse celle d’une maison japonaise moderne, assemblée avec des vis, du bois aggloméré… du plastique …
Ici première étape, il faut dégager l’ancien plancher. On retire les tatamis. Et tout ce qui il y a dessous. Faire place nette!




On laisse la poutre, elle est en bon état, c’est du marronnier.
Par contre on vire les pierres.

Ce foyer est fait de terre, avec une grosse soupière au sommet. Finalement on le vire aussi, il s’effrite et tombe en morceaux tout seul.


Ensuite on positionne des blocs de béton. Les poutres (oo-biki 大引き) du nouveau plancher s’appuieront dessus.


saura le digérer sans problème.

Voilà, fin de la première journée!
Un balcon en forêt, premiers pas

L’emplacement choisi, il faut dégager le passage. Je coupe les troncs à 1.8 mètres, ce qui correspond à la longueur du guide pour la tronçonneuse (haddon) et la dimension du balcon en forêt.

La pose des quatre piliers se fait assez rapidement. Je les pose sur les quatre parpaings des fondations. J’ai percé les parpaings et les piliers. Dans chaque parpaing je place une barre métallique, qui vers le bas fixe le tout dans le sol, et vers le haut s’enfonce dans le pilier. S’assurer que les piliers ont les bonnes longueurs prend un peu de temps.

Ce système avec les parpaings et les barres de fer suffit à fixer le tout, même s’il a beaucoup de jeu. Je n’ai pas vraiment l’option de couler du béton ou d’amener de grosses pierres, donc je fais dans le light ..
Ah oui pour virer les insectes du bois, penser à retirer l’écorce …
Puis entre en scène la tronçonneuse pour découper deux poutres. Qui viendront se poser sur chaque paire de piliers.



Je fixe les poutres aux piliers avec de grosses vis de 24cm.
Ha! Pour mon grand plaisir mon épouse et Minou viennent faire un tour dans la forêt et visitent le chantier. Mon épouse en profite pour ramasser des feuilles de cryptomère. Il n’y a rien de mieux pour allumer le feu dans le poêle à bois le matin!

Un nouvel outil offrant de nouvelles perspectives
C’est un nouvel outil découvert par hasard il y a quelques mois sur Fessebouc. Ca se fixe à la barre de la tronçonneuse, et permet de guider celle-ci selon une ligne droite. Le but, débiter des troncs d’arbre pour en faire des planches, par exemple.
Ça se fixe à la tronçonneuse, c’est léger … les nouvelles perspectives que celà ouvre pour moi c’est de pouvoir transformer des troncs d’arbres en planches et autre directement dans ma forêt en montagne. Et par exemple de m’y faire une cabane ou une tree house, ce qui sera fort utile lorsque ma femme ou mes chats m’auront chassé de la maison.
C’est un outil fait aux US. C’est génial!

A propos, des bûcherons du coin ont travaillé le mois dernier au fond de notre vallée. Ils ont coupé moults cryptomères et laissé derrière eux de nombreuses chutes, que je suis allé récupérer, histoire de reremplir notre tas de bois, pour l’hiver prochain. Parmi ces chutes, de beaux troncs de un mètre cinquante, ne me demandez pas comment j’ai pu les charger tout seul dans mon petit camion, simplement la force herculéenne.

J’ai testé cet outil hier sur un de ces troncs et ça marche très bien voici quelques fotos de l’opération.
Toujours une grande joie de pouvoir travailler le bois et de transformer la matière, ramasser un tronc d’arbre qui serait resté à pourrir tranquillement, le dépecer et en faire surgir une belle planche qui expose toute la beauté, intérieure, du bois avec ces beaux motifs, ces belles couleurs… Love it !!!


Il faut bien planifier la découpe… et prendre en compte la longeur de la barre de la tronçonneuse …

Cette planche servira de guide à la tronço.




Les locataires des tas de bois
Y a plein de petits geckos qui se planquent tranquille dans notre tas de bois. Sans doute un bon endroit pour passer l’hiver.
Il faut faire attention, lorsque l’on prend du bois pour aller alimenter Calcifer le poêle à bois, à ne pas enfourner ces sympathiques bestioles.
Il y a beaucoup de punaises aussi qui se planquent dans nos bûches mais dans ce cas j’ai beaucoup moins de précautions et je les fais brûler avec le bois. Comme quoi nous sommes très sélectifs. A quoi tiennent ces différents critères, bestiole sympathique que l’on veut épargner, bestiole désagréable que l’on zigouille sans regret. Toutes sont le fruit de la création pourtant.
Cet après midi je fendais une énorme bûche et d’une petite fente dans le bois est sorti ce petit gecko. Il a eu chaud, j’aurais pu le réduire en bouillie avec ma hache.





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